Mercedes-Benz SL550 2012, légèreté pour cette 6e génération
Pour plusieurs, la Mercedes-Benz de Classe SL s’avère une voiture de prestige, moderne, mariant élégance et sportivité. Pour d’autres, elle est une véritable icône du passé, profitant d’une riche histoire depuis son apparition en 1954. En 2012, le constructeur lance la sixième génération, apportant de nouvelles motorisations et bien entendu un style remanié, mais surtout, il a fait subir une sévère cure d’amaigrissement à cette voiture. Après tout, la Mercedes-Benz SL — pour Super Light — a bâti sa réputation sur sa légèreté et son excellent ratio poids/puissance.
C’est donc la SL 550 qui sera la première de la cuvée 2012 à être offerte, suivra d’ici quelques semaines la SL 63 AMG dotée du nouveau V8 biturbo de 5,5 litres, moteur qui équipe maintenant la majeure partie des modèles 63 AMG. Oubliez la SL 600 à moteur V12, cette dernière est définitivement rayée de l’alignement, mais la démoniaque SL 65 AMG, avec son V12 de 621 chevaux, reviendra dans la prochaine année, même si le constructeur ne veut toujours pas le confirmer officiellement.
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Carrosserie tout en aluminium
Rivalisant avec quelques autres véhicules tout aussi « inintéressants » comme la Porsche 911, la Jaguar XK et la BMW de Série 6 cabriolet, la Mercedes-Benz SL est montée sur un tout nouveau châssis, conçu entièrement en aluminium et comprenant même quelques éléments en magnésium, augmentant la légèreté. En fait, seuls les montants du pare-brise sont en acier, une nécessité pour assurer la sécurité de ce cabriolet en cas de capotage. Mis à part la SLS, le super bolide de constructeur, c’est la première Mercedes à profiter d’un tel châssis, élément dont bénéficiait déjà la Jaguar XK. On obtient dans le cas de la SL 550 une réduction de poids de 125 kilogrammes, ce qui est assez exceptionnel, tout en améliorant la rigidité du châssis au passage. Rares sont les changements qui entraînent un effet secondaire aussi apprécié!
Quant au moteur, réduction des émissions et de la consommation oblige, on a troqué le V8 atmosphérique de 5,5 litres pour un moulin de cylindrée réduite mais turbocompressé, soit un V8 de 4,6 litres développant 429 chevaux. Non seulement ce moulin est plus puissant que l’ancien V8 (47 chevaux de plus), mais l’opération prend tout son sens au chapitre de l’économie de carburant avec une consommation 22 % moindre. Et puisque ce nouveau moteur dispose d’une cylindrée de 4,6 litres, ne devrait-on pas la rebaptiser SL 460? Aucun risque, on ne veut pas froisser la clientèle en diminuant les appellations. On se retrouve d’ailleurs chez Mercedes plusieurs modèles dont le nom n’a plus rien à voir avec la cylindrée. On n’avait pas prévu le coup il y a plusieurs années.
Le V8 biturbo de la SL transmet sa puissance aux roues arrière par le biais d’une transmission automatique à sept rapports de nouvelle génération, optimisée pour le confort et la réduction de consommation. Certaines boîtes à double embrayage se sont révélées plus performantes ou du moins plus sportives, mais dans le cas de la SL, on a décidé de favoriser un peu plus le confort. Finalement, afin de maximiser davantage les chiffres de consommation, on a ajouté un mode Eco au véhicule, ainsi qu’un système Start/Stop qui éteint le moteur lorsque la voiture est à l’arrêt.
Le choc des styles
La SL a toujours séduit en raison de ses lignes classiques et sophistiquées. C’est encore plus vrai dans la version classique du coupé avec ses portes Gulwing, élément de style repris dans la SLS. Quant au roadster SL 2012, il reprend les lignes typiques des autres générations, soit des porte-à-faux réduits et un habitacle reculé qui laisse tout l’espace au long capot. Vue de l’avant, la voiture paraît plus sportive et rebelle que par le passé, surtout avec l’ensemble AMG, offert de série au Canada, qui dote le « museau » d’un carénage plus agressif et de jantes encore plus réussies.
L’effet est beaucoup moins prononcé à l’arrière. On croirait que deux stylistes différents ont travaillé sur la voiture tellement la différence est contrastante : c’est moins musclé et très sobre, probablement un peu trop. Voilà sans doute une partie qui sera rapidement retouchée.
À l’intérieur, on retrouve aussi plusieurs éléments inspirés de la SLS. Les buses de ventilation nous rappellent l’habitacle du super bolide, tout comme l’instrumentation. Toutefois, les sièges sont beaucoup pus confortables. Bien entendu, les acheteurs de SL apprécient les vertus sportives de la voiture, mais pas au détriment de tout confort. Outre sa carrosserie en aluminium, la SL introduit deux autres innovations. D’abord, le système Magic Vision Control proposant de nouveaux essuie-glaces intégrant 160 buses, situées de chaque côté du balai d’essuie-glace et projetant le lave-glace chauffé uniformément. Ce système assure une visibilité impeccable en tout temps. La seconde innovation, un système de sonorisation Frontbass à faire rêver les audiophiles. La conception même de la voiture tient compte du système audio, comme en font foi les haut-parleurs de sous-graves intégrés directement aux pieds du passager, à même le mur coupe-feu. Une vraie salle de concert, avec ou sans le toit!
Sur la route
On est ravi par le doux et riche ronronnement du V8 turbo, ce qui bien entendu va de pair avec une telle voiture. Avec sa puissance accrue, il retranche quelques centièmes de seconde au sprint du 0-100 km/h par rapport à l’ancien V8, le bouclant en 4,6 secondes environ. La SL a toujours été considérée comme étant une voiture de grand tourisme, beaucoup plus que comme un pur bolide. C’est encore le cas en 2012, même si son poids réduit ajoute quelques bonnes notes à son dynamisme. L’amélioration est perceptible, surtout à l’avant. En conduite plus poussée, la voiture est un peu moins sous-vireuse. Au Canada, tous les modèles disposeront d’une suspension active qui amoindrit le roulis en virage en faisant varier la pression d’huile dans les amortisseurs. Toutefois, un simple essai ne nous aura pas permis de véritablement tester l’efficacité de ce système. À suivre.
J’affectionne particulièrement la position de conduire reculée et le long capot qui s’étire loin devant, élément typique des roadsters. Voilà le charme de la SL par rapport à certaines rivales à moteur central ou arrière. Enfoncez la commande du toit, et en quelque 20 secondes vous serez à même d’apprécier encore plus les plaisirs de la conduite à ciel ouvert.
La Mercedes-Benz de Classe SL 2012 reste dans la plus pure tradition de la Classe. Son poids réduit lui va à ravir et sa réduction de consommation sera certainement acclamée. Par ailleurs, elle conserve ses belles manières sur la route. On n’a sans doute pas trop voulu changer une recette gagnante.