Audi TT, supplément vitaminique

Publié le 30 mars 2004 dans 2004 par Le Guide de l'auto

Avec la TT, la société Audi a créé l'exception à la règle voulant que toutes les voitures sport sommeillent dans un garage au cours de la saison hivernale. Prête à rouler, peu importe les conditions climatiques, la TT souffre toutefois de la comparaison sur chaussée sèche. Son comportement est, il est vrai, plus aseptisé et la cylindrée de son moteur manque de noblesse. L'arrivée d'une version animée d'un V6 changera-t-elle notre perception ?

Sur le plan visuel, la version V6 se reconnaît à son carénage avant plus agressif, à ses optiques retouchés, son aileron arrière plus long et ses échappements enveloppés d'un diffuseur alvéolé. Sur le plan mécanique, c'est plus impressionnant encore. Sous le court capot loge un moteur six cylindres de 3,2 litres délivrant 250 chevaux. Ce dernier apporte à la TT la vitalité qui lui manquait.

Disponible et généreuse, cette mécanique chante aussi beaucoup mieux que le quatre cylindres suralimenté de 1,8 litre qui, au demeurant, demeure toujours au catalogue. Bien entendu, 250 chevaux (soit 35 de plus que sur la plus expressive des versions suralimentées), Ça change pas le monde, surtout que la TT n'est pas à proprement dit un modèle de légèreté. Qu'à cela ne tienne, le rapport poids/puissance est désormais plus avantageux et permet à la TT de signer des chronos sensiblement comparables à ceux d'une Porsche Boxster (non pas de la S).

Si le V6 ne manque point de caractère, reste que nous ne sommes pas au bout de nos surprises avec cette TT vitaminée. En effet, ce coupé est le premier à étrenner la nouvelle boîte séquentielle DSG à double embrayage. Sans entrer dans le détail, soulignons que cette boîte comporte trois modes : automatique, automatique sport et manuel séquentiel avec commandes au volant ou au levier. Son principal atout face, disons à la boîte SMGII de BMW, réside dans son double embrayage qui gomme complètement les à-coups lors des changements de rapport, donc toute rupture en phase d'accélération. Remarquablement précise, cette boîte est toutefois lente à réagir. Ainsi, 200 millisecondes sont nécessaires à la gestion électronique de cette boîte avant d'enclencher le rapport désiré. À titre de comparaison, celle de BMW requiert 80 millisecondes de réflexion.

V6 ou pas, la TT demeure globalement moins sportive que ses rivales. L'Audi prend cependant sa revanche sur une chaussée détrempée ou enneigée en raison des avantages que lui confère son rouage intégral.

La suspension peut sans doute paraître simpliste lorsqu'on la compare à celles d'autres voitures sport. Est-ce pour cette raison qu'elle manque de progressivité et de débattement ? Chose certaine elle tolère mal les mauvais revêtements et oublie toute notion de confort. La généreuse monte pneumatique n'y est pas étrangère. Côté positif, la TT vire bien et plat, mais sa conduite peut se révéler délicate lorsque le conducteur de la TT se met à jouer les lévriers.

Pour l'immobiliser, cette allemande compte sur quatre freins à disque. Il va sans dire que l'antiblocage s'offre de série, de même que la distribution électronique de la pression de freinage (EBD) et le verrouillage électronique du différentiel sur l'essieu avant, qui fait appel à l'ABS pour contrôler l'éventuel patinage d'une roue en redirigeant la puissance vers l'autre. Bref, tout pour assurer un freinage sûr.

Très très design

Même si son gabarit extérieur ne le laisse aucunement présager, ce coupé dispose bel et bien des places arrière, quoique leur usage soit réservé aux personnes de très petites tailles. Des volontaires ? Non ? Eh bien tant mieux puisque sous le hayon arrière s'ouvre un espace de chargement utile de 220 litres. Pour peu qu'on replie les deux portions de la banquette arrière 50/50, le volume atteint 490 litres.

Le cockpit arbore des lignes simples et fonctionnelles, les formes circulaires et l'aluminium s'y imposant comme les deux constantes les plus caractéristiques de l'ensemble du véhicule. Ainsi les quatre indicateurs ? l'indicateur de vitesse, le compte-tours, la jauge à essence et l'indicateur de température ? logent-ils tous dans un anneau d'aluminium brossé. Les buses d'aération s'entourent également d'aluminium, selon un dessin qui reprend celui de la base du levier de vitesses, du volant et du capuchon du réservoir à essence, leur garniture circulaire permettant en outre de les ouvrir et de les fermer d'une simple rotation. La chaîne stéréo à huit haut-parleurs se cache derrière un panneau? d'aluminium, matériau que reprennent tout aussi allègrement les deux montants du levier de vitesses Quant au changeur de disques compacts, on le trouve dans l'accoudoir arrière. Bref, le poste de pilotage se veut des plus intéressants. Cela dit, les deux montants en question gagneraient à être rembourrés car, au moment de s'amuser à virer court, la jambe s'y heurte volontiers de faÇon plus ou moins douloureuse.

Assis dans une baignoire

C'est bien beau tout cela, mais le cockpit de la TT n'échappe pas pour autant à la critique. La position de conduite n'est pas des plus confortables et l'on a parfois l'impression d'être assis dans une baignoire tant la ceinture de caisse est haute. Nos semelles mouillées perdent aisément contact avec les pédales, elles aussi en aluminium, et ce, malgré les pastilles de caoutchouc qui les recouvrent.

Plus musclée, plus efficace, la TT refait sans doute le plein de nouvelles technologies, mais regrettablement pas de sensations.

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