Honda Odyssey, Le coche moderne !

Publié le 22 mars 2005 dans 2005 par Alain Morin

Sans trop qu'il n'y paraisse, la fourgonnette de Honda, l'Odyssey, en est déjà rendue à sa troisième génération. La première avait un peu raté le coche, et rater un coche, même juste un peu, chez Honda ce n'est jamais très apprécié. La deuxième génération recevait, enfin, des portes coulissantes et son gabarit convenait mieux aux besoins nord-américains. Cette fois, le coche l'a reçu en plein front! Mais la concurrence (lire Toyota Sienna et Nissan Quest) se faisant de plus en plus féroce, l'Odyssey 2005 était attendue avec impatience !

Les concepteurs de la nouvelle Odyssey n'y vont pas de main morte lorsqu'ils situent leur véhicule sur l'échiquier automobile. Selon le document de presse, l'Odyssey réunira plusieurs des qualités de ses compétiteurs : la sécurité de la Ford Freestar, la qualité de la Sienna, la versatilité de la Dodge Caravan et enfin, le style et la puissance de la Nissan Quest. Soit. Voyons-y de plus près...

Si on plaçait côte à côte une Odyssey 2004 et une 2005, bien sûr qu'une foule de différences les départageraient. Mais Honda, fidèle à sa réputation, a préféré jouer de prudence en accouchant de lignes passablement classiques. Une nouvelle dénomination fait son apparition et amène la Odyssey un peu plus haut dans l'échelle hiérarchique. Il s'agit de la Touring. Les LX, EX et EX-L (cuir) sont de retour.

Le moteur, certes, mais aussi une foule de détails de présentation différencient ces versions. Par exemple, les portes coulissantes de la LX ne sont pas électriques, les rétroviseurs extérieurs sont peints en noir plutôt que de s'agencer à la couleur de la carrosserie comme sur les autres livrées et elle reçoit des roues en alliage seulement en option. À l'intérieur, tous les modèles sont munis de la climatisation, mais il n'y a que dans la LX qu'elle n'est pas automatique et le moyeu du volant ne peut dupliquer les commandes de la radio comme sur les autres versions. Nous pourrions continuer cette énumération bien longtemps, mais disons simplement que l'équipement de base de la LX se veut tout de même bien nanti. Ensuite, c'est une question de priorités... et de budget !

CYLINDRÉE VARIABLE

Au chapitre de la mécanique, Honda a conservé le V6 3,5 litres qui passe de 240 à 255 chevaux. Par contre, deux versions de ce moteur sont disponibles et c'est dans le système de calage infiniment variable des soupapes qu'il faut chercher la différence. Les livrées LX et EX reçoivent le 3,5 litres « de base », si on peut s'exprimer ainsi. Pour faire augmenter la puissance de 15 chevaux, Honda a revu les tubulures d'admission et d'échappement, relevé le taux de compression (maintenant à 10:1) et modifié les culbuteurs... La recette habituelle, quoi ! Et, tant qu'à y être, on en a profité pour que l'accélérateur puisse actionner le papillon des gaz par un système "drive by wire". On a aussi inclus un mécanisme sophistiqué permettant de détecter le moment où le moteur nécessite une vidange d'huile. C'est beau la technologie !

Le même moteur 3,5 litres est aussi offert en configuration VCM, pour "Variable Cylinder Management" sur les EX-L et Touring. La puissance et le couple de cet engin demeurent les mêmes que ceux du 3,5 litres régulier. Par contre, on a doté le système VTEC de la variante VCM qui désactive les soupapes de la rangée de cylindres située à l'arrière du moteur dès que la demande en puissance diminue, comme sur une autoroute, par exemple. Ainsi, ce dispositif permet une économie de carburant de plus ou moins 10 %. Ce système se montre parfaitement transparent et, ne serait-ce de la présence d'un indicateur au tableau de bord, il serait impossible de savoir si le moteur fonctionne sur trois ou six cylindres. Pour compenser la vibration causée par l'activation et la désactivation des cylindres, les moteurs avec VCM reposent sur des supports électroniques fort complexes. Avec ces derniers éléments, nous sommes loin des "bushings" de caoutchouc qui amortissaient simplement les chocs. Maintenant, ils anticipent les vibrations en tenant compte des régimes du moteur et les invalident en émettant une vibration contraire. Techniquement, ça semble compliqué mais dans le fond... ça l'est ! Peu importe la gestion des cylindres, le 3,5 litres est couplé à une nouvelle transmission à cinq rapports. Le châssis est tout à fait nouveau et plus rigide de 20 %, les suspensions indépendantes ont été recalibrées et les pneus sont maintenant un peu plus gros.

VISER JUSTE...

C'est bien beau tout ça mais est-ce que le but ultime d'améliorer l'Odyssey est atteint? ça dépend... Premièrement, les performances ne sont pas si interessantes que ça. Même qu'une version Touring essayée brièvement lors du dévoilement s'est montrée moins rapide en accélération qu'une EX, munie du « simple » 3,5 litres sans VCM. Selon les dirigeants de Honda Canada, cela s'expliquerait par le poids plus élevé de la Touring (+/- 200 kilos) et des ratios de transmission différents. Pourtant, lorsqu'on consulte la fiche technique, on constate que ce sont les rapports des quatrième et cinquième vitesses qui diffèrent et pas ceux des deux ou trois premiers rapports. Ce sont ces derniers qui sont importants lors d'un départ arrêté.

Malgré le poids élevé de l'Odyssey, la tenue de route s'avère sécuritaire et le roulis se maîtrise très bien. Les freins ABS montrent beaucoup de mordant et l'avant ne plonge pas indûment. Mais les pneus de 17 pouces qui chaussaient le véhicule que nous avons le plus conduit pénalisaient un confort autrement très relevé. Heureusement, seuls les pneus de 16 pouces sont disponibles au Canada.

ÉVOLUTION PEU RÉVOLUTIONNAIRE

L'habitacle de l'Odyssey 2005 se veut tout à fait nouveau même si la tradition Honda est respectée. Encore une fois, l'évolution a primé sur la révolution. Tout d'abord, l'affreux levier de vitesses « à colonne » a enfin cédé sa place à un levier placé sur la planche de bord, un peu à la manière des Toyota Sienna. La version Touring s'enorgueillit d'un système de navigation avec reconnaissance de la voix et d'une caméra de recul. Même si les cartes routières sont bien détaillées, que le système de navigation ne semble pas trop complexe à utiliser, et que la caméra de recul est la plus belle invention depuis l'avènement du four micro-ondes, j'ai préféré le tableau de bord des versions moins cossues. Parce que l'écran de l'ordinateur de la Touring, placé au centre de la planche de bord, est carrément inutilisable dès qu'un rayon de soleil traverse les nuages et parce qu'il amène la radio beaucoup plus bas, trop bas serais-je tenté d'écrire.

Les sièges sont confortables, même ceux de la troisième rangée, relativement faciles d'accès. Par contre, ces derniers manquent cruellement de support latéral. Même si la longueur totale de l'Odyssey est demeurée la même qu'en 2004, les ingénieurs ont trouvé le moyen d'augmenter l'espace pour les jambes des occupants de la troisième rangée de 50mm (deux pouces). Cette rangée est maintenant constituée de deux sièges indépendants 60/40 qui basculent dans une dépression pour former un plancher parfaitement plat. Et même pas besoin d'enlever les appuie-tête ! Auparavant, cette banquette se fondait aussi dans le plancher mais d'un seul bloc. Fait à noter, l'Odyssey est la première fourgonnette à offrir, en équipement standard, des coussins latéraux pour cette troisième rangée de sièges. Toutes les versions, sauf la LX, reçoivent un siège d'appoint placé entre les deux sièges de la deuxième rangée. Et quand on dit d'appoint, ça veut dire d'appoint... Par chance, cette chose peut se cacher sous le plancher où on retrouve, aussi, une plate-forme pivotante, très utile pour y dissimuler de menus objets. Par contre, les deux sièges de la rangée centrale ne peuvent s'y loger. On est encore loin du "Stow'N Go" de la Caravan. L'Odyssey peut donc recevoir jusqu'à huit passagers et sept seront heureux de leur sort...

Parmi les autres améliorations, nous ne pouvons passer sous silence les vitres des portières coulissantes qui s'abaissent (tiens la Sienna, dans les dents !) et un hayon motorisé dans les livrées EX-L et Touring qui s'élève plus haut que celui de l'an dernier.

L'Odyssey 2005 représente une évolution à presque tous les points de vue par rapport à la 2004 et vise la concurrence à bout portant. Il se pourrait même qu'on retrouve une version hybride d'ici peu... Nous souhaitons simplement que la puissance soit au rendez-vous, cette fois !

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