Honda Civic, la plénitude de la maturité

Publié le 30 mars 2004 dans 2004 par Le Guide de l'auto

La Honda Civic de dernière génération en est à sa quatrième année d'existence, ce qui ne l'empêche pas de demeurer l'une des meilleures valeurs de sa catégorie. Alors que tant de véhicules se font vite accoler le qualificatif de « vieillissant », c'est le terme « maturité » qui semble le mieux décrire son évolution. Non seulement elle a profité de plusieurs raffinements techniques depuis 2001, mais elle se déploie aussi en une gamme plus complète que jamais.

Le Guide déplorait l'an dernier l'absence d'une version Si en configuration berline. Cette lacune a été corrigée en 2004, de sorte que le consommateur se retrouve avec l'embarras du choix : configuration berline ou coupé, moteur 1,7 litre de 115 ou de 127 chevaux (Si), en plus de la sportive hatchback SiR avec son moteur 2 litres de 160 chevaux emprunté à l'Acura RSX.

Qualité perÇue impressionnante

Ces chiffres, on le constate, sont relativement modestes, ou à tout le moins dans la norme. Et vous chercherez en vain dans le reste de la fiche technique des éléments qui impressionneraient en soi. La valeur de la Civic se retrouve avant tout dans une qualité de construction qui se laisse discerner au premier contact visuel. De prime abord, et malgré les légères retouches esthétiques dont elle fait l'objet cette année, sa silhouette paraît banale. Mais voyez les tolérances serrées des pièces de l'habitacle, notez l'imbrication parfaite des pièces de carrosserie et l'impression de fluidité qui en résulte, et comparez ensuite avec une voiture d'origine américaine, construite au Canada comme la Civic.

La berline loge décemment une famille de quatre personnes grâce à son plancher arrière plat, tandis que le coupé donne satisfaction, compte tenu des dégagements plus restreints à l'arrière imposés par son architecture. La soute à bagages de bonne dimension répond aux besoins courants, et profite sur le coupé d'une large ouverture qui fait défaut à la berline. Elle s'agrandit par l'intérieur en abaissant le dossier de la banquette 60/40.

Les sièges avant font montre d'une fermeté de bon aloi, mais leur assise basse et le coussin un peu court risquent d'incommoder les grandes personnes. Mise à part la DX, toutes les versions ont heureusement droit en équipement de base aux réglages en hauteur du siège du conducteur. Celui-ci profite d'une bonne visibilité, hormis un angle mort de trois quarts arrière agaÇant qui ne constitue cependant pas une entrave sérieuse à la sécurité.

L'habitacle fourmille d'espaces de rangement, l'ergonomie typiquement Honda est soignée, les matériaux sont agréables à la vue et au toucher, et l'assemblage, encore une fois, tout bonnement impeccable. Bref, on n'a pas l'impression d'être dans une voiture économique, même si certains détails tendent à nous le rappeler, tels l'insonorisation perfectible, la lenteur du système de chauffage/climatisation et l'absence, presque injustifiable de nos jours, de coussins gonflables latéraux.

Une gamme complète

Le moteur de 115 chevaux offert dans les versions DX et LX offre des performances correctes tout en consommant peu, mais il manque de couple à bas régime et on doit le cravacher pour les dépassements. Le VTEC de 127 chevaux favorise des reprises plus sécuritaires et s'avère à peine moins frugal. La boîte manuelle bien étagée fonctionne avec docilité, tandis que l'automatique opère en douceur, si ce n'est de ses brusques rétrogradations dans les montées abruptes.

Les imperfections de la route sont généralement bien absorbées, même si les suspensions laissent encore sentir une certaine raideur. La direction précise et communicative permet une tenue de cap sans problème, et la Civic se place bien en courbe bien qu'elle n'enfile pas les virages avec l'agilité d'une Mazda3 ou d'une Focus. Les freins à disque et tambour effectuent leur travail avec assiduité, mais notons que la DX de base ne peut recevoir l'ABS et le système de répartition électronique du freinage.

Cette dernière arrive incidemment assez dépouillée. Il vous faut débourser quelque 2000 $ supplémentaires pour obtenir la climatisation, la condamnation centrale des portières et le lecteur CD, en plus, cette année, de l'accoudoir central et des réglages en hauteur du siège du conducteur. La LX ajoute les glaces et les rétroviseurs électriques, le régulateur de vitesse et l'ABS, sans oublier des pneus de 15 pouces plutôt que de 14. La version Si embarque pour sa part tous ces équipements, en plus du toit ouvrant assisté. Et tant pis si vous ne vouliez que son moteur VTEC !

Enfin, la Civic SiR s'illustre par un moteur 2 litres qui délivre 160 chevaux à l'aide du système sophistiqué i-VTEC, une exclusivité Honda. Il offre des performances assez vives, mais on sent encore un creux à bas régime qui oblige à jouer fréquemment du levier de vitesses planté au milieu de la planche de bord. Les suspensions sont raffermies, quatre disques assurent le freinage et, heureusement, cette année, Honda ajoute des pneus de 16 pouces (17 pouces en option) qui devraient contribuer à assurer un comportement routier plus mordant. L'intérieur arbore un look sportif assez réussi, mais ce sont surtout les confortables fauteuils Recaro, tendus d'une suédine caressante, qui retiennent l'attention.

Tout ceci ne doit pas faire oublier que cette hatchback concède 22 cm en longueur à ses s?urs, avec les conséquences qu'on devine sur l'habitabilité. La berline et le coupé offrent un meilleur équilibre d'ensemble et représentent une option gagnante pour qui recherche un véhicule économique, pratique, agréable, et d'une fiabilité qui ne se dément pas.

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