Cadillac Escalade, au rayon des tailles fortes

Publié le 30 mars 2004 dans 2004 par Denis Duquet

« Jamais Cadillac ne s'intéressera aux VUS, il ne s'agit que d'un soubresaut du marché et nous allons nous concentrer sur la production de berlines de luxe. » Ce discours, la direction de Cadillac l'a réitéré ad nauseam jusqu'au milieu des années 1990 alors que les succès du Lincoln Navigator l'ont fait changer d'idée. Tant et si bien que les amateurs de gros VUS peuvent dorénavant choisir parmi trois mastodontes affublés de l'écusson Cadillac.

Plusieurs d'entre vous trouvent ridicule cette course au plus gros, au plus puissant et au plus cher chez les VUS, mais il ne faut pas condamner les constructeurs pour autant puisque c'est le public acheteur qui en demande. Cette année, la grande nouveauté est l'ESV qui est appelé à combler les attentes des gens qui apprécient tout ce qui est offert en format jumbo ou qui ont vraiment besoin de beaucoup d'espace et qui ne sont pas effrayés à l'idée de piloter une allée de quilles sur quatre roues. L'Escalade ESV est le plus gros véhicule jamais fabriqué par Cadillac, et il domine également sa catégorie en fait d'empattement et de longueur. Pour vous donner une petite idée de sa taille, il affiche une longueur de 51 cm de plus que l'Escalade « ordinaire ».

Avec ce modèle, Cadillac a donné une portion plus généreuse à ses clients qui le demandaient, un peu comme le font les grandes chaînes d'alimentation rapide qui vous offrent un plus grand format de frites et de boisson pour quelques cents de plus. Dans le cas de l'ESV, cette opération n'est pas tellement économique puisque le prix du modèle essayé dépassait les 80 000 $ ! Pas mal cher pour un Chevrolet Suburban habillé en Cadillac. Il ne faut cependant pas sauter aux conclusions et se contenter de cette description lapidaire. Si l'ESV partage son châssis et sa mécanique avec le Suburban tout comme l'Escalade le fait avec le Tahoe, les modifications apportées à la suspension, à la présentation extérieure et à l'habitacle sont importantes. Toutefois, l'habitacle de tous les modèles Escalade est affligé de pièces en plastique d'origine Chevrolet qui détonnent par rapport à la qualité des éléments fournis par Cadillac.

Quoi qu'il en soit, l'ESV a fait tourner les têtes et intrigué bien des gens. Ceux qui ont pris place à bord ont également apprécié le confort des sièges, la présentation cossue de l'habitacle et la présence d'appliques en bois. Et même les occupants des places de la troisième rangée de sièges ont affirmé être bien assis, même s'il leur a fallu se contorsionner pour y accéder. Et l'expression « avec armes et bagages » s'applique puisque, même avec sept personnes à bord, il restait encore de la place pour transporter du matériel.

Dans cette catégorie, inutile de préciser que le comportement routier ne se compare pas à celui d'un coupé sport. Sur la grand-route et en conduite normale, l'essieu arrière rigide ne se débrouille pas trop mal et on découvre une bonne stabilité directionnelle. Par contre, sur une route bosselée, les ruades du train arrière obligent à lever le pied. Mais personne n'achète un tel véhicule pour s'éclater sur une route secondaire. Ses propriétaires le font pour tracter une lourde remorque ou encore un bateau. Des tâches qui s'avèrent presque un jeu d'enfant pour ce gros moteur V8 6 litres de 345 chevaux.

Naturellement, la consommation dépasse les 18 litres aux 100 km en hiver, mais vous serez au volant d'un gros VUS jouissant du prestige Cadillac et capable d'offrir un comportement routier raffiné compte tenu de son gabarit. Et si vous voulez impressionner encore davantage, optez en 2004 pour la nouvelle édition limitée Platine qui propose entre autres des roues de 20 pouces.

Polyvalence et format « ordinaire »

Jusqu'à l'arrivée de l'ESV, l'Escalade régulier était considéré comme une grosse pointure. Dorénavant, il se fait tout petit. Toutes proportions gardées, ses dimensions semblent « raisonnables » et sont amplement suffisantes pour la majorité des gens. Naturellement, les excursions dans la circulation urbaine se révèlent moins stressantes à son volant et il est également plus facile de se stationner. Il faut également souligner que tous les modèles Escalade sont dotés d'excellents rétroviseurs extérieurs qui facilitent grandement les choses.

Une fois encore, le moteur V8 6 litres fait sentir sa présence. Les accélérations et les reprises ont du mordant, tout comme la facture de carburant. Mais c'est le prix à payer pour jouer les aventuriers de luxe au volant de ces gros matamores. Il faut souligner au passage que ce trio jouit d'une transmission automatique à quatre rapports très efficace et que le rouage intégral est de conception moderne.

Pour compléter ce tour d'horizon des « camionnettes » Cadillac, il ne faut pas oublier la version EXT qui s'apparente fortement au Chevrolet Avalanche. Les deux partagent non seulement la même silhouette, mais également le système Midgate qui permet d'augmenter sensiblement la capacité de charge en abaissant la cloison arrière de la cabine et en relevant la banquette arrière. De plus, ce véritable couteau suisse sur roues est doté d'un couvercle tripartite pour recouvrir la caisse de chargement et protéger les objets qui y sont logés. Ce couvercle modulaire s'enlève facilement et peut être remisé le long de la paroi de la boîte. Comme dans le Chevy, des espaces de rangement dans les ailes augmentent la capacité de rangement.

Il est difficile de justifier la présence sur le marché de véhicules de luxe à vocation utilitaire, mais puisque les acheteurs en demandent, force est d'avouer que ces trois Caddy méritent notre attention aussi bien par leur présentation que par leurs prestations sur la route.

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