Chevrolet Monte-Carlo, chêre Martha Stewart...

Publié le 19 mars 2005 dans 2005 par Alain Morin

On l'aimait, la vénérait presque. Mais elle nous a floués. Elle contait une belle histoire mais la réalité était tout autre... Sacré Monte Carlo, tu nous as bien eus! Combien d'entre nous ont cru que tu étais une véritable sportive, toi qui existes grâce à la série NASCAR et qui a déjà fait la loi dans les années '60 et '70 ? Toi qui affiches des lignes tellement agressives que ma petite nièce de dix ans serait envahie par une poussée d'hormones si elle se trouvait derrière ton volant...

Enfin, passons. La Monte Carlo est apparue dans sa forme actuelle en 2000. Disons tout de suite que plusieurs détestent carrément cette robe... différente, pour rester poli. La partie arrière, surtout, horripile certaines rétines plus sensibles. Personnellement, je sais que ça vous intéresse au plus haut point, j'aime bien ce look hors normes. De là à vivre avec cette voiture au jour le jour, ça, c'est une autre histoire ! Même si personne chez GM n'ose l'avouer, la Monte Carlo n'est sans doute produite que pour répondre aux exigences de la série NASCAR qui réclame que les voitures de course aient leur pendant « civil ». Cela dit, outre l'apparence, absolument rien n'associe les deux versions. Quelques livrées spéciales et limitées viennent rappeler, avec plus ou moins de sérieux (lire : plus ou moins de raffinements mécaniques) ses origines. Par exemple, la première édition Dale Earnhardt (ce dernier s'est tué en course au volant d'une Monte Carlo), ne recevait que des améliorations esthétiques. La dernière commémoration se montrait plus sérieuse. Le moteur, un V6 3,8 litres avec surcompresseur amenait ses 240 chevaux aux roues avant motrices.

Fiche technique décevante

Oui, vous avez bien lu « roues avant motrices ». La Monte Carlo qui est disponible pour le commun des mortels n'est pas plus sportive qu'un carrosse d'épicerie. Le moteur de base est un V6 de 3,4 litres tout ce qu'il y a de plus placide. Ses 180 chevaux suffisent à déplacer cette masse de plus de 1 500 kilos de façon tout à fait convenable. On le retrouve d'emblée sur la version de base, soit la LS. On retrouve aussi deux V6 de 3,8 litres. Le premier officie dans la livrée LT, qui remplace la SS cette année. Il s'agit de la version atmosphérique qui fait 200 chevaux. Dans la Monte Carlo SS Supercharged, ce même moteur reçoit un surcompresseur qui amène la puissance à 240 chevaux et le couple à 280 livres-pied. Et ça, ça te déménage la carcasse mon ami ! Malgré des pneus plus gros, une suspension plus ferme et un train arrière abaissé de 10 mm, cette SS est toujours plus boulevardière que sportive. Pour toute la gamme on retrouve une seule transmission, soit une automatique à quatre rapports. Même pas cinq ! Aucune manuelle ! On a l'impression de lire la fiche technique d'une Impala... ce qu'est, en réalité, la Monte Carlo : une Impala avec une carrosserie différente.

Sur la route, la Monte Carlo ne se révèle pas particulièrement enjouée. Il s'agit d'un coupé plutôt lourd et ça se sent dès la première courbe prise avec un peu trop d'enthousiasme. Même les suspensions plus sportives et les pneus de 17 po de la SS Supercharged ne parviennent pas à gommer le tempérament sous-vireur de la voiture. Certes, on y retrouve moins de roulis que dans les deux autres versions mais elle n'est pas nécessairement plus agréable à conduire. S'il fallait choisir une Monte Carlo plaisante à conduire, il faudrait, honte suprême pour un amateur de voitures sportives, choisir la LS avec son petit 3,4 litres. Comme je l'ai déjà écrit, les performances sont honnêtes, la transmission travaille très bien, les suspensions se révèlent moins dures tandis que les freins ne sont jamais pris au dépourvu, contrairement aux versions plus puissantes. Par contre, il faut déplorer le fait que l'ABS ne soit pas de série sur la LS.

Si grosse et si petite

À l'intérieur, ce n'est guère plus jojo. La qualité des matériaux et de la finition déçoit même si le tableau de bord se montre agréable à consulter. Les commandes sont bien placées et se manipulent intuitivement tandis que l'équipement de série se révèle à la hauteur du prix demandé et la liste des options est bien étudiée. Il existe bon nombre d'espaces de rangement, ce qui est surprenant dans une américaine typique. L'espace pour les passagers avant est loin d'être compté et les sièges brillent par leur confort. Quant aux sièges arrière... c'est une tout autre réalité! Il faut tout d'abord s'y rendre sans perdre son calme puis être confronté à un espace exigu où on se retrouve mal assis, les genoux pratiquement de chaque côté de la tête. Et si vous êtes claustrophobe, vous en serez quitte pour une thérapie puisque les vitres latérales ne s'ouvrent pas. De plus, la vitre arrière empiète tellement dans l'habitacle qu'on peut presque attraper un coup de soleil sur la nuque !

Cette grosse américaine se laisse difficilement apprécier. À moins d'être un fanatique de NASCAR, nous ne voyons pas vraiment ce qu'on peut faire d'un tel véhicule. Par contre, les diverses éditions limitées (une édition Tony Stewart nous arrive cette année) devraient prendre de la valeur sur le marché des voitures anciennes. En attendant, faites un essai de l'Impala...

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