Chevrolet Cavalier, à la demande générale

Publié le 30 mars 2003 dans 2003 par Le Guide de l'auto

Même si la Chevrolet Cavalier manque cruellement de raffinement, elle n'en demeure pas moins, huit ans après sa dernière remise en forme, l'un des véhicules les plus vendus au Canada. Bel exploit à mettre sur le compte de la très efficace machine commerciale de General Motors qui, bon an mal an, incite, à l'aide d'alléchants rabais, des milliers de consommateurs à héberger cette Chevrolet dans leur entrée de garage. Et vous savez quoi ? Ça marche !

L'équipe chargée d'élaborer une remplaÇante à cette compacte américaine a pris un peu de retard. Si l'on prête foi à la rumeur, celle-ci ne pointera sa calandre que dans deux ou trois ans et reposera sur la toute nouvelle plate-forme Delta qu'étrenne cette année la Saturn Ion. C'est donc dire que pour une énième fois, la direction de Chevrolet ordonne à ses ingénieurs de revisiter la version actuelle.

Toujours offerte en versions coupé et berline, la Cavalier présente cette année une physionomie « nouvelle ». En effet, capot, calandre, phares, feux ainsi que carénages avant et arrière portent tous le sceau de la nouveauté. Rien pour écrire à sa mère, mais les transformations apportées donnent un semblant de jeunesse à cette automobile dont les origines remontent à plus de 20 ans maintenant.

Outre son allure renouvelée, la Cavalier connaît aussi des changements à la nomenclature de sa gamme. La berline LS disparaît du catalogue, mais les versions VL, VLX et Z24 demeurent, elles, en poste. Les deux dernières versions mentionnées proposent cette année de faire monter à leur bord le système OnStar et une paire de coussins gonflables latéraux. Soulignons aussi que tous les occupants de cette Chevrolet bénéficient désormais d'une ceinture de sécurité trois points et qu'un dispositif de sécurité pour siège d'enfant (système LATCH) a été installé.

Tristounette

L'accès à bord ne pose aucun problème, et on y découvre un habitacle spacieux, mais d'une tristesse inouïe. L'apparence de certains matériaux fait pitié à voir, et comme un malheur ne vient jamais seul, la qualité de l'assemblage demeure perfectible. En revanche, les baquets avant procurent un certain confort (à l'arrière, c'est une autre histoire) et les principales commandes logent toutes à proximité du conducteur. De plus, les espaces de rangement s'avèrent relativement pratiques et le coffre est du genre « capable d'en prendre », d'autant plus que son volume peut être accru en repliant le dossier de la banquette arrière.

Du nouveau sous le capot

Jetez un coup d'?il sous le capot puisque les motoristes nous ont de nouveau fait le coup de la chaise musicale. Cette fois, une seule mécanique s'offre pour mouvoir la petite Chevrolet de sa position statique : le 4 cylindres 2,2 litres Ecotec. Autrefois exclusif aux intermédiaires de Saturn, ce moteur de conception moderne se glisse depuis un an sous les capots de plusieurs autres produits du numéro un de l'automobile. Coiffé d'une culasse en aluminium à l'intérieur de laquelle tourne une paire d'arbre à cames, ce moteur délivre 140 chevaux et 150 lb-pi de couple. L'important à retenir est qu'il n'aura aucun mal à faire oublier son prédécesseur qui, rappelez-vous, était lymphatique, rugueux, bruyant et j'en passe des meilleures encore.

Nettement plus discret, ce 4 cylindres offre des performances plus énergiques (accélérations et reprises), une meilleure consommation de carburant et, bonne nouvelle, file le parfait bonheur avec la transmission automatique à 4 rapports qui l'accompagne en option. Toutefois, la meilleure faÇon d'économiser consiste à conserver la boîte manuelle à 5 rapports livrée de série sur tous les modèles. Réalisée par la réputée maison Getrag, cette transmission prête difficilement flanc à la critique. Bien étagée, facile à guider, elle permet de relever de quelques crans l'agrément de conduite et de tirer meilleur profit de la mécanique.

Un châssis fatigué

Sur la route, la direction se révèle assez floue et dans les versions de base, sa (trop) grande légèreté gomme toute sensation. On ne peut en dire autant de la suspension qui encaisse avec sécheresse les imperfections de la chaussée. Qui plus est, la Cavalier éprouve beaucoup de difficultés à contrôler les mouvements de sa caisse qui « roule » constamment dans les virages. Dès que le rythme s'accélère, le conducteur devra « batailler » contre la nature très survireuse (l'avant cherche à tirer tout droit) de l'auto. Ne comptez surtout pas sur les pneumatiques d'origine, des 14 pouces, pour modérer les glissades du train avant. Ce trait de caractère se manifeste moins rapidement au volant de la version Z24 qui bénéficie, faut-il le rappeler, d'une monte pneumatique nettement plus adhérente (des 16 pouces) et d'une barre stabilisatrice à l'arrière (le coupé seulement) qui permet d'enfiler les virages avec plus de sérénité. Côté freinage, mentionnons que le diamètre des tambours a augmenté et que, hormis dans la version Z24, le système ABS se retrouve dorénavant au rayon des options. Doit-on s'offusquer de cette décision, sachant que le dispositif offert dans cette compacte est d'une sensibilité extrême et qu'il s'active pour un tout ou pour un rien ? ABS ou pas, le freinage de la Cavalier manque toujours de mordant et résiste faiblement à l'échauffement.

Lorsque le prix joue un rôle vital, la Cavalier l'emporte assez souvent. Mais si votre budget vous le permet, un conseil : allongez donc votre liste de magasinage. Il existe des automobiles beaucoup plus douées et surtout plus amusantes à conduire que celle-là.

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