Chevrolet Malibu, il faut plus qu'un nom

Publié le 30 mars 2004 dans 2004 par Denis Duquet

À Detroit, l'industrie américaine de l'automobile est toujours à la recherche de solutions faciles pour contrer la concurrence. L'un des trucs les plus utilisés est de puiser dans le passé pour y chercher le nom d'un modèle qui a déjà connu des heures de gloire. Les dirigeants croient que les gens vont s'intéresser davantage à une voiture, même si elle est moins compétitive, parce qu'elle porte un nom qui a connu du succès par le passé.

Il semble que ce soit cette philosophie qui a servi au développement de la « nouvelle » Malibu apparue en 1997. Cette voiture possédait d'indéniables qualités, mais un certain manque de raffinement a sérieusement limité son potentiel au chapitre des ventes. La plate-forme était à peine correcte, l'habitacle semblait avoir été dessiné pour servir de taxi tandis que le comportement routier était en retrait par rapports à la concurrence. Beaucoup d'acheteurs ont sans doute été influencés par le nom Malibu, mais ont changé d'idée lorsqu'ils ont examiné le véhicule de plus près.

Un dicton affirme qu'on apprend de ses erreurs. C'est du moins ce que les gens en place chez GM affirment. Cette fois, dans le cas de la Malibu, ce sera la qualité du véhicule qui convaincra les gens et pas nécessairement son appellation. En tous les cas, chez Chevrolet, on parle d'un véhicule « sans excuse ».

Une authentique américaine

Détail intéressant, la séance de présentation de la nouvelle Malibu a duré tout près de deux heures, mais aucun mot n'a été dit à propos de sa silhouette. Oubli volontaire ? Personne ne peut l'affirmer, mais il est certain que les stylistes de cette berline n'ont pas tenté d'émuler un design d'origine européenne ou asiatique. Cette Chevrolet est 100 % américaine et cela est loin d'être une critique.

La silhouette de la Malibu est plus que sobre et ne devrait certainement pas faire tourner les têtes. En fait, le seul élément visuel qui fournit un peu de relief à l'ensemble est la présence d'une barre chromée transversale qui divise la calandre avant. Les phares de route semblent reposer sur cette barre et il s'agit en quelque sorte de la signature visuelle de ce modèle. La même présentation est utilisée à l'arrière alors que cette bande de chrome traverse la lèvre du couvercle du coffre à bagages.

Il serait facile de reprocher aux stylistes de GM leur manque d'audace et de leur souligner les succès obtenus par Nissan avec des conceptions nettement plus éblouissantes. La réponse à cette critique est simple. Les concepts tumultueux frappent les gens et c'est le coup de foudre. Malheureusement, ils s'en lassent plus vite qu'un stylisme plus conservateur. Si tel est le cas, la Malibu risque d'être appréciée fort longtemps.

L'habitacle est quelque peu similaire. Les designers ont respecté les règles régissant la disposition des instruments et des commandes sur la planche de bord. Les commandes de la climatisation et du système audio sont regroupées dans une console verticale en relief de la planche de bord. Elles sont toutes faciles à identifier grâce à des lettres ou des chiffres plus gros que la moyenne. L'agencement des boutons de la radio est ingénieux et très design. Les cadrans indicateurs sont sagement enfoncés dans une nacelle dont la forme de la partie supérieure épouse à la perfection le galbe du volant. Le volant n'offre rien de particulier en fait de présentation, à l'exception de cette dépression circulaire au centre du moyeu qui accueille l'écusson Chevrolet. C'est simple comme stylisme, mais drôlement efficace. Il faut également ajouter que la qualité des matériaux est de beaucoup supérieure à celle de la version précédente.

Avant de terminer cette visite de l'habitacle, il faut souligner que les sièges avant sont confortables et que leur support latéral est bon. Il est également plus facile de trouver la position de conduite qui convient à sa stature puisque le pédalier se règle au toucher d'un bouton. Les places arrière permettront à des personnes de stature imposante de ne pas se sentir à l'étroit. Et elles pourront apporter leurs bagages puisque la capacité du coffre est de 436 litres. C'est supérieur à celle de la Honda Accord et légèrement moindre que celle de la Toyota Camry.

Du sérieux

Pour aller jouer dans la cour des grands, tout véhicule doit essentiellement être doté d'une excellente plate-forme. Au lieu de finasser en tentant de moderniser tant bien que mal des éléments déjà en place, les responsables du projet ont jeté leur dévolu sur la nouvelle plate-forme Epsilon. Cette dernière a déjà prouvé ses qualités avec l'Opel Vectra et la Saab 93. Sa rigidité de 27Hz la classe parmi les meilleures. Cette caractéristique a permis aux ingénieurs du châssis d'opter pour des amortisseurs moins fermes. Il est ainsi possible de concilier confort et tenue de route.

La suspension avant est de type MacPherson et comprend des amortisseurs à gaz. À l'arrière, il s'agit d'une suspension indépendante de type multibras dotée d'amortisseurs bitubes à gaz et de ressorts hélicoïdaux. La version de base est immobilisée par le combo disque / tambour tandis que les modèles LS et LT sont freinés par quatre disques. Ceux-ci sont reliés à l'antipatinage et dotés de l'ABS.

Comme il fallait s'y attendre, le moteur quatre cylindres de la Malibu est l'Ecotec 2,2 litres d'une puissance de 145 chevaux. Ce moteur est excellent bien que bruyant. Par contre, il doit concéder une quinzaine de chevaux à ses principales concurrentes. Plusieurs seront déÇus d'apprendre que le moteur V6 au catalogue est une version modernisée du V6 3,5 litres qui semble avoir été conÇu lorsque Elvis Presley était enfant. La puissance affichée est de 200 chevaux. Un moteur avec arbres à cames en tête aurait été apprécié de plusieurs. Enfin, pas de boîte manuelle au programme. Seule l'automatique à quatre rapports est offerte.

Agréable surprise

Il faut tout d'abord prendre en considération que la Malibu a été surtout conÇue pour servir de cheval de trait à des millions de familles. Dans le cours de son existence mécanique, elle vous conduira au travail, au centre commercial, à la patinoire, à la piscine ou au centre de rénovation. Bref, elle doit être capable de tout faire, de ne pas trop consommer tout en assurant une tenue de route saine et étant agréable à conduire. Par le passé, GM nous a offert de nombreuses berlines du même genre qui étaient en mesure de se débrouiller dans la plupart des situations. Mais celles-ci manquaient au devoir au chapitre de la tenue de route et de l'agrément de conduite.

Cette nouvelle Malibu s'acquitte des tâches domestiques sans problème. De plus, elle est également en mesure de satisfaire les exigences des conducteurs à la recherche d'une tenue de route équilibrée, d'une direction précise et d'une suspension digne de ce non. En fait, le seul problème de cette Malibu est que ses moteurs sont bons, mais il aurait été possible de nous en offrir un peu plus. Le moteur V6 3,5 litres n'est pas anémique avec 200 chevaux et ses reprises sont excellentes. Toutefois, après une accélération initiale impressionnante, il s'essouffle quelque peu par la suite. Il est toutefois très incisif en conduite en ville grâce à de bonnes reprises. Pour ma part, j'aurais utilisé le moteur V6 3,5 litres de 250 chevaux du Saturn VUE. Cela aurait été parfait car le châssis de la Malibu est capable d'en prendre. Pas besoin de vous décrire l'Ecotec. Avec ses 145 chevaux, ce quatre cylindres permet de boucler le 0-100 km/h en 9,2 secondes tandis que sa consommation de carburant est excellente. Mais, une fois de plus, je fais mon « smatte » puisque j'aurais personnellement utilisé le moteur 2 litres de la Saab 93. Ses 175 chevaux auraient mis du pep sous le capot et raffiné la mécanique.

Malgré ces quelques bémols, la Malibu est une berline capable de se défendre plus qu'honorablement sur notre marché et même de surpasser plusieurs adversaires de taille sous maints aspects.

Et la Maxx ?

La Maxx est une version cinq portes de la Malibu. Elle cible une clientèle plus jeune et plus active. Avec ce modèle, Chevrolet joue un rôle de précurseur chez les Nord-Américains en lanÇant la première berline hatchback nord-américaine de cette décennie. Toutefois, Ford devrait répliquer avec la Futura d'ici peu. Quoi qu'il en soit, les groupes propulseurs, le tableau de bord et la plupart des caractéristiques techniques sont les mêmes. Par contre, tous ce qui est derrière le pilier B est nouveau. L'empattement est allongé de 15 centimètres tandis que la longueur hors tout est inférieure à celle de la berline de 1,25 cm, une poussière. Cet empattement allongé permet d'obtenir une plus grande capacité de chargement. Elle devance d'ailleurs la berline à ce chapitre par 210 litres. De plus, le dossier arrière est de type 60/40 et se rabat vers l'avant tout comme le dossier avant droit afin de faciliter le chargement d'objets longs.

Voilà qui promet !

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