Hyundai Santa Fe, Joli compromis !

Publié le 22 mars 2005 dans 2005 par Alain Morin

Le Santa Fe, de concert avec la Tiburon, est sans doute le véhicule le plus connu de Hyundai. L'Accent se vend

beaucoup plus, bien entendu, mais le Santa Fe jouit de cette aura bien particulière qui fait, à partir d'un véhicule somme toute ordinaire, la renommée d'un constructeur. Sans trop qu'il n'y paraisse, le Santa Fe est avec nous depuis 2001. L'an dernier, pour donner un peu de tonus aux ventes, le moteur 3,5 litres est arrivé à la rescousse.

Cette année, Hyundai apporte à son VUS quelques changements cosmétiques, question de le garder dans la course et, sans doute, de le démarquer de son nouveau frère, le Tucson, qui lui ressemble étrangement !

Le Santa Fe de base, le GL, reçoit un moteur quatre cylindres de 2,4 litres développant 138 chevaux et un couple de 147 lb-pi dès 3 000 tours/minute. Le GL est disponible en version traction uniquement avec boîte manuelle. Ce modèle, moins bien nanti au chapitre des performances et de l'équipement (tout de même assez relevé), n'est surtout pas à dédaigner si vous ne désirez pas vous aventurer hors de la ville. À un prix de base se situant aux alentours de 23 000 $ et une consommation d'essence d'environ 10 litres aux 100 km, ce Santa Fe convient à beaucoup de personnes... qui ne le savent pas puisque la plupart des gens ne jurent que par le V6 !

Pour ces gens et ceux qui en ont réellement besoin, deux V6 sont proposés. Le premier est le 2,7 litres accouplé uniquement avec la transmission automatique à quatre rapports avec Shiftronic. Il existe une configuration traction et une autre à quatre roues motrices. Curieusement, la demande pour la traction est beaucoup plus forte que ce qu'avait prévu Hyundai au début de l'expérience. Les consommateurs auraient-ils enfin compris que deux roues motrices, surtout si elles sont situées à l'avant, conviennent parfaitement la majorité du temps ? Ce moteur 2,7 litres se montre enjoué malgré sa triste relation avec l'automatique. On dirait un vieux couple et lorsque l'un veut s'amuser, l'autre refuse de coopérer, préférant sa bonne vieille routine ! Les suspensions n'autorisent aucune conduite sportive mais assurent un confort de bon aloi.

LA CAVALERIE EN RENFORT

Il y a aussi le V6 3,5 litres (disponible uniquement en livrée intégrale) qui ajoute une touche sportive à un VUS qui en manquait ! Les 200 chevaux de ce V6 ne provoquent pas de crise d'hystérie chez les chronomètres et c'est à se demander s'il vaut vraiment la peine de le choisir plutôt que le 2,7. Par contre, la souplesse et l'agrément de ce 3,5 litres compensent un peu. Aussi, il m'a semblé que les suspensions étaient plus rigides même si la fiche technique de Hyundai ne fait aucunement mention de suspensions spécialement calibrées pour le 3,5 litres. Cette version reçoit, en équipement standard, des freins ABS (de même que la GLS intégrale 2,7 litres) et un dispositif antipatinage relativement efficace lors d'accélérations. Si les freins assurent des distances d'arrêt correctes, ils s'échauffent rapidement et il faut déplorer le fait que le moteur ait quelquefois tendance à caler si on tente d'accélérer à fond après un arrêt brusque. La transmission automatique à cinq rapports avec Shiftronic, la seule disponible sur ce modèle, se montre bien adaptée même si, à l'occasion, elle passe les vitesses un peu sèchement. La partie manuelle de cette boîte joue bien son jeu, mais il faut demeurer vigilant si on veut s'en servir pour faire des temps d'accélération canon ou des reprises de type panique alors que la troisième vitesse peut s'engager trop rapidement, sans l'intervention du conducteur. Déroutant !

COUREUR DES BOIS EN HABITS DU DIMANCHE

Peu importe qu'il s'agisse de la version de base ou de la plus garnie, il y a des choses immuables dans un Santa Fe. Tout d'abord, la finition, autant extérieure qu'intérieure, s'attire rarement des commentaires négatifs même si les plastiques de l'habitacle et le cuir des sièges semblent avoir été achetés à rabais dans une vente-débarras. Les sièges se révèlent relativement confortables et même la place arrière centrale n'est pas trop démunie à ce sujet ! Plus important, le système de traction intégrale n'obtiendra jamais la Médaille du Gouverneur pour vous avoir sorti du pétrin dans le fin fond d'un bois. Certes, l'intégrale permet de passer là où une Sonata s'empêtrerait (j'ai choisi la Sonata parce que le Santa Fe est construit sur le même châssis, modifié faut-il préciser !) mais laisserait filer un Subaru Forester plus agile en conduite hors route. Ce système de traction intégrale, conçu par Borg-Warner, transfère automatiquement le puissance des roues avant aux roues arrière dès que la premières patinent. Au-dessous du Santa Fe, on a appliqué une très mince couche d'antirouille. Un peu plus de générosité, gens de chez Hyundai !

Le Santa Fe est un véhicule utilitaire sport qui se veut beaucoup plus utilitaire que sportif. Mais dans ce marché encombré et lucratif, il tire son épingle du jeu en offrant sa jolie silhouette, un équipement de série relevé et un prix bien étudié. On lui pardonne alors ses petites sautes d'humeur mécaniques et électroniques !

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