Volkswagen Golf, question de priorités

Publié le 30 mars 2004 dans 2004 par Alain Morin

Les dirigeants de Volkswagen sont des gens conservateurs. Comment expliquer autrement la longévité des Coccinelle et, plus récemment, celle des Golf ? En effet, une Golf de cinquième génération vient tout juste d'être dévoilée au Salon de Francfort. On parle de la retrouver chez les concessionnaires au début de 2004, sans doute en tant que modèle 2004 1/2 ou 2005. Mais connaissant la propension de Volks à nous faire languir, demeurons calmes et? attendons en admirant les photos de la future Golf.

Pour l'instant, concentrons-nous sur l'édition actuelle qui nous revient pratiquement inchangée. Même si la partie avant a été modernisée au fil des années, l'arrière est toujours aussi massif, en particulier à cause des énormes piliers C. Les pneus, qui pourraient difficilement se trouver plus aux coins qu'ils ne le sont présentement, affirment encore davantage cette impression de solidité. L'intérieur non plus ne change pas. Les sièges avant se montrent d'une confortable fermeté et s'ajustent en profondeur et en hauteur, tout comme le volant. Pourtant, j'ai eu beaucoup de difficulté à trouver une bonne position de conduite, et ce, dans deux Golf essayées. C'est le prix à payer quand on a un beau corps comme le mien? En passant, la roulette servant à modifier l'inclinaison du dossier est hyper difficile à atteindre et à tourner. Si l'?il a de la difficulté à se faire aux affreux cendriers orange (dans un environnement noir !), il se réjouit toujours du très bel éclairage bleu et rouge du tableau de bord la nuit venue. Peu importe que la Golf possède deux ou quatre portes, il faut continuellement se battre avec des charnières trop dures et des rétroviseurs extérieurs trop petits. À l'arrière, dans la version à deux portes, les fenêtres ne s'ouvrent pas. Cela causerait moins de problèmes si nous parvenions à moduler correctement la température à l'intérieur de l'habitacle. Le test s'étant déroulé par temps de canicule, il fallait que les passagers avant gèlent pour que ceux situés à l'arrière soient à l'aise. L'hiver, ce doit être le contraire?

Les Golf sont toujours mues par le moteur 2 litres apparu il y a une dizaine d'années. Certes, cet engin n'obtiendra jamais de médaille pour son fonctionnement doux et silencieux mais il s'acquitte bien de sa tâche, soit celle de déplacer le véhicule. Ceux qui recherchent uniquement un moyen de transport seront bien servis par ce moteur de 115 chevaux qui assure des performances satisfaisantes et des reprises fort acceptables. Volks offre aussi, en option dans les modèles GL et GLS, le 1,9 TDI (turbodiesel à injection) remanié cette année pour fournir 100 chevaux (comparativement à 90 les années passées) et un couple impressionnant de 177 lb-pi. Il s'agit cependant de données préliminaires. Ce moteur est fortement recommandé à ceux qui parcourent des distances importantes. Ce qui est bien avec une Golf, c'est la tenue de route. Même la version de base, équipée de pneus fort ordinaires, en donne pour son argent au conducteur le moindrement sportif. Certes, on peut pousser la voiture au point de découvrir son comportement sous-vireur, mais qui a vraiment envie de flirter avec son destin ? Les quatre freins à disque se montrent solides, mais leur très mauvaise réputation de « colleux » professionnels (à l'arrière surtout) nous incite à vous recommander un entretien très, très suivi.

Folle GTI

L'austérité toute allemande peut s'éclater à l'occasion. Et c'est dans la GTI qu'elle le fait. Tout en demeurant visuellement sage, cette dernière offre des moteurs qui le sont un peu moins, soit le 1,8 turbo et le VR6. Le Guide de l'auto a pu essayer une version 20e anniversaire équipée du 1,8 turbo (1,8T pour les intimes) développant 180 chevaux et un couple de 173 lb-pi disponible à moins de 2000 tr/min, chaussée d'énormes pneus à taille très basse (des Michelin Pilot Sport 225/40ZR18, à plus de 200 $ l'unité). Grâce au moteur et aux pneus, mais aussi grâce à une transmission manuelle à six rapports, à des suspensions recalibrées et, ma foi, pas si inconfortables qu'on pourrait le croire, ainsi qu'à des sièges Recaro, la GTI se révèle drôlement agréable à conduire. Piloter serait un verbe plus approprié. Les accélérations sont franches, une fois le court temps de réponse du turbo passé. La transmission manuelle se manie joyeusement même si le profane confond souvent la sixième et la quatrième vitesse. Quant à la tenue de route, elle satisfera les plus blasés. Et pourtant?

À ne pas laisser entre toutes les mains !

Je suis de plus en plus convaincu qu'une loi devrait interdire la possession d'une telle machine à quiconque n'a pas suivi, avec succès, la formation nécessaire pour bien maîtriser à la fois la puissance du moteur et le taux d'hormones qui vient avec. Après tout, on est refusé pour un emploi si on n'est pas suffisamment compétent? Imaginez que le moteur VR6 est encore plus puissant de 20 chevaux ! Et que dire de la R32 qui nous arrivera au début de 2004 avec ses 237 chevaux? Le pire, c'est que les GTI sont relativement abordables. Par exemple, l'édition 20e anniversaire coûtait moins de 35 000 $.

Malgré tout le plaisir que peut procurer une Golf, il ne faut jamais perdre de vue la très piètre fiabilité de ces Volkswagen construites au Mexique. Demandez à n'importe quel propriétaire d'une Volks et vous en entendrez des histoires d'horreur. Au moins, la garantie mérite maintenant son nom avec ses 4 ans ou 80 000 km. Je ne suis pas un apôtre de la location mais dans certains cas, il s'agit de la seule faÇon d'avoir du plaisir sans en subir les conséquences? Mais si vous détestez les problèmes, regardez ailleurs.

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