Chevrolet Astro, un français en vacances...

Publié le 19 mars 2005 dans 2005 par Alain Morin

...et qui ne veut plus repartir ! Depuis des lunes, les chroniqueurs automobiles

prédisent la mort du duo Astro/Safari et depuis des lunes, les chroniqueurs automobiles se ravisent ! Et, dans le fond, c'est très bien ainsi. Alors que la vie court plus vite que nous, que tout ce qui était vrai hier n'est qu'utopie aujourd'hui, il fait bon de pouvoir compter sur quelque chose qui défie les modes.

L'Astro (à partir de maintenant, nous utiliserons seulement le nom Astro, dans le but d'alléger bla, bla, bla...), l'Astro, donc, fait figure de ceinture fléchée dans un monde de hip-hop et ne semble pas avoir fini de nous étonner !

Dans la jungle urbaine, parmi la pléthore de véhicules stylisés, l'Astro se démarque immédiatement avec ses allures vieillottes et sa carrure style bloc de béton. Par contre, on n'achète pas cette fourgonnette pour faire de l'épate sur St-Denis mais plutôt pour le travail, de préférence ardu.

Malgré tout, ce duo a tout de même su s'adapter aux valeurs modernes. Au lieu de moderniser la carrosserie, les ingénieurs ont préféré, au fil des années, améliorer l'aspect technique. La plus importante révision est arrivée... en 1990 (!) alors qu'une version 4x4, l'empattement long ainsi que les freins ABS apparaissaient. Au fil des années, GM a permis à l'Astro de s'améliorer... mais pas trop tout de même ! Pour 2005, outre deux nouvelles teintes de carrosserie, c'est le statu quo le plus figé de l'histoire de l'humanité.

Contrairement aux Caravan de Dodge, par exemple, dont la conduite rappelle plus une automobile qu'un camion, l'Astro reçoit un châssis à longerons, typique des camionnettes. La version allongée étant la seule disponible, on comprendra que le marché visé est celui des entrepreneurs en construction plutôt que celui des petites familles. Mais si papa et maman y tiennent vraiment ou si la situation professionnelle exige un outil de travail la semaine et un véhicule de promenade le week-end, la liste d'options propose à peu près tout ce qu'il faut pour unir ces deux mondes. Le confort, malgré une suspension à essieu rigide à l'arrière, a été passablement amélioré depuis les premières livrées, grâce, surtout, à des sièges et une insonorisation mieux étudiés. Par contre, attendez-vous à vous faire brasser. Ce n'est pas une Buick Park Avenue après tout ! Comme toute bonne fourgonnette qui se respecte, l'Astro offre en option une troisième rangée de sièges. Une seule porte à coulisse, contrairement à deux pour toutes les autres fourgonnettes sur le marché nord-américain. À l'arrière, les deux portes à battant sont appréciées des travailleurs mais pour la visibilité arrière, on passera !

Peu sophistiqué mais efficace

Ce duo de vaillantes et vénérables fourgonnettes fait appel à la propulsion (roues arrière motrices). Aussi, par l'architecture du châssis, le moteur se retrouve à moitié dans l'habitacle. C'est pourquoi on retrouve cette imposante protubérance au centre du tableau de bord. L'Astro (et la Safari bien entendu) est aussi offerte en version intégrale. Il s'agit d'un système à différentiel central peu sophistiqué mais efficace. Un seul moteur a pour tâche de déplacer cette masse de plus de deux tonnes. Il s'agit du V6 Vortec de 4,3 litres, lui aussi peu sophistiqué mais efficace. Si ses 190 chevaux semblent un peu justes, le couple de 250 lb-pi, disponible à seulement 2 800 tours/minutes, vient sauver

la situation. D'ailleurs, on peut passer de 80 à 120 km/h en moins de dix secondes. Certes, les arrêts, confiés à un quatuor de disques, se révèlent longuets, le diamètre de braquage se calcule quasiment en kilomètres plutôt qu'en mètres et la consommation d'essence de la version AWD demande une adhésion immédiate aux A.A. mais, dans l'ensemble, les prestations de l'Astro sont honnêtes. Mentionnons une bonne tenue de route que l'espace pour la cargaison soit rempli ou pas, une direction passablement précise et une rassurante stabilité en ligne droite. La transmission automatique à quatre rapports travaille avec une belle motivation même lorsque le véhicule tire une remorque pouvant peser jusqu'à 2 495 kilos (version AWD). Pour répondre aux attentes des entrepreneurs, GM offre différents ratios de transmission. De plus, la fiabilité générale s'est grandement améliorée depuis ses débuts.

La vie à bord serait sans aucun doute plus agréable si le généreux renflement au centre du tableau de bord, comme nous l'expliquions plus tôt, ne venait pas gêner les mouvements. L'espace à l'avant est compté, ce qui est un tantinet ridicule compte tenu des dimensions de la carrosserie. Le centre de gravité de l'Astro se montre plus élevé que la moyenne ce qui peut amener un faux sentiment de sécurité. La première courbe prise à grande allure vous rappellera les plus élémentaires concepts de la physique. Plus c'est haut, plus ça penche... Et aucun coussin latéral ne viendra vous protéger en cas de catastrophe.

Le duo Astro/Safari possède certes un physique ingrat mais General Motors serait malvenu de le modifier. Ces fourgonnettes sont de formidables outils de travail qui, de surcroît, se débrouillent très bien la fin de semaine. Si elles disparaissaient, ce serait vraiment dommage. Ce sont les Roger Joubert de l'automobile?

Share on FacebookShare on TwitterShare by emailShare on Pinterest
Partager

ℹ️ En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de cookies telle que décrite dans notre Politique de confidentialité. ×