Mini Cooper, prévoyez un grattoir à glace
Après la New Beetle et la PT Cruiser, ce sera au tour de la MINI de se décoiffer l'été prochain. L'ajout d'un nouveau modèle cabriolet à la gamme MINI n'a rien de surprenant puisque la compagnie-mère, BMW, se devait de conquérir une nouvelle clientèle. Et quoi de mieux qu'une version cabriolet pour assurer les ventes d'un modèle ? La recette a fonctionné avec la New Beetle et marchera forcément avec la MINI. Mais jusqu'à quand ? En effet, avec une gamme aussi restreinte de modèles, on peut se demander comment pourront survivre les concessionnaires MINI dans quelques années. Entre-temps, le marché européen aura droit à une version économique fonctionnant au gazole (ou diesel). Même si on doute de la venue d'un tel modèle à court terme en Amérique du Nord, on peut supposer qu'il viendra peut-être ici relancer les ventes de MINI dans deux ou trois ans?
Dès son lancement au pays, plusieurs ne donnaient pas cher de la peau de la MINI. Après vingt ans d'absence, certains avanÇaient que le succès de cette voiture néo-rétro serait aussi éphémère que celui de la Thunderbird. Erreur, puisque la popularité de la MINI est demeurée constante avec des ventes qui ont dépassé d'environ 40 % les prévisions les plus optimistes. Quand on sait qu'environ 140 000 MINI ont trouvé preneur l'an dernier à travers le monde, on peut parler d'une réussite commerciale compte tenu du marché restreint dans lequel elle évolue. Chez nous, on se dit également satisfait de son succès puisque environ 2800 MINI ont été vendues lors de la première année de commercialisation. Toutefois, le principal marché de la MINI est celui de son pays d'origine, la Grande-Bretagne, suivi des États-Unis et de son nouveau pays d'adoption, l'Allemagne.
Deux versions
Même si les deux versions de la MINI partagent presque toutes leurs composantes mécaniques dont un moteur de 1,6 litre, différentes caractéristiques les distinguent l'une de l'autre. Ainsi, le moteur de la S avec son compresseur mécanique de type Roots développe 163 chevaux alors que celui du modèle de base est limité à 115 chevaux. De même, la Cooper S profite d'une boîte manuelle à six vitesses au lieu d'une boîte à cinq rapports. Il existe également une nouvelle boîte à variation continue (CVT). Comparativement à d'autres modèles sur le marché, il est faux de prétendre que cette boîte permet à la MINI d'accélérer plus rapidement qu'avec une simple boîte manuelle. Toutefois, une chose est sûre : la CVT offre un agrément de conduite plus animé qu'une banale boîte automatique traditionnelle.
Le point fort de la MINI demeure sans contredit son excellente tenue de route. Celle-ci est attribuable à ses faibles dimensions, au mordant de ses pneus de 16 pouces (ou 17 pouces en option), et à ses différents dispositifs d'aide à la conduite dont un système de contrôle de la stabilité emprunté à ses cousines BMW. Ajoutez à cela une direction vive et précise et vous obtenez un cocktail explosif. Dans les faits, aucune autre voiture de sa catégorie ne permet d'entrelacer les virages avec autant d'aplomb et de plaisir.
Quant au freinage, il est assuré par quatre freins à disque, un système antiblocage, un répartiteur de la force de freinage et un contrôle de freinage en courbe. Tout un attirail pour immobiliser une masse frisant à peine les 1200 kg. Efficaces à souhait en urgence, les freins manquent toutefois de progressivité dans un usage normal au quotidien.
Les amateurs de performance qui trouvent que la cavalerie de la Cooper S galope au ralenti se voient proposer une nouvelle version John Cooper Works de 200 chevaux. Cependant, celle-ci doit passer dans l'atelier des concessionnaires MINI où les mécanos ont eu l'aval des ingénieurs de BMW pour refaire le système d'échappement, changer le compresseur et modifier certains organes internes du moteur. Quant à la garantie de 4 ans ou 80 000 km, soyez tranquille, elle demeure intacte.
Une banquette confortable
Malgré sa petitesse, la MINI propose des places avant confortables. Assis à l'arrière, une randonnée m'a convaincu que des véhicules beaucoup plus gros offraient moins d'espace. Si on veut critiquer le volume de l'habitacle, il faut s'en prendre à celui du coffre arrière. En effet, il peut à peine accueillir quelques sacs d'épicerie. Heureusement, la banquette se rabat en un tournemain pour donner accès à un espace de chargement plus volumineux. Par ailleurs, on peut se demander quel sera le sort réservé au coffre du modèle cabriolet lorsque le toit, une fois replié, y trouvera sa niche !
Une voiture hivernale ?
Même si la MINI chaussée de quatre pneus d'hiver se défend honorablement dans la neige, elle est loin d'être adaptée à notre climat nordique. Je m'explique. L'hiver dernier, j'ai essayé une MINI pendant les pires froids de la saison (-25 à -30 °C). Ce n'est pas que le moteur refusait de partir. Au contraire, il démarrait au quart de tour. Toutefois, gare au calcium ! Sans blague : on n'y voyait presque rien. L'absence de gouttières entre les piliers A et le pare-brise faisait en sorte que le calcium dégoulinait sur les vitres latérales où ce dernier formait une épaisse couche de glace. Pire, le système de ventilation ne suffisait pas à la tâche. Compte tenu de la piètre visibilité et des dimensions lilliputiennes de la MINI, inutile de vous dire que nous n'étions pas très braves dans la circulation des autoroutes Métropolitaine et Décarie. Somme toute, si vous prévoyez l'achat d'une MINI, incluez dans votre budget initial l'achat d'un deuxième véhicule capable d'affronter les intempéries de nos durs hivers québécois !