Cadillac DeVille, un paquebot des autoroutes

Publié le 30 mars 2004 dans 2004 par Le Guide de l'auto

L'expression peut sembler péjorative. Il est en effet d'usage d'associer au paquebot les voitures dont le comportement routier se caractérise par d'amples mouvements de caisse. Mais c'est ne pas tenir compte du fait que la stabilité des paquebots modernes s'est grandement améliorée. N'avez-vous jamais rêvé d'une promenade à bord d'un gros palace qui fend la vague sur des océans de béatitude ?

C'est le genre d'expérience auquel vous convie la DeVille. Fidèle à son héritage, elle offre la quintessence des caractéristiques qui ont valu sa réputation à Cadillac : de l'espace, du luxe et du confort, assortis de performances routières satisfaisantes, le tout agrémenté d'une panoplie de gadgets sans lesquels une « Caddy » ne serait pas tout à fait une « Caddy ».

Deux nouveaux équipements offerts avec l'édition 2004 serviront d'ailleurs à rehausser le confort : le volant chauffant, et les sièges chauffants/refroidissants à l'avant (en équipement de série dans les versions DHS et DTS).

Pour le reste, il y a peu de changements, sinon quelques broutilles : nouvelles couleurs de carrosserie, modifications au catalogue d'options du modèle de base.

Une technologie contemporaine

Il est vrai que de grands bouleversements n'apparaissent pas nécessaires. Révisée pour la dernière fois en 2000, la Cadillac DeVille constitue dans sa forme actuelle un véhicule bien né et développé de faÇon homogène, tant en dotation de base que dans ses versions grand luxe (DHS) ou sportive à cinq places (DTS).

La plate-forme sur laquelle elle repose est rigide et contribue au silence de roulement par l'élimination de la plupart des craquements. Le soin d'animer cette lourde caisse a été judicieusement confié à un V8 de 4,6 litres développant 275 chevaux. Doux, brillant en accélération comme en reprise, fonctionnant de surcroît à l'essence ordinaire, le Northstar transmet son énergie aux roues avant sans effet de couple exagéré. La version gonflée à 300 chevaux qui équipe la DTS permet de passer de 0 à 100 km/h en moins de 8 secondes ! La transmission automatique ne compte toujours que quatre rapports, mais on ne songe pas à s'en plaindre, tant le passage des vitesses répond allégrement aux impulsions du moteur.

Malgré des dimensions hors du commun, cette limousine se comporte étonnamment bien sur la route, aidée en cela par des assistances électroniques qui pallient les lacunes dynamiques de son châssis. Outre l'antipatinage, on retrouve le système Stabilitrak qui aide à contrôler la voiture en relâchant les gaz ou en appliquant les freins de faÇon sélective sur chaque roue sans intervention du conducteur, ce qui risque d'arriver assez souvent si ce dernier pousse trop en virage. En effet, les suspensions sont peut-être une merveille de douceur sur la grand-route, mais elles n'ont pas le tonus nécessaire pour contenir le roulis qui résulte à coup sûr d'une conduite trop nerveuse. La DTS offre une suspension à variation constante qui raffermit la tenue de route à vitesse élevée, sans pour autant offrir l'agilité qui est la marque des grandes routières d'élite. Le freinage assez puissant aide à corriger les erreurs, mais son manque d'endurance dissuade le conducteur d'en abuser.

Assez précise, la direction MagnaSteer isole tout de même des sensations de la route, ce qui n'a rien d'antinomique avec le reste, bien au contraire. Il faut voir la DeVille comme un grand navire luxueux qui vous transporte sereinement sur les océans, en encaissant pratiquement toutes les agressions sensorielles provenant de l'extérieur. Et sans doute est-il plus agréable, jusqu'à un certain point, de s'y faire promener, que d'en tenir le gouvernail.

Luxe, sécurité et gadgets

La silhouette de la DeVille a de la prestance, avec ses lignes tout en force qui siéent bien à son imposant gabarit, mais elle manque cruellement d'éclat, surtout lorsqu'on la compare à la personnalité mieux affirmée de la Cadillac CTS. La présentation intérieure s'avère discrète et harmonieuse, peut-être même un peu trop sobre en ce qui concerne certains éléments (le volant, par exemple), mais dans l'ensemble les boiseries se marient assez bien aux plastiques, et la finition satisfait, bien qu'elle n'atteigne pas les normes établies par la concurrence allemande et surtout japonaise dans cette classe.

Plus moelleux que fermes, les sièges en cuir de qualité potable accueillent les passagers en tout confort, sauf l'occupant du milieu de la banquette avant, qu'on semble avoir abandonné à son pénible sort. Les passagers à l'arrière jouissent de plus de considération, avec les sièges chauffants, le réglage électrique du soutien lombaire aux places latérales, et l'accès aux commandes de la climatisation trois zones. Ils bénéficient également de leurs propres coussins gonflables latéraux (optionnels, ou de série dans la DTS).

Incidemment, l'attention portée à la sécurité se reflète jusque dans les légendaires gadgets « caddyesques ». Je pense notamment au sonar de recul, qui avertit le conducteur à l'approche d'obstacles. Le système Nightvision vous permet d'y voir plus clair dans le noir en projetant au bas du pare-brise une image dessinée à partir d'un capteur de rayons infrarouges détectant les sources de chaleur. À cela s'ajoutent le système de communication OnStar qui vous relie à une centrale d'appel, le lecteur DVD (en option), le bavard ordinateur central, et toute la panoplie d'accessoires pratiquo-ludiques chère à Cadillac. Somme toute, une des meilleures « embarcations » pour suivre le fleuve entre Montréal et Québec.

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