Toyota RAV4, amplement suffisant !
On est porté à oublier que le RAV4 existe. Ce modèle semble disparaître dans l'ombrage des modèles Highlander, 4Runner et Sequoia, tous plus gros, plus chers et affichant une soif insatiable. C'est probablement l'un des principaux obstacles que cet utilitaire compact doit affronter pour trouver sa place dans un marché toujours axé sur des véhicules au gabarit imposant et à la facture élevée. Il y a de l'espoir cependant puisque l'on note un intérêt croissant pour des modèles plus polyvalents et mieux adaptés à la vie citadine. Et il faut avouer que cette petite Toyota a tout ce qu'il faut pour se faire une place au soleil.
La présente édition est la seconde génération et marque un progrès par rapport à la première cuvée, même si celle-ci était une pionnière pour l'époque. Heureusement, sa silhouette caricaturale a été remplacée par une autre beaucoup mieux réussie. Elle prouve, entre autres, que les stylistes maison sont capables de concevoir des lignes élégantes, voire innovatrices. Placez ce Toyota à côté d'un Subaru Forester et même d'un Honda CR-V, tous deux redessinés depuis l'arrivée du RAV4, et plusieurs vont accorder leur vote au Toyota.
Au lieu de garnir les parois latérales d'un immense panneau de bas de caisse comme c'est souvent le cas dans cette catégorie, les stylistes ont opté pour une baguette de protection très large et en relief. De plus, tandis que les glaces latérales vont en s'amenuisant vers l'arrière, cette languette fait l'inverse en s'élargissant, ce qui donne beaucoup de dynamisme à la silhouette. Les phares elliptiques surplombent un large pare-chocs intégrant des phares antibrouillards. On a retenu, en plein centre du pare-chocs, une prise d'air qui est elle-même sectionnée par une barre transversale.
L'une des marques de commerce visuelles de ce véhicule est son pneu de secours ancré sur la porte arrière et recouvert d'une housse rigide. Cette porte est à battants et les charnières sont placées du côté droit, ce qui oblige à faire un détour lorsqu'on est stationné le long du trottoir. Il faut toutefois souligner que le seuil de chargement est très bas, ce qui constitue un avantage lorsque vient le temps de charger et de décharger des objets lourds. De plus, le dossier de la banquette arrière est muni de crochets rétractables qui permettent d'y accrocher des sacs d'épicerie, une astuce simple et combien appréciée ! Fini les sacs en plastique qui se déplacent à chaque virage tout en se vidant de leur contenu.
Comme pour la caisse, les stylistes ont eu le coup de crayon heureux dans la conception du tableau de bord. Cette fois, la pièce de résistance est une console centrale de forme trapézoïdale dont le pourtour est maintenu en place par des vis bien en évidence. Des éléments de couleur gris argent, la texture des plastiques, les buses de ventilation, tout se conjugue pour donner une impression de modernisme et de véhicule à vocation spécialisée. Les cadrans à fond blanc, eux aussi bien en évidence, viennent équilibrer la présentation générale. Le compte-tours, placé en plein centre, se démarque des autres et tente de convaincre du caractère sportif du RAV4. Les sièges sont moyennement confortables tandis que l'accès à bord est facilité par des portes larges et un seuil assez bas.
Curieusement, ce modèle a toujours été affligé d'une finition moins attentionnée que la moyenne des autres Toyota. Comparé à d'autres modèles de la même catégorie, Ça peut toujours aller, mais ce constructeur nous a habitués à mieux.
Plus gros, plus puissant
Les ingénieurs de Toyota ont toujours préféré des moteurs pas trop poussés, et ce, contrairement à leurs collègues de chez Honda qui tentent de tirer la moindre parcelle de puissance de tous leurs moteurs. Cette année, au lieu de gonfler le moteur 2 litres utilisé jusque-là, les ingénieurs ont opté pour le moteur quatre cylindres de 2,4 litres du Highlander dont les 161 chevaux donnent une nouvelle vitalité au RAV4.
Une boîte à considérer
La plupart des gens ont tendance à associer ce moteur avec la boîte automatique à 4 rapports. Mais il ne faut pas ignorer la boîte manuelle à 5 rapports qui donne plus de verve au RAV4 tout en assurant une diminution de la consommation de carburant. Comme dans la plupart des modèles de cette catégorie, le système intégral transmet le couple aux roues avant jusqu'à ce que le manque d'adhérence en transfère une partie aux roues arrière.
Si conduire un RAV4 de la première génération donnait l'impression de se trouver au volant d'un jouet, son successeur s'avère beaucoup plus sérieux. Le centre de gravité est relativement bas et la voie est large pour la catégorie. De plus, la suspension est bien calibrée. Elle n'est pas molle au point de causer du roulis dans les virages, tout en n'affichant pas une fermeté affectant le confort. La puissance du moteur ne fait plus partie des points d'interrogation de bien des acheteurs. Avec une puissance presque identique au moteur 2,4 litres du Honda CR-V, les deux adversaires de toujours se livrent duel à finir au chapitre des accélérations et des reprises. Le RAV4 possède un léger avantage sur le Honda et son moteur semble travailler moins fort. Mais il faut admettre que la différence est minime entre les deux.
Le RAV4 actuel est à considérer surtout si on limite le choix des options et que l'on adopte la boîte manuelle. Ce modèle n'est pas du genre à séduire au premier contact, mais son équilibre général, sa durabilité potentielle et une consommation de carburant plutôt modeste devraient en convaincre plusieurs.