Pontiac Aztek, ne pas se fier aux apparences
Depuis son arrivée sur le marché, la seule chose que l'on retient de la Pontiac Aztek est qu'elle est affreusement laide. En effet, les gens s'ingénient à lui trouver des sobriquets blessants et à douter de la raison ou de l'acuité visuelle de ceux qui ont accouché d'un tel laideron. Personnellement, j'ai toujours trouvé qu'elle ressemblait à une Citroën des années 1960. Heureusement, comme le dit la chanson, « il ne faut pas juger un livre par sa couverture ».
Il faut souligner au passage que ce véhicule a été dessiné et conÇu pour une clientèle jeune, certainement iconoclaste, qui se foutait des apparences, un peu comme celle ciblée par la nouvelle Honda Element. Malheureusement, il semble que la pâte n'ait pas levé puisque même si le concept avait été séduisant, le problème est que la clientèle cible ne pouvait se payer cette Pontiac dont la facture était hors de portée pour de jeunes étudiants ou des adeptes de sports extrêmes.
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Mais si l'Aztek ne fera jamais l'unanimité à propos de sa silhouette, elle semble en revanche combler ses propriétaires qui s'en disent fort satisfaits, surtout en raison de son caractère pratique et de sa polyvalence. D'ailleurs, cette impression positive se manifeste dès le premier contact, car les sièges se trouvent à la bonne hauteur, ce qui fait qu'on se glisse dans l'habitacle au lieu d'y monter ou d'y descendre comme c'est trop souvent le cas. Une fois en place, l'habitabilité s'avère plus que généreuse grâce à un dégagement hors de l'ordinaire pour la tête, les hanches et les bras. Par contre, les sièges avant sont moyennement confortables et ceux des places arrière, acceptables tout au plus. Et ne comptez pas sur le support latéral pour vous maintenir en place si vous abordez une route sinueuse à vive allure. Mais on peut lui pardonner cette mollesse puisque l'Aztek n'a pas une vocation bien sportive. Et ce, malgré l'apparition de la version Rally, la nouveauté de la famille pour 2004. En dépit de cette appellation pompeuse, elle ne comporte que des artifices presque uniquement d'ordre cosmétique : une carrosserie de couleur bronze exclusive à ce modèle, des roues chromées de 17 pouces et une suspension avant légèrement abaissée. Rien de tout cela ne fait de l'Aztek une championne de quoi que ce soit. En revanche, il faut admettre que ces modifications lui donnent un cachet particulier.
Armes et bagages
Pour en revenir à notre évaluation, il faut souligner la grande capacité de chargement de la soute à bagages et une quantité innombrable d'espaces de rangement autant à l'avant qu'à l'arrière. La disponibilité en option d'un plancher arrière coulissant favorise le chargement des colis en tout genre et vient en quelque sorte compenser la présence d'un battant arrière en partie inférieure qui oblige à s'étirer indûment pour charger des objets ou les récupérer. Chez Pontiac, les responsables nous font miroiter que cette « tablette » permet de s'asseoir pour lacer ses patins à roues alignés, se reposer après un exercice physique ou tout simplement participer à un tailgate party. Malheureusement, ce panneau est légèrement incliné vers l'arrière, ce qui le rend très inconfortable puisque les occupants sont attirés vers la soute à bagages. La console centrale transformable en glacière est une bien meilleure idée. Soulignons au passage que les buses de ventilation orientables de la planche de bord sont simples à utiliser et très efficaces. Parlant du tableau de bord, il est peut-être trop voyant selon les goûts de certains, mais la plupart des commandes sont bien identifiées et faciles d'accès.
La qualité d'assemblage de cette fourgonnette transformée s'est améliorée au fil des ans. Les panneaux de caisse sont mieux ajustés et les pièces en plastique de l'habitacle bien installées. Par contre, la texture du plastique fait toujours bon marché.
Une suspension en trop !
Dans la version la plus économique, l'Aztek est livrée avec une suspension arrière à poutre déformante qui ne fait pas grand-chose pour améliorer le confort. Son rendement est adéquat pour un dispositif semblable, mais un tel arrangement donne beau jeu à Buick dont la RendezVous emprunte sa plate-forme à l'Aztek mais offre la suspension arrière indépendante à un prix très compétitif. Chez Pontiac, cette configuration est réservée au modèle équipé de la transmission intégrale Versatrak. Compte tenu que la Buick surclasse sa rivale dans un rapport de trois à un dans les ventes, Pontiac devrait l'imiter.
Cette année encore, un seul moteur est au programme pour l'Aztek. Il s'agit du V6 de 3,4 litres d'une puissance de 185 chevaux. Il assure des performances adéquates en accélération initiale et lors des reprises. Toutefois, ce V6 aux origines assez lointaines s'essouffle lorsque l'indicateur de vitesse dépasse les 120 km/h. Il faut accorder de bonnes notes à la boîte automatique à quatre rapports au rendement exemplaire. Enfin, la consommation de carburant se révèle acceptable pour un véhicule de ce gabarit. Sur une note moins positive, la direction est plutôt vague tandis que son assistance pourrait être un peu moins enthousiaste.
La tenue de route est convenable pour ce type de véhicule, mais le conducteur serait plus heureux si la visibilité arrière n'était pas obstruée par l'encombrant aileron placé en plein centre de la fenêtre du hayon. Et, diantre, pourquoi ne pas avoir installé un essuie-glace pour nettoyer l'imposante lunette arrière ? Il semble que ce soit dans la nature de l'Aztek d'être excentrique à tout point de vue.