Saturn Série L, moins, c'est mieux

Publié le 30 mars 2004 dans 2004 par Le Guide de l'auto

Partiellement retouchée l'année dernière, la grande Saturn ne fait guère preuve de plus d'originalité sur le plan esthétique que sa devancière. Alors que la première mouture singeait, par endroits, des éléments visuels de certaines européennes (Audi, Saab et Volkswagen), la nouvelle ressemble plutôt à une véritable américaine. D'ailleurs, à en juger par les commentaires recueillis auprès de la clientèle qu'elle vise (25 à 40 ans), sa ligne plus cossue ne la rajeunit pas. En revanche, elle permet à la Série L d'afficher une classe que sa devancière n'avait pas et qui, surtout, risque de plaire aux tenants de la tradition (vous devinerez qu'ils sont plus âgés) qui jugent que le classicisme est de mise dans cette catégorie.

Hormis son style plus sérieux, la Série L préfère aussi surprendre avec son contenu. En effet, la L est la première intermédiaire vendue sur ce continent à offrir un lecteur DVD pour divertir les occupants qui prendront place sur sa banquette arrière. Offert moyennant supplément, ce système de divertissement était jusqu'ici réservé aux fourgonnettes et autres utilitaires. Aussi, par rapport à ses concurrentes toujours, la Série L est aussi le seul véhicule de sa catégorie à proposer un dispositif d'information et de sécurité (OnStar). Mais à quoi bon offrir des « innovations » pareilles dans un véhicule qui, au dire de ses concepteurs, « plaît aux acheteurs? soucieux d'économies ». La question mérite d'être posée puisque la Saturn L mise à l'essai était loin d'être une aubaine. En fait, elle était suréquipée (31 405 $) et sans l'ombre d'un doute aussi peu représentative de ce que les acheteurs consentiront à payer pour l'acquérir. Même en fermant les yeux (et le portefeuille !) sur ces accessoires, la Série L est à peine moins chère que ses concurrentes qui ont sensiblement amélioré leur rapport prix/équipement. De plus, à part le coffre, cette Saturn est moins accueillante que ses rivales dans pratiquement tous les domaines de comparaison.

La présentation demeure sobre, moulée à même des matériaux d'une belle facture qui nous font oublier la piètre qualité perÇue à bord des autres produits Saturn récemment essayés. Lumineux (il est vrai que le modèle d'essai était doté d'un toit ouvrant), sobrement coloré, l'habitacle est aussi invitant que les baquets avant. Faciles à régler et confortables, ces sièges vêtus de cuir (une autre option, et coûteuse celle-là) sont dotés d'éléments chauffants qui se font particulièrement apprécier lors de la blanche saison. Le tableau de bord regroupe sous votre nez une instrumentation claire et lisible, mais le rappel du rapport de la boîte automatique n'a toujours pas été convoqué. Certains déploreront que les commandes de glaces campent au pied de la console et non dans les contre-portes, que la colonne de direction n'opère que sur un seul axe (celui de la hauteur) ou encore que le levier des clignotants soit un peu court pour les petits doigts.

Certains membres de votre famille sont appelés à voyager sur la banquette arrière ? Eh bien ! ils constateront avec plaisir que l'angle des portières est suffisamment prononcé pour leur éviter toute contorsion inutile et que l'occupant de la place centrale bénéficie dorénavant d'une ceinture à trois points. Les passagers s'étonneront aussi de l'absence de véritables appuie-tête et de la distance que les fesses ont à parcourir avant d'atteindre le moelleux du coussin, tant celui-ci est ancré bas.

Adieu quatre cylindres

Sachez que pour 2004, le capot ne se soulève plus pour accueillir le moteur quatre cylindres de 2,2 litres. Seul le moteur V6 de 3 litres a désormais le droit de monter à bord. Le quatre cylindres parti, s'en va aussi la boîte manuelle. C'est donc dire que seule la transmission automatique est inscrite au catalogue. Cette dernière égrène en douceur ses quatre rapports, mais ne supporte pas d'être brusquée. Dans ce cas, elle se met à hacher la conduite par ses passages brutaux.

Cela dit, le V6 procure des accélérations et des reprises nettement plus franches et répond « présent » peu importe l'inclinaison qu'imprime votre pied droit à la pédale d'accélérateur. Par contre, il n'est guère discret (à froid surtout) et sa consommation plus élevée conjuguée à la petitesse du réservoir d'essence (bien qu'il ait été accru de 3 litres il y a trois ans) via lequel il doit s'alimenter entraîne des arrêts plus fréquents à la station-service.

En roulant, la tenue de cap de cette Saturn apparaît assez solide, mais dès que la qualité du revêtement se dégrade, l'amortissement insuffisant pénalise à la fois l'équilibre et le confort. Alors, la précision de conduite en souffre. D'ailleurs, peu importe la qualité de la chaussée, la direction apparaît un peu engourdie et lourde. Autre désagrément, les bruits de roulement assez élevés (les pneus surtout) qui pénalisent le chapitre acoustique. En termes de maniabilité, cette Saturn fait bonne figure, mais sans plus, car son diamètre de braquage la pénalise quelque peu lorsque vient le temps de se garer. Le freinage s'est avéré facile à moduler et suffisamment puissant. Et bonne nouvelle, le dispositif antiblocage (ABS) et la traction asservie figurent désormais au rayon des équipements de série.

Hors concours

Même si elles démontrent beaucoup de bonne volonté, les transformations apportées à la Série L sont insuffisantes pour lui permettre de se mêler à la lutte serrée qui oppose les ténors de la catégorie. Reste un prix de base intéressant, surtout lorsque les promotions ont cours.

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