Toyota Corolla, une grande dans la cour des petites

Publié le 30 mars 2004 dans 2004 par Le Guide de l'auto

Elle en a fait du chemin, la petite Corolla, depuis ses tout premiers pas en 1966. Combien de kilomètres accumulés par les quelque 30 millions d'exemplaires vendus de par le monde ? Tout aussi spectaculaires sont les mutations qu'elle a connues au fil de ses évolutions successives. Il semble loin le temps où un petit moulin de 61 chevaux propulsait l'humble sous-compacte originaire d'un pays reconnu pour ses produits bon marché.

Depuis sa création, la Corolla n'a cessé de grossir et de s'embourgeoiser, comme sa grande s?ur la Camry à qui elle ressemble d'ailleurs de plus en plus. Sa dernière révision, en 2003, a ainsi fait place à une Corolla plus grande, plus confortable, et au comportement routier plus compétent que jamais. Certes, le sex-appeal ne fait toujours pas partie de son vocabulaire, mais la proposition qu'elle vous fait est si adroitement formulée que le gros bon sens de son argumentation s'impose immanquablement avec toute son implacable évidence. En d'autres mots : 30 millions de personnes ne peuvent pas toutes s'être trompées !

D'une rassurante intégrité

La nouvelle Corolla a donc vu ses dimensions augmenter dans tous les sens. Les occupants bénéficient de plus d'espace, surtout aux places arrière qui accueillent deux adultes en tout confort. Le coffre fait quant à lui presque jeu égal avec la Honda Accord, classée pourtant dans la catégorie intermédiaire ! En somme, par son habitabilité bien exploitée, la Corolla fait figure de « grande » qui continue à jouer dans la cour des petites.

Mais ce qui fait la particularité de la Corolla repose d'entrée de jeu sur la remarquable intégrité d'un châssis qu'elle partage avec la Matrix et la Pontiac Vibe. À partir de là, pas d'élément en soi qui la distancerait de la compétition, si ce n'est que tout semble avoir été mesuré, ajusté et assemblé avec la plus grande rigueur en vue de bonifier l'expérience de conduite. Il en résulte une impression de douceur et de solidité comparable à celle qu'on éprouve à bord d'une berline de classe supérieure.

Les suspensions à jambes de force à l'avant et à poutre de torsion à l'arrière n'ont sans doute rien de révolutionnaire, mais leur calibrage idéal procure une agréable douceur de roulement sur tout type de pavé, sans pénaliser la conduite. La tenue de cap en ligne droite s'effectue comme sur un long fleuve tranquille, alors que les barres stabilisatrices avant et arrière contribuent à lui donner de l'aplomb en virage. On ne parle pas vraiment d'agilité, mais les roulis sont circonscrits à l'intérieur de limites plus étroites, et ses réactions, aisément maîtrisées.

Les pneus de 15 pouces font maintenant partie de l'équipement d'origine dans toutes les versions, et si la servo-direction isole encore des sensations de la route, elle reste tout de même bien dosée, et elle a gagné en précision. Les disques ventilés à l'avant et les tambours à l'arrière confèrent une puissance d'arrêt sûre et fiable, à moins que vous tiriez une remorque. En équipement de série dans la version LE, le système ABS opère conjointement avec le répartiteur électronique de force de freinage (EBD), qui optimise la pression exercée sur chacune des roues.

Le moteur à levée et à calage variable des soupapes (VVT-i) de 1,8 litre a bénéficié de quelques raffinements qui ont permis d'augmenter sa puissance de 125 à 130 chevaux. Les accélérations et les reprises qu'ils procurent suffisent amplement à vous tirer d'embarras, mais il se montre un peu bruyant en montée de régime. La transmission manuelle à cinq rapports qui l'accompagne d'office permet d'exploiter au mieux son potentiel, tandis que la boîte automatique s'exécute en douceur, et selon un étagement qui favorise l'économie d'essence au détriment des performances.

Un intérieur feutré

L'habitacle transmet lui aussi une rassurante impression de solidité. Cabine bien insonorisée, matériaux de qualité, montages serrés et aménagement sobrement stylisé, tout concourt à la sérénité des lieux, même les sièges, dont le maintien et le confort améliorés impressionnent favorablement pour la catégorie.

La CE de base ne vient pas exactement dégarnie, puisqu'elle offre les rétroviseurs à commande électrique et une radio AM-FM avec lecteur CD, mais on souhaiterait plus de générosité dans ces petits détails qui adoucissent le quotidien, par exemple des ajustements en hauteur pour le siège du conducteur. L'édition 2004 a été dotée de moulures latérales de couleurs assorties ; c'est sans doute un début?

La version dite « sport » qui partage la même fiche technique que les autres arbore un aileron arrière et un groupe de jupes qui, ma foi, ne lui donnent pas mauvaise mine. Sa décoration intérieure, assez austère malgré quelques garnitures en cuir et le plaisant effet de contraste obtenu avec les cadrans blancs, risque cependant de vous déprimer à la longue. L'équipement de base inclut le climatiseur, une sonorisation plus performante et le contrôle électrique des verrous, mais pas l'assistance pour les glaces, ni le régulateur de vitesse, ni même l'ABS. On retrouve heureusement ces équipements dans la plus luxueuse LE, dont la planche de bord se pare de garnitures de similibois qui lui donnent un air cossu. La « totale » ajoute la sellerie en cuir, les coussins gonflables latéraux et le toit ouvrant. De quoi vous faire oublier que vous roulez dans une Corolla !

La transformation de cette compacte économique en petite Camry a été, on le voit donc, adroitement menée, et tout semble indiquer que sa fiabilité légendaire sera une fois de plus au rendez-vous.

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