Volvo S60, cinq sympathiques cinq cylindres

Publié le 30 mars 2004 dans 2004 par Le Guide de l'auto

La Volvo S60 ratisse encore plus large cette année avec une gamme très complète qui se décline en cinq versions, soit la tranquille 2,4, la 2,5T à deux ou quatre roues motrices, la costaude T5 et la nouvelle sportive R. On remarque la disparition du moteur 2,4 turbo que personne ne regrettera.

On a voulu donner à ces berlines aux lignes distinctives et attrayantes l'apparence d'un coupé sport avec une ligne de toit particulièrement fuyante vers l'arrière. L'habitacle de généreuse dimension présente un ensemble de matériaux de bonne qualité, à la facture sans reproche. L'ergonomie ne prête pas flanc à la critique, sauf pour les contrôles de la radio qui exigent la consultation préalable du manuel d'instructions. Les fauteuils à l'avant offrent un confort et un soutien dignes de mention, et le cuir dont certains sont tendus respire la classe. Le grand coffre s'agrandit par le dossier fractionnable de la banquette arrière.

Un credo : la sécurité avant tout

Chaque version protège de faÇon extrêmement efficace ses occupants, adultes ou enfants. On y trouve en effet des coussins gonflables frontaux, latéraux et pour la tête, cinq appuie-tête rembourrés (ceux des sièges avant se déplaÇant vers la tête des passagers dans l'éventualité d'une collision par l'arrière), des ceintures à mécanisme de tension pyrotechnique, des sièges pour enfants intégrés à l'arrière, et j'en passe.

À la base, la 2,4 arrive avec un moteur 2,4 litres atmosphérique de 168 chevaux. Les accélérations et les reprises qu'il procure sont pour le moins tranquilles puisqu'il doit déplacer une masse de 1440 kilos et qu'il atteint son couple maximum à 4500 tr/min. À pleine charge, il vous faudra donc planifier très soigneusement vos dépassements. Sa dotation de base comprend principalement l'ABS et un antipatinage, des roues en alliage (de 15 pouces seulement), des sièges chauffants (tissu) réglables en hauteur, l'air climatisé automatique en deux zones, et les principales assistances électriques. Son comportement routier peut être qualifié poliment de prévisible, mais les étroits pneus de section 65 ne vous permettront pas beaucoup de fantaisie. En un mot, ses performances générales justifient difficilement un prix d'attaque de plus de 36 000 $, à moins que le critère « sécurité » arrive au sommet de votre liste de priorités.

Offerte en version traction ou intégrale, la 2,5 T reÇoit un autre cinq cylindres appuyé par un turbo à basse pression qui lui donne une vigueur opportune. Ses 208 chevaux et surtout son couple abondant à très bas régime (236 lb-pi à 1500 tr/min !) justifient presque à eux seuls le prix d'entrée plus raide de 5000 $. Surtout que vous aurez aussi droit à des pneumatiques de taille 16 pouces, à un toit ouvrant électriquement et à une boîte automatique à cinq rapports (séquentielle Geartronic pour l'intégrale, mais malheureusement, pas de manuelle) très soyeuse, mais lente à rétrograder. Toutefois, vous devrez encore allonger votre mise pour le cuir et d'autres équipements luxueux. La version intégrale rendra vos déplacements encore plus sécuritaires et elle apparaît mieux équilibrée que les tractions, moins sous-vireuse, et aussi confortable.

Une T5 sans AWD, dommage

Quant à la T5, elle s'anime avec autorité grâce à une variante du même moteur ramené à une cylindrée de 2,3 litres, appuyé par un turbo haute pression qui lui permet de claironner ses 247 chevaux. Elle réussit à abattre le 0-100 km/h en 6,8 secondes avec la manuelle, (l'automatique séquentielle est aussi disponible) mais curieusement, elle manque de coffre à bas régime par rapport à la 2,5 T. En pleine accélération cependant, l'effet de couple prononcé sur les roues avant nous fait regretter l'absence d'une AWD.

Une « R » comme dans rrrapide !

Depuis le printemps dernier, quelques « Volvophiles » privilégiés peuvent s'offrir une version R de la S60. Modestement habillée d'une robe légèrement altérée par rapport à celle de ses s?urs, elle cache bien ses attributs. On y trouve en effet le même bloc cinq cylindres 2,5 litres, mais nourri au lait de Walkyrie par un gros turbo lui permettant d'offrir 300 chevaux.

Tenter de faire passer cette frénésie par les seules roues avant serait comme vouloir apprendre à un cobra royal à faire du patin à roues alignées. Par conséquent, elle adopte aussi la traction intégrale, via la boîte automatique Geartronic, ou une manuelle à six rapports fort bien étagée. Elle dispose aussi de la nouvelle technologie « 4C » pour : « concept de châssis à contrôle continu » permettant à un puissant ordinateur de bord d'interagir avec toutes les assistances électroniques, incluant les suspensions et les freins Brembo de 330 mm. La dureté des amortisseurs peut être ajustée 500 fois par seconde, et le conducteur peut choisir entre trois réglages de suspensions, soit : confort, sport, ou sport évolué. De très raides Pirelli P Zero Rosso en taille 18 pouces s'assurent de bien vous coller au bitume, mais un système de stabilité électronique efficace veille au grain. Même si on la destine à une lutte directe avec la BMW M3 (333 chevaux) et la nouvelle Audi S4 (340 chevaux), le combat reste inégal, tant sur le plan des performances que du comportement routier, mais il ne faut pas perdre de vue que son prix de 60 000 $ représente une « économie » de près de 15 000 $ par rapport à la BMW et de 8000 $ sur la S4.

En somme, les S60 demeurent fidèles à la philosophie initiale du constructeur suédois, soit d'offrir des voitures bourgeoises, éminemment pratiques et sécuritaires, tout en permettant à certains conducteurs de s'éclater avec la R.

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