Mazda Tribute, en attendant la relève
Malgré des débuts prometteurs, le Mazda Tribute vit depuis son lancement dans l'ombre de son jumeau, le Ford Escape. Pourtant, lors de son dévoilement, la plupart des critiques s'accordaient pour dire que le Tribute avait une longueur d'avance sur l'Escape. Cependant, il semble que le temps ait donné raison aux stylistes de Ford qui ont privilégié le style costaud d'une camionnette alors que les stylistes de Mazda, pour attirer une clientèle différente, ont opté pour une silhouette inspirée de celle d'une automobile. D'ailleurs, ce n'est pas la première fois que ces deux manufacturiers fabriquent de concert un véhicule. De mémoire, les derniers en liste étaient la Ford Probe et la Mazda MX-6. On se rappellera que la Probe avait épousé un style résolument plus sportif que la MX-6. Celle-ci, comme le Tribute, avait joué la carte du « petit tranquille » et avait connu une carrière plus effacée.
Outre son apparence plus discrète, le Tribute partage à quelques détails près toutes ses composantes mécaniques avec son jumeau de Dearborn. Sous le capot, la majorité des acheteurs choisiront le moteur V6 de 3 litres. Développant une puissance de 200 chevaux et un couple de 200 lb-pi, celui-ci est le plus approprié pour déplacer cette masse de 1567 kg. En effet, les 130 chevaux du quatre cylindres de 2 litres offrent un rapport poids/puissance déraisonnable pour un véhicule à traction intégrale destiné aux activités familiales. Essentiellement, le quatre cylindres s'adresse aux automobilistes voyageant seuls au volant d'un Tribute à traction (oubliez l'intégrale) avec transmission manuelle.
Curieusement, le moteur V6 du Tribute (et de l'Escape) est réputé pour être le plus gourmand de sa catégorie. Avec une moyenne frôlant les 15 litres aux 100 km, le Tribute consomme davantage que les V6 du Santa Fe de Hyundai et du Kia Sorento, reconnus comme étant de gros buveurs ! À vrai dire, le Tribute à moteur V6 consomme autant qu'un utilitaire sport grand format à petit moteur V8. À l'opposé, le moteur quatre cylindres du Tribute se classe parmi les moins énergivores de sa catégorie. Toutefois, pour sauver des sous à la pompe et préserver sa bonne conscience en ce qui concerne l'effet de serre, l'acheteur devra être prêt à faire quelques concessions sur le point de l'agrément de conduite puisque le 2 litres peine à la tâche.
Avec un chrono de 9,7 secondes pour accélérer de 0 à 100 km/h, le Tribute à moteur V6 s'avère le plus performant de sa catégorie. Sa capacité de remorquage de 1588 kg (3500 lb) le situe dans la bonne moyenne entre un Subaru Forester (907 kg) et un Nissan Xterra (2268 kg). Quant au quatre cylindres, on vous le répète, celui-ci n'est pas une bombe avec un temps de 11,7 secondes pour passer de 0 à 100 km/h. Par contre, dites-vous que ce chiffre le place côte à côte au fil d'arrivée avec les Honda CR-V et Toyota RAV4.
À l'instar de la plupart des petits utilitaires, le Tribute n'est pas désigné par le terme de tout-terrain. C'est avant tout un véhicule polyvalent à vocation familiale. Sa transmission intégrale n'est pas permanente et ne possède pas de boîte de transfert lui permettant de franchir des terrains extrêmement difficiles. La transmission est plutôt dite réactive. Ainsi, le couple sera dirigé aux roues arrière seulement si les roues avant patinent. À défaut de posséder un mode « Lo » comme un vrai 4X4, il est possible de verrouiller le couple 50/50 entre les essieux avant et arrière grâce à une commande placée au tableau de bord.
Par rapport à l'Escape, les ingénieurs attitrés à la conception du Tribute ont raffermi les suspensions et dosé la direction de manière qu'elle soit plus vive. Il en résulte un véhicule plus agréable à conduire sur pavage lisse et moins confortable sur chaussée dégradée. Comme quoi il en faut pour tous les goûts.
L'habitacle
Exception faite du volant, de la radio et du fond des cadrans de couleur noire (au lieu de blanc), l'habitacle du Tribute est une copie conforme de l'Escape. Comme son jumeau, le Tribute est handicapé par l'emplacement du levier de vitesses qui obstrue l'accès aux commandes de la radio. Même s'ils n'offrent pas suffisamment de soutien latéral, les sièges sont confortables et de nombreux ajustements permettent de trouver une bonne position de conduite. Par contre, nous avons été déÇus par la commande des sièges chauffants en cuir (ES). Simpliste, celle-ci ne permet pas d'ajuster la chaleur. Ouch ! Ça brûle?
L'équipement de série de la version de base DX est complet. Il comprend notamment un climatiseur, un lecteur CD et un volant inclinable. La version LX se démarque avec le groupe électrique de série, alors qu'au sommet de la gamme, l'ES est offerte avec une sellerie de cuir, un toit ouvrant et un groupe de remorquage. Depuis l'an dernier, toutes les versions sont équipées de série d'une commande de télédéverrouillage et de miroirs extérieurs chauffants à commande électrique. De même, Mazda offre un système optionnel de divertissement avec lecteur DVD. Ce système, dont le lecteur peut aussi lire les fichiers MP3, possède un écran de 7 pouces et deux casques d'écoute sans fil.
Le modèle 2005
À la mi-hiver, Mazda devrait lever le voile sur le Tribute 2005. Conservant la même plate-forme, la carrosserie sera légèrement redessinée et épousera des formes plus sportives. Sous le capot, Mazda boulonnera une version de son moteur quatre cylindres de 2,3 litres et 151 chevaux. Celui-ci activera un nouveau système de traction intégrale via une nouvelle boîte automatique à cinq rapports. Quant au levier de transmission, enfin celui-ci quittera la colonne de direction pour être planté dans le plancher.