Ford Ranger, populaire, mais...

Publié le 30 mars 2003 dans 2003 par Denis Duquet

Contrairement au secteur des voitures de tourisme, celui des camionnettes n'est pas assujetti à cette loi non écrite qui impose des modifications intérimaires tous les trois ans et une refonte après six ans. Pendant des années, le même camion connaît généralement peu de changements sur le plan esthétique tandis que les éléments de la mécanique sont améliorés épisodiquement afin de le rendre plus performant et plus durable. C'est la politique à adopter avec un véhicule qui est essentiellement un outil de travail.

Malgré cela, certains constructeurs préfèrent frapper un grand coup de temps à autre afin de souligner leur présence dans ce segment du marché. Ce n'est pas le cas de la compagnie Ford qui s'en tient à la politique de l'évolution. Une décision qui se justifie facilement, puisque le Ranger domine la catégorie des camionnettes compactes depuis la fin des années 80. En 2001 toutefois, cette camionnette a bénéficié de deux nouveaux moteurs et de plusieurs retouches esthétiques, changements importants qui ont été peu diffusés auprès du public.

La compagnie était probablement trop occupée à régler le fiasco de l'Explorer, à étouffer la controverse des pneus Firestone et à remplacer ses dirigeants. Mais revenons à notre camionnette.

Des améliorations mécaniques

Même si le Ranger domine la liste des best-sellers de la catégorie, il a toujours été équipé de moteurs dont les performances étaient inférieures à la moyenne et la consommation de beaucoup supérieure. La cure de jeunesse subie il y a trois ans a vu la disparition du glouton V6 4 litres à soupapes en tête. Il a été remplacé par le V6 4 litres à SACT également utilisé dans le modèle Sport Trac qui peut être considéré comme un Ranger à cabine multiplace. Mais si cet utilitaire sport ne peut être commandé qu'avec un seul moteur, le Ranger en offre deux autres. Le moteur de série est le vénérable V6 3 litres d'une puissance de 150 chevaux, 15 de plus que le moteur 4 cylindres de 2,3 litres de conception mécanique plus moderne et moins assoiffé. En pratique, le choix se fait davantage entre le V6 4 litres et le 4 cylindres.

Le châssis autonome est l'un des plus rigides de la catégorie, mais son train arrière n'a jamais fait bon ménage avec les mauvaises routes. Au fil des années, la géométrie de la suspension a été révisée et la fermeté des amortisseurs atténuée, ce qui a permis d'améliorer sensiblement le niveau de confort et la tenue de route. Malgré tout, cette suspension demeure toujours ferme. Heureusement, les choses s'améliorent lorsque la boîte est chargée.

Styliste demandé

S'il faut croire les communiqués de presse de la compagnie, la silhouette a connu une transformation importante depuis le début du nouveau millénaire. Plusieurs éléments de la caisse ont été remplacés, l'habitacle a connu des modifications et le tableau de bord a été retouché afin d'accueillir un changeur CD à six disques. Enfin, la version Edge destinée à une clientèle plus jeune est venue s'ajouter à la liste des modèles. Malheureusement, comme pour la plupart des nouveaux produits Ford à l'exception de la Thunderbird, il est difficile de louanger les stylistes qui semblent souffrir de « conservatite aiguë ».

Si le Ranger ne renverse rien en fait de stylisme, la même remarque s'applique à sa conduite. Parmi les camionnettes compactes sur le marché, le Ranger est le plus utilitaire et le moins sportif du lot. Malgré la diversité des modèles et des options, on se retrouve toujours au volant d'un véhicule propulsé par des moteurs conÇus ou calibrés pour le travail et dont le châssis aseptise les sensations de conduite.

Toute médaille a un revers cependant. Dans le cas du Ranger, cette robustesse et ce caractère « outil de travail » sont des éléments fort appréciés par les personnes qui l'achètent pour des raisons professionnelles. La robustesse, qui intéresse peu les conducteurs sportifs, et une mécanique capable d'en prendre font la joie des utilisateurs commerciaux. Dans ce contexte, le choix de la version quatre portes à cabine allongée se justifie car la partie arrière, très inconfortable pour les humains, est une remise à outils fort appréciée.

Ford n'a jamais négligé le caractère « outil de travail » du Ranger et sa position dominante sur le marché lui donne raison.

Un apport extérieur

Compte tenu de la grande diffusion du Ranger et de son manque d'agrément de conduite, la compagnie SLP Engineering a décidé de venir mettre un peu de piment dans la sauce avec le Thunderbolt. Cette compagnie s'y connaît en fait de modification de véhicules, car elle a transformé pendant des années les Chevrolet Camaro SS et Pontiac Firebird Firehawk.

Comme ce fut le cas avec ces deux coupés sport, des modifications esthétiques et mécaniques ont été apportées. Les responsables de SLP ont utilisé le modèle 4X2 à cabine allongée et lui ont fait subir le traitement maison. Plusieurs éléments esthétiques et aérodynamiques donnent à cette carrosserie une silhouette qui n'est pas sans rappeler celle du F-150 Lightning. La prise d'air sur le capot est fonctionnelle et permet d'amener une plus grande quantité d'air à la tubulure d'admission. Grâce à cette modification et à un silencieux moins restrictif, le moteur V6 4 litres produit 15 chevaux de plus et le V6 3 litres bénéficie de 10 chevaux supplémentaires. Des jantes plus stylisées, des pneus plus larges et une barre antiroulis sont autant d'éléments qui assurent une meilleure adhérence dans les virages et une meilleure utilisation de cette puissance supplémentaire. Il faut préciser que la suspension originale du Ranger a été conservée, car les ingénieurs de SLP ont voulu respecter sa vocation de camionnette.

Heureusement que SLP est là, sinon le Ranger n'aurait été cette année encore qu'un simple outil de transport. Ce qui semble plaire à bien des gens, malgré tout.

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