Subaru Forester , une évolution timide

Publié le 30 mars 2003 dans 2003 par Denis Duquet

Subaru a beau avoir inventé le véhicule hybride mi-voiture, mi-VUS, la silhouette du Forester trahissait dorénavant son âge tandis que l'habitacle n'était pas en harmonie avec le prix demandé. De plus, la caisse n'a jamais eu la rigidité voulue pour se soustraire aux divers petits bruits qui se manifestent au fil des années. Bref, la table était mise pour le moderniser, d'autant plus que la concurrence est plus nombreuse et plus forte que jamais.

Les stylistes se sont donc attaqués à la tâche tout en conservant les caractéristiques visuelles du modèle original. Ses flancs plats lui conféraient un air vieillot et assez peu dynamique qui semblait inspiré des voitures des années 1970. Cette situation a été corrigée par des renflements situés vis-à-vis des passages de roues. Cela brise la tension visuelle et confère plus de dynamisme.

Mais les changements les plus importants se retrouvent à l'avant et à l'arrière. Le hayon est entièrement nouveau. Encadré par des feux triangulaires ressemblant à ceux des Mercedes, il possède une section encavée en sa partie inférieure et se prolonge de quelques centimètres dans le pare-chocs qui est ainsi découpé. Cela permet d'obtenir une marche d'appui pour accéder au porte-bagages.

Une barre de couleur anthracite sert de délimitation entre les deux moitiés du hayon. Les dimensions de la lunette ont également été augmentées afin d'offrir au conducteur un meilleur champ de vision vers l'arrière. Celle-ci ne peut s'ouvrir indépendamment du hayon afin d'optimiser la rigidité de la caisse.

À l'avant, le pare-chocs de couleur contrastante est plus proéminent et loge deux phares antibrouillards circulaires, profondément encastrés dans la partie inférieure. Comme le veut la tendance actuelle, les phares sont à lentille cristalline. Soulignons en passant que tous les modèles sont équipés de roues en alliage de 16 pouces.

L'insonorisation était également au banc des accusés. Parmi les solutions apportées, les rétroviseurs extérieurs ont été étudiés en soufflerie afin de réduire les bruits éoliens. De plus, les barres de soutien du porte-bagages ont été redessinées afin d'atténuer les sifflements de l'air, un irritant de taille dans les modèles de 1re génération. Une plate-forme plus rigide contribue également à filtrer les bruits parasites. Le tableau de bord a également été modernisé et c'est tant mieux.

Comme dans toutes les Subaru, les matériaux sont de qualité. Malheureusement, le tissu qui recouvre les sièges est d'un goût douteux. Alors qu'on nous parle d'un véhicule plus sportif qu'utilitaire, on nous refile des sièges dont les tissus semblent empruntés à une Buick 1958. En contrepartie, les espaces de rangement sont nombreux. Nous en retrouvons un avec filet extensible le long de la console du côté du passager et un vide-poches avec couvercle dans la partie supérieure du tableau de bord. Enfin, les places arrière sont faciles d'accès : on s'y glisse latéralement sur une banquette moyennement confortable.

La soute à bagages possède un seuil de chargement bas, des dimensions adéquates et des crochets montés sur les parois pour y ancrer les sacs d'épicerie.

Une mécanique reconduite

Fidèles à leur logique de départ, les responsables du développement ont conservé les points forts du Forester, ce qui explique pourquoi la mécanique est demeurée sensiblement la même que précédemment. Le moteur boxer de 2,5 litres de 165 chevaux est de retour de même que la transmission intégrale.

Contrairement à plusieurs autres véhicules de cette catégorie, la puissance du moteur est toujours répartie aux roues avant et arrière. Lorsque les roues avant patinent, le couple est automatiquement réparti aux roues ayant une meilleure adhérence. La boîte manuelle à 5 rapports est plus précise et mieux étagée que précédemment. Celle-ci est de nouveau associée au mécanisme Hill Holder qui est de retour. Ce système simple et efficace immobilise le véhicule dans une pente et facilite ainsi les man?uvres de relance, car vous n'avez qu'à actionner l'embrayage et l'accélérateur pour repartir.

Le Forester est encore plus sophistiqué que précédemment grâce à sa suspension mieux calibrée, à une insonorisation plus efficace et à une direction plus précise. De plus, les accélérations et les reprises sont meilleures en raison d'une admission d'air revue qui fait des merveilles pour une meilleure répartition du couple à moyen régime. Cela a éliminé le fameux temps mort en cours d'accélération.

Bien qu'il soit dérivé de l'Impreza, le Forester est capable d'impressionner le plus blasé des essayeurs sur mauvaise route et même hors route, où il affiche de faÇon surprenante la même aisance que certains gros 4 x 4 purs et durs. Le transfert du couple aux roues ayant le plus de motricité s'effectue de faÇon très transparente. Par contre, lorsqu'on lève le pied en virage, un certain temps de réponse du système est perceptible. Sur la route, son comportement se rapproche beaucoup de celui d'une familiale traditionnelle. La position de conduite est un peu plus haute que la moyenne, mais le centre de gravité n'est pas exagérément haut et le roulis en virage assez bien contrôlé. Malgré tout, un survirage se fait sentir dans les courbes assez serrées tandis que la pédale de frein est spongieuse, une caractéristique que l'on retrouve dans plusieurs modèles de la marque.

Si le Subaru Forester ne répond pas parfaitement à la définition d'un utilitaire sport, son rouage intégral, sa personnalité mi-voiture, mi-familiale et sa ligne passe-partout sont des atouts qui semblent plaire à une grande majorité d'acheteurs. Dans sa tenue 2003, sa timide évolution pourrait cependant lui jouer un mauvais tour auprès d'acheteurs qui aiment bien qu'on sache qu'ils roulent dans un tout nouveau modèle.

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