Mazda Miata, mère Nature est une vieille chipie...

Publié le 30 mars 2004 dans 2004 par Alain Morin

Pour bien apprécier un Hummer, il faut la route la plus défoncée possible. Pour bien apprécier une Jaguar, il faut une belle autoroute sans policiers. Une Ferrari ? Une piste de course. Une Hyundai Accent ? Un centre-ville. Un roadster style BMW Z4, Porsche Boxster ou Mazda Miata ? Une route sinueuse, de la chaleur et du soleil !

Lundi 21 juillet.

Je prends possession d'une très belle Mazda Miata couleur titane avec toit en toile bleu. Ledit toit est relevé, car le temps se fait très menaÇant. Première impression : c'est petit, très petit. Même si le siège et le volant ne s'ajustent pas en hauteur, je trouve immédiatement une position de conduite parfaite. Par contre, les physiques un peu plus costauds doivent peiner? La visibilité de trois quarts arrière n'est vraiment pas terrible et si j'étais claustrophobe, je demanderais à échanger la Miata contre une MPV !

J'enclenche la première vitesse, au moyen du très court levier qui est venu se placer directement sous ma main droite. Dès les premiers tours de roues, je constate que le moteur quatre cylindres de 1,8 litre tourne très vite et que son ralenti n'est pas très régulier. En plein trafic sur la Métropolitaine, coincé entre un muret de ciment et un gros camion de 45 pieds, je ne me sens pas très à l'aise. Heureusement, le climatiseur se montre très puissant. Sinon, je serais déjà mort de suffocation. Dès que je peux rouler sur une autoroute plus dégagée, deux constatations s'imposent. Le toit en toile filtre moins les bruits aérodynamiques (et, pire, les amplifie !) et le moteur, parce qu'il « révolutionne » beaucoup, se révèle très bruyant. La transmission manuelle possède six vitesses. Mais à quoi servent autant de rapports si, à 100 km/h, en sixième, le moteur tourne à 3000 tr/min ? C'est beaucoup trop. Au moins, si on veut dépasser, on ressent moins l'urgence de rétrograder pour faire monter le régime. Il est déjà assez élevé ! Cela compense pour le couple un peu faiblard.

Arrivé à destination, personne ne me demande quelle est la marque de la voiture que j'essaie cette semaine. Même les plus poches en matière d'automobile savent ce qu'est une Miata. Mazda possède son icône.

22 juillet.

Il pleut à en dégoûter les chutes Niagara. C'est d'ailleurs ce qui tombe sur le siège du conducteur dès que j'ouvre la portière : une chute d'eau ! Comme si Mazda avait payé un ingénieur juste pour créer une canalisation transportant l'eau du toit directement sur le siège? Au moins, en conduite, la capote se montre d'une parfaite étanchéité.

Dès qu'un rayon de soleil se pointe, je baisse le toit avec une facilité déconcertante. Je découvre une nouvelle voiture, hyper agréable à piloter. Pas de bruits aérodynamiques, juste celui du vent. J'ai l'impression que la Miata est plus légère et que ses réactions sont plus nerveuses. Je sais que c'est impossible, mais bon? La voiture ne se montre pas très puissante, mais le plaisir de conduire ne passe pas toujours par les performances. Pour obtenir des prestations dignes d'une vraie sportive, il faut faire monter les tours. On découvre alors un comportement routier très sain et la voiture se montre d'une agilité tout enfantine malgré le son peu mélodieux du moteur. Les freins montrent un comportement rassurant même si, sacrilège, l'ABS n'est offert que dans la version GT.

Mais en plein centre-ville, on se fout de tout Ça ! La chaîne audio, de grande qualité, joue mon CD préféré, les belles filles me regardent, j'ai 18 ans? plus 24 ans d'expérience. Avant d'aller au dodo, je remonte le toit, avec autant de facilité que j'en ai eu à le retirer.

23 juillet.

Il pleut.

24 juillet.

Il pleut. On se croirait plutôt au mois d'octobre? Curieusement, la Miata est aussi une voiture d'hiver. Le toit rigide, quoique bien peu esthétique, apporte un confort que le toit de toile est loin de procurer. De plus, une protection antirouille est généreusement appliquée et tous les éléments placés sous la voiture sont bien protégés contre les coups vicieux des hivers québécois. Malgré tout, je doute fort de la pertinence de conduire une petite propulsion sportive sur une surface enneigée ou glacée.

25 juillet.

Superbe journée. Mais je dois travailler. Le soir, toit baissé, je suis une autre Miata conduite par une dame. Saviez-vous que 60 % des propriétaires de Miata sont des femmes ?

26 juillet.

Temps maussade. Ça me laisse du temps pour penser à la MiataSpeed qui devrait être dévoilée au début de 2004 même si les autorités de Mazda ne peuvent confirmer, au moment de mettre sous presse, qu'elle sera au Salon de l'auto de Montréal en janvier prochain. Il serait sans doute plus facile d'éclaircir le mystère de la Sainte Trinité que d'obtenir des renseignements sur cette MiataSpeed. Une seule chose semble sûre : elle sera propulsée par un moteur turbo. Point à la ligne ! Pour 2004, précisons que les dénominations des versions sont changées. On parle maintenant de GX, GS et GT. À part quelques très légers détails de présentation, c'est tout.

27 juillet.

Il pleut. J'en profite pour faire un inventaire sommaire de l'intérieur. On y retrouve peu d'espaces de rangement, les buses de ventilation sont difficiles à manipuler, le dégivreur arrière ne s'arrête pas automatiquement. Vivement la prochaine génération.

28 juillet.

Je remets les clés de la Miata sans avoir roulé toit baissé plus de trois heures. Même si la Miata est une voiture d'été et que ma semaine d'essai était loin d'être estivale, je sais qu'on peut ressentir beaucoup de plaisir à la piloter. Il faut simplement apprendre le sens du mot « léger ». Voyager léger, véhicule léger, pied léger, c?ur léger?

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