Mercedes-Benz SLK, la belle moitié d'un SL500

Publié le 30 mars 2003 dans 2003 par Le Guide de l'auto

Le concept du toit rigide escamotable n'est pas nouveau. Le premier exercice du genre date de 1934 et de la Peugeot Éclipse. Plusieurs créations américaines s'inspirèrent de ce système dans les années 50, notamment chez Ford. Il faudra attendre 1996 et le coupé-cabriolet Mercedes-Benz SLK pour revoir une interprétation moderne de cet élégant mais complexe dispositif.

Née avec le millésime 1997 et développée sur la base de l'ancienne Classe C, la Mercedes SLK arrive en fin de carrière. La nouvelle grande SL étant maintenant lancée, le tour de la « petite » arrivera sans doute l'an prochain. Entre-temps, nous avons essayé la SLK230 Kompressor équipée du moteur 2,3 litres. Suralimenté par compresseur et refroidi par échangeur air-air, ce 4 cylindres a déjà fait couler beaucoup d'encre à cause de son manque de « noblesse » qui se manifeste notamment par une sonorité moche, doublée d'un manque de souplesse à haut régime. Autrement dit, un moteur désuet si l'on tient compte de ce qu'offre le reste de la gamme Mercedes. D'ailleurs, fait notable, pour 2003, le petit coupé C230 vient de s'offrir un nouveau 4 cylindres de 1,8 litre, tout aussi en verve que le plus gros 2,3 litres, mais nettement plus souple et plus agréable.

Malgré son moteur indigne, la SLK est quand même une voiture puissante qui, avec ses 190 chevaux, amplement secondés par un couple de 200 lb-pi, affiche des chronos que lui envieraient bien des machines à moteur plus conséquent. Précisons que notre SLK était dotée de la boîte automatique à 5 rapports, avec fonction TouchShift, autorisant le passage manuel des vitesses, et un mode Hiver, permettant de démarrer en 2e pour faciliter les démarrages sur chaussée glissante. En équipement de série, la même SLK reÇoit la boîte manuelle à 6 vitesses.

Le toit dans le coffre

Revenons un instant à ce fameux toit pour préciser qu'il s'ouvre et se ferme en 25 secondes de faÇon entièrement automatique, même pour le verrouillage et le déverrouillage. Le toit se plie en deux et se range comme par magie dans le coffre à double articulation, laissant quand même assez de place en dessous pour loger quelques petits bagages souples pour deux personnes.

Une fois le toit ouvert, vous roulez cheveux au vent (à condition d'en avoir?), protégé par les deux robustes arceaux qui coiffent le dossier des deux sièges à réglage manuel dans tous les sens. Les sièges à commande électrique des versions SLK320 et SLK32 AMG sont en cuir. Caisse rigide, battements et bruits de vent bien contrôlés par le déflecteur amovible à fines mailles qui se pose derrière les dossiers, la SLK vous fait goûter à pleins poumons les plaisirs presque oubliés du cabriolet. Par mauvais temps, le toit rigide à lunette en verre vous protège des intempéries comme si vous étiez dans un coupé. Merveilleux !

Une direction à billes ?

Outre les plaisirs du plein air, la SLK vous fait aussi goûter les plaisirs de la conduite. Suspensions fermes sans être dures, moteur au couple généreux, boîte automatique bien assortie, freins sérieux et ce petit air coquin qui vous donne envie de quitter l'autoroute à la recherche des « petites sinueuses » qui mettront à l'épreuve les talents du petit roadster allemand. Et vous ne serez pas déÇu. Malgré ses 1 410 kg, la SLK n'a pas seulement les allures du véritable roadster sport, mais aussi les compétences. Seul regret, la direction, qui gagnerait à être plus incisive, plus « connectée à la route ». Notons qu'il s'agit d'un mécanisme à billes et non d'une crémaillère. Serait-ce là l'explication ?

Comme nous le mentionnions, la gamme SLK comporte aussi la version 320 qui se distingue par son V6 atmosphérique de 3,2 litres, 215 chevaux et 229 lb-pi de couple. Une merveille que ce V6 Mercedes qui va à la SLK comme un gant, améliore les accélérations et les reprises et ne vous coûtera qu'un litre d'essence de plus par 100 km. Des trois variantes proposées, la SLK320 est certainement celle qui représente la meilleure valeur.

En haut de gamme, Mercedes vous réserve la diabolique SLK32 AMG, sur laquelle AMG, le préparateur maison de la marque de Stuttgart, a exercé sa magie pour la transformer en une fusée terrestre de 349 chevaux qui vous propulsera de 0 à 100 km/h en 5 secondes. En contrepartie, vous allez devoir ouvrir très largement le portefeuille et vous assurer que votre dentier est bien accroché, car les suspensions deviennent ultradures, les pneus de 17 pouces adoptent un profil ultrabas et les freins frisent le gigantisme. Autrement dit, pas pour le Québec, sauf pour les maso. Correction : les masos fortunés.

Mais revenons sur terre et à notre « sage » SLK230 Kompressor pour noter la qualité des matériaux qui garnissent l'habitacle, le confort et le soutien des sièges ainsi que la simple efficacité des commandes de chauffage et de climatisation, une remarque que nous tenions à formuler pour signifier une fois de plus à Mercedes-Benz et aux autres constructeurs allemands qu'il n'est pas nécessaire de faire compliqué pour faire moderne. À bon entendeur, salut ! Rappelons aussi que la SLK, comme les autres modèles de la marque, est encore démunie du lecteur CD qu'il faut commander en option et qui se retrouvera dans le coffre. Nous en connaissons qui refuseront d'acheter des allemandes rien que pour Ça. Et ils n'auront par tout à fait tort.

Terminons en parlant de prix. Proposée à 56 600 $, notre SLK230 n'est pas donnée. Vous aurez sans doute autant de plaisir dans une Miata pour 25 000 $ de moins, toit rigide escamotable, raffinement et effet snob en moins. Mais comparée à ses grandes rivales, la Porsche Boxster et le roadster Audi TT 220 chevaux, la SLK est presque une aubaine. FaÇon de parler.

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