Ford Focus, second début

Publié le 20 mars 2005 dans 2005 par Alain Morin

La Ford Focus est arrivée en même temps que le nouveau millénaire. Loin d'être le bogue de l'an 2000, la Focus s'est avérée une grande gagnante malgré plusieurs rappels, quelquefois assez sérieux, la première année. Cinq printemps plus tard, le temps était venu pour Ford de faire évoluer sa compacte pour qu'elle puisse mieux se mesurer aux Civic, Corolla et surtout, Mazda3.

Si la carrosserie s'est mise au goût du jour, l'intérieur, pour sa part, a connu une belle évolution. Fini le "edge design" du tableau de bord avec ses lignes dessinées au sabre et ses angles vifs. Désormais, l'habitacle est tout ce qu'il y a de plus classique. Classique mais pas dénué d'intérêt. La position de conduite se trouve en un rien de temps, gracieuseté d'un volant et d'un siège qui s'ajustent tous les deux, autant en hauteur qu'en profondeur. Les places arrière se montrent spacieuses et le dégagement pour la tête ne peut être pris en défaut. Cependant, le passager de la place médiane n'a pas droit à un appuie-tête. Mais revenons au tableau de bord dont la pauvreté de l'ergonomie surprend. Franchement, un Ford Model A 1930 ne ferait pas pire à ce chapitre ! Les commandes des essuie-glaces sont cachées par le volant et celles pour les sièges chauffants par le rembourrage des sièges ! Il existe très peu d'espaces de rangement et la boîte prévue pour les CD tombe immanquablement sur le genou gauche. Quant à l'appuie-bras, il s'agit d'une des pires abominations qu'il m'ait été donné de voir durant ma longue (!) carrière. En plus de se trouver au mauvais endroit, l'espace de rangement intégré ne peut contenir que deux ou trois dix sous. J'exagère mais à peine !

Autre détail qui mérite un paragraphe et une bonne claque derrière la tête du directeur de la finition extérieure... Bon sang que la carrosserie de la Focus est mal finie ! Les deux exemplaires essayés s'affrontaient tristement pour l'obtention de la Moulure Croche d'Or, remise annuellement par votre humble serviteur. En plus, la peinture est tellement mal appliquée ! La seule fois où j'ai vu une peinture aussi imparfaite... c'était sur mon premier modèle réduit ! Malheureusement, ces imperfections ne peuvent qu'accélérer le phénomène de la rouille (sur la Focus s'entend, pas sur mon chef-d'oeuvre !)

Deux nouveaux moteurs

On a profité de la refonte de la Focus pour lui donner de nouvelles dénominations. Désormais, on parle de ZX3 pour le modèle à hayon deux portes, ZX4 pour la berline, ZX5 pour le hayon quatre portes et ZXW pour la familiale. Les plus perspicaces auront remarqué que le chiffre représente le nombre de portes! Chacune de ces versions reçoit différentes livrées, mais déclamer les subtilités de chacune serait aussi intéressant que la lecture d'un projet de loi sur une mesure fiscale. Mentionnons seulement que la S se veut la version de base. On retrouve ensuite la SE et, enfin, la SES. La ST se veut la sportive de la famille et est réservée à la ZX4. Nous y reviendrons bientôt.

La Focus 2005 profite d'un châssis plus rigide et deux nouveaux moteurs Duratec sont au programme. Le premier fait 2,0 litres et développe 136 chevaux comparativement à 130 l'an dernier. Cependant, il a perdu un peu de son couple (132 lb-pi cette année contre 135). Accouplé à la transmission automatique à quatre rapports, ses prestations sont correctes, sans plus. De plus, le manque de matériel isolant le fait paraître encore plus bruyant qu'il ne l'est en réalité. La transmission manuelle est recommandée, d'autant plus qu'elle s'avère agréable à manipuler. Côté motorisation, on retrouve

aussi le 2,3 litres qui lui, offre 151 chevaux et

154 livres-pied de couple. Ce dernier engin n'est disponible qu'avec la ZX4 ST et peut être combiné à l'automatique ou à la manuelle. Si les modèles S et SE roulent sur des pneus de 15 po, les autres livrées ont heureusement droit à 16 po qui améliorent la tenue de route tout en ne pénalisant que très peu le confort. La suspension de la ST se fait plus sportive et la décélération est confiée à quatre freins à disque. Les autres livrées n'ont droit qu'à un duo disque/tambour.

La sportive de la famille

La ST est, naturellement, la Focus la plus agréable à conduire. Sa puissance n'en fait pas une candidate à un record Guinness mais elle se laisse facilement exploiter. En courbes, le roulis se contrôle facilement tandis que les sièges apportent un excellent support latéral et que le volant transmet moins bien les sensations de la route. Les freins avec ABS résistent bien à l'échauffement. Ces derniers commentaires s'appliquent aux autres versions de la Focus mais à un niveau un peu moindre. C'est-à-dire qu'on y retrouve un peu plus de roulis malgré une tenue de route généralement très saine, les sièges apportent un support latéral et le volant transmet moins bien les sensations de la

route !

La Focus de première génération s'était révélée, malgré quelques accrocs, une voiture très sérieuse. La nouvelle Focus se veut encore plus raffinée, solide et fonctionnelle. Si seulement Ford engageait des ergonomes et des peintres qualifiés, les Mazda3, Honda Civic et Toyota Corolla commenceraient à se poser de sérieuses questions existentielles...

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