Chevrolet Malibu/Malibu Maxx, génétiquement modifiée

Publié le 19 mars 2005 dans 2005 par Jean-François Guay

Malibu a toujours invoqué les grands fantasmes américains : la Californie, la plage, les belles filles platinées, les surfeurs, la plantureuse Pamela et le beau David Hasselhoff. Il faut dire que les grands stratèges de Chevrolet n'ont pas cherché de midi à quatorze heures quand ils ont décidé de réutiliser le nom magique de Malibu en 1997.

Certes, la Malibu désignait les plus belles Chevelle des années 60, mais il ne faut pas cacher que la popularité de la série télévisée « Alerte à Malibu » qui dura de 1989 à 2001 a également penché dans la balance. Vous êtes sceptiques ? Vous avez raison. J'avoue que ce n'était qu'un fantasme de journaliste automobile... Un fantasme qui me hante depuis 1997 (monsieur le docteur !) j'ai même osé poser la question à un Américain (dont j'oublie le nom), responsable du marketing de Chevrolet, qui rouge de gêne avait évité la question en me demandant si Pamela n'était pas native de Montréal. Non, elle vient de Vancouver, lui avais-je dit avant que notre conversation ne tourne en discussion de vrais gars pour ensuite perdre le fil de nos idées...Encore aujourd'hui, je me demande si... Et de toute façon, à bien y penser le lien entre la Malibu des années 90 et Pamela (ou David, mesdames !) est absurde. En effet, la précédente génération de Malibu n'avait rien pour faire joujou ou pratiquer le « m'as-tu-vu ». Il s'agissait plutôt d'une berline sans prétention qui avait essayé de croiser le fer avec les ténors de la catégorie qu'étaient et sont encore les Honda Accord et Toyota Camry.

La Maxx

Je ne sais pas où Chevrolet est allé chercher le nom de Maxx, mais exception de la MINI Cooper rarement un mot aura-t-il si bien décrit une automobile. Avec ses cinq portes, son pavillon allongé, et sa lunette arrière inclinée, la Maxx se démarque carrément du style des deux dernières générations de Malibu (1978-1983 et 1997-2003). C'est connu, comparativement aux Européens, les Américains ont horreur des modèles à hayons alors que chez nous, sang latin ou pas, on raffole de ce genre de véhicule. Par rapport à la Malibu format berline, la carrosserie de la Maxx ne retient que la partie avant ornée de sa barre transversale en nickel, portant fièrement le n?ud papillon. De même, on retrouve les énormes phares inspirés des camionnettes Chevrolet qui semblent être la nouvelle signature visuelle de la division populiste de GM. Du pilier B jusqu'au pare-chocs arrière, tout a été entièrement redessiné. Même si la longueur de la Maxx est plus courte de 1,3 cm, son empattement est de 15,2 cm de plus que la berline. Ce qui a permis aux ingénieurs d'allonger les portes arrière de plusieurs cm et de faciliter l'accès aux places arrière. Qui plus est, la banquette divisée 60/40 est montée sur des rails et peut être reculée (ou avancée, c'est selon) de 17,8 cm. Quant au dégagement pour les jambes, il est de 104 cm (oui, vous avez bien lu 41 po) et les dossiers sont inclinables de 15 degrés pour un peu plus grand confort.

Et ce n'est pas tout, outre le puits de lumière encastré au-dessus de la banquette, les passagers arrière profitent également en option d'un lecteur DVD. Les sièges arrière en position normale, le coffre a un volume de 646 litres, soit presque 50 % de plus qu'une berline intermédiaire traditionnelle. De plus, les gens de plein air seront emballés par la tablette suspendue qui peut servir de table à pique-nique comme dans le récent utilitaire sport Equinox.

À l'avant, la Maxx reprend le tableau de bord de la Malibu berline. Vêtu d'un gris tristounet dans le modèle essayé, celui-ci est bien assemblé quoique certains matériaux plastiques laissent perplexe, notamment, le panneau de console entourant les systèmes audio et de la ventilation. Par ailleurs, les commandes sont faciles à comprendre et à utiliser. Côté design, bien que la conception des commandes soit avant-gardiste, j'aurais préféré un aménagement inspiré des récentes Cadillac. Mais bon, il s'agit d'une Chevrolet et il faut comprendre que la philosophie et le prix sont différents. À l'avant, les espaces de rangement sont nombreux et bien pensés. À l'arrière, l'absence de compartiments et de porte-verres à l'intérieur des portières est un oubli de première.

Sur la route

Seul le moteur V6 de 3,5 litres développant 200 chevaux peut tracter la Maxx. Même s'il n'est pas aussi raffiné que ceux qui équipent les japonaises, il permet des accélérations comparables. La boîte automatique à 4 rapports peut sembler désuète face aux japonaises qui offrent pour la plupart des boîtes à 5 rapports. Toutefois, on reconnaît la qualité de cette transmission signée GM et elle vaut bien une asiatique dernier cri. Par ailleurs, les versions LS et LT de la berline sont équipées du même V6, alors que le modèle de base est animé par le 4 cylindres Ecotec de 2,2 litres et 145 chevaux.

Depuis le dévoilement de la plate-forme Epsilon, GM ne manque pas une occasion de nous rappeler que son châssis est l'un des plus rigides de l'industrie. Cette caractéristique a permis aux ingénieurs d'installer des éléments de suspension moins fermes sans pour autant affecter le comportement routier. Par ailleurs, il m'a semblé que la Maxx, était plus douillette que la berline à cause de son empattement allongé.

Qu'on déteste ou qu'on aime la silhouette de la Maxx : on doit saluer bien bas le génie de cette première berline génétiquement modifiée.

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