Mitsubishi Montero / Montero Sport, le pire et « le plus pire » !

Publié le 30 mars 2004 dans 2004 par Alain Morin

Mitsubishi est arrivée au Canada à l'automne 2002 avec de bien grands espoirs? qui n'ont pas été comblés. Et Mitsubishi n'a qu'elle-même à blâmer. Par exemple, dans une catégorie aussi importante et compétitive que celle des véhicules utilitaires sport (VUS), le plus américain des constructeurs japonais n'a pas grand-chose d'intéressant à nous proposer.

Il y a, certes, le tout nouveau Endeavour et le très récent Outlander qui font partie des belles réalisations de Mitsubishi. Mais les deux Montero, eux, semblent avoir été conÇus à une époque où personne n'avait jamais songé à inclure les mots « plaisir » et « conduite » dans la même phrase ! Aussi, l'idée de donner le même nom à deux véhicules très différents (il y a autant de différences entre un Montero et un Montero Sport qu'entre une poignée de tiroir et un melon d'eau), l'idée donc, est plutôt discutable.

Pourtant, certaines caractéristiques (un mot très correct pour dire « défauts ») se retrouvent dans les deux VUS. Tâchons d'y voir plus clair?

Montero : dommage?

Le Mitusbishi Montero est plus imposant que son cousin, le Montero Sport. Il s'agit, en fait, d'un véhicule très haut sur pattes, pas laid du tout et qui dégage une impression de solidité qui ne se dément pas. Aucun changement notable pour 2004 et les dénominations XLS et Limited reviennent. Cette dernière version se veut la plus cossue et son prix la place directement dans la mire des Acura MDX, Chevrolet Tahoe et Toyota 4Runner de ce monde. Mais franchement, le Montero a bien peu à proposer pour les concurrencer. Certes, les sièges se montrent très confortables, la qualité des matériaux est à la hauteur et la chaîne audio de 315 watts vous fera jouir les tympans. Mais Mitsubishi a oublié d'engager des ergonomes pour agencer le tout ! Par exemple, les porte-verres sont pratiquement inaccessibles pour le conducteur, les différents écrans deviennent illisibles dès que le moindre rayon de soleil se pointe et les ceintures de sécurité à l'avant refusent de s'enrouler lorsqu'on en a terminé. De belles appliques de faux bois et de faux titane ajoutent classe et dignité au tableau de bord, mais l'accès à bord se révèle assez pénible à cause d'un marchepied pas assez large.

Sur la route, on est d'abord surpris par les dimensions importantes du Montero. Le moteur V6 de 3,8 litres de 215 chevaux peine un peu à tirer les 2170 kilos, mais je présume qu'on n'achète pas un Montero pour faire un « show de boucane » chaque fois que le feu passe au vert? La transmission automatique à cinq rapports avec possibilité de changer les rapports manuellement travaille doucement et avec compétence. C'est sur le plan du freinage, cependant, que le poids élevé du Montero se fait le plus sentir. Bon point, en revanche, pour l'ABS qui fonctionne discrètement. Les suspensions offrent un grand débattement qui procure un confort appréciable aux occupants. En contrepartie, ce débattement donne l'impression que le véhicule danse continuellement sur la route et la première courbe mal estimée fera pencher dangereusement la caisse. Notons que le Montero est considéré par plusieurs experts comme un des pires VUS en termes de tendance au capotage. Même s'il faut vraiment être malchanceux pour en arriver à cette triste issue, le fait demeure que le Montero peut être dangereux. Inutile de préciser que ce gros VUS se montre particulièrement sensible aux vents latéraux et engloutit une quantité incroyable d'essence.

Le Montero est plutôt fait pour l'aventure hors route. Il peut compter sur un châssis d'une rigidité exemplaire, sur un couple moteur intéressant et sur un système de traction pas très sophistiqué mais efficace. En mode normal, le Montero est une propulsion mais, selon les besoins, le conducteur peut changer le rapport du boîtier de transfert.

Montero Sport : pourquoi « Sport » ?

Le très mal nommé Montero Sport affiche un style plus vieillot que son grand cousin. Si son style carré peut plaire à certains, la direction encore plus floue qu'un discours de ministre, des freins ABS qui interviennent trop rapidement dès que le sol n'est pas parfaitement sec et dur ainsi qu'une inondation de décibels à la moindre accélération en feront déchanter plusieurs.

Heureusement, pour 2004, le moteur de 3 litres n'est plus offert. Désormais, les 197 chevaux du V6 de 3,5 litres feront la besogne. Tout comme dans le Montero, seule la transmission automatique est offerte mais, dans le cas présent, elle ne propose que quatre rapports et n'offre pas la possibilité de changer les rapports manuellement. Encore une fois, c'est plutôt le couple qui intéresse avec ses 223 lb-pi disponibles à 3500 tr/min. C'est suffisant pour se tirer d'à peu près toutes les situations boueuses. Le système de traction diffère de celui du Montero en ce sens qu'il s'agit d'un type « intégral ». Lorsque la chaussée se dégrade, un visco-coupleur transmet la puissance nécessaire aux roues possédant le plus de traction, sans l'intervention du conducteur. Par contre, pour les rares fois où les conditions deviendraient inquiétantes au point de faire hésiter Indiana Jones, le conducteur a toujours la possibilité de verrouiller lui-même le boîtier de transfert. Au Canada, seule la version quatre roues motrices du Montero Sport est offerte.

Ces deux VUS ne font vraiment pas le poids par rapport à la concurrence à cause de leur manque d'agrément de conduite, de leur absence générale de raffinement et, pire, de leurs prix trop élevés. De plus, la fiabilité des produits Mitsubishi reste à déterminer et la valeur de revente ne semble pas plus haute qu'il faut.

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