Hyundai Sonata, l'ancienne québécoise...

Publié le 22 mars 2005 dans 2005 par Alain Morin

Eh oui ! Il s'agit bien de la Sonata qui a été produite un temps (un court temps...) dans une usine spécialement érigée pour elle à Bromont, dans les Cantons-de-l'Est. Tous les espoirs étaient alors permis pour l'industrie automobile au Québec. On connaît la suite... Mais la Sonata d'aujourd'hui n'a plus rien à voir avec le modèle d'il y a quinze ans.

Elle me fait même penser à une personne qui quitte une région pour y revenir bien des années plus tard, riche et célèbre. Bon, j'exagère encore un peu mais la Sonata s'est bâti une jolie réputation et elle fait maintenant partie des incontournables de la catégorie. La Sonata demeure inchangée cette année et on parle d'un renouvellement l'an prochain. C'est à suivre. Pour le moment, cette berline intermédiaire nous est proposée en trois versions, soit GL, GL V6 et GLX V6. Les plus perspicaces auront deviné que la GL tout court n'est pas propulsée par un V6 mais bien par un quatre cylindres de 2,4 litres. Ses 138 chevaux se montrent peu impressionnants bien qu'ils fassent « la job » comme on dit au Québec. Ils se montrent bruyants en accélération mais ont l'avantage de consommer avec modération ce liquide appelé essence qui tend de plus en plus à nous appauvrir. Cette version de base de la Sonata est aussi un peu plus chiche au chapitre de l'équipement même si les principaux éléments sont présents. On parle ici du climatiseur, des commandes électriques des vitres, des portières, des rétroviseurs (antigivrants, pardon) et de la radio AM/FM à lecteur CD.

LE CHOIX ENTRE « PAS SPORTIVE » ET « PEU SPORTIVE »

Pour un tant soit peu de performances et d'agrément de conduite, il faut opter pour le V6. D'une cylindrée de 2,7 litres, il se montre beaucoup plus doux que le quatre cylindres et aussi plus performant. Certes, vous comprendrez qu'on ne parle pas d'une bombe ici mais, au moins, ses 170 chevaux répondent à l'appel de l'accélérateur. L'an dernier, le confrère Duquet se demandait si le 3,5 litres du Santa Fe ne pourrait pas se retrouver dans la Sonata... Ce n'est malheureusement pas arrivé. Alors je réitère sa demande ! Une seule transmission relaie la puissance aux roues avant de tous les modèles, qu'ils possèdent quatre ou six cylindres. Il s'agit d'une automatique à quatre rapports avec Shiftronic qui accorde la possibilité de passer manuellement les vitesses. Cette transmission, quoiqu'un peu lente à l'occasion, fonctionne généralement sans accrocs. La suspension, indépendante aux quatre roues, demeure la même pour toutes les livrées. Calibrée en fonction du confort plutôt qu'en fonction de la tenue de route, on ne s'étonnera pas que la Sonata cherche à s'écraser de tout son poids dès qu'on la brusque un peu. Bien qu'il s'agisse d'une voiture sous-vireuse, le comportement routier se révèle très correct et demeure prévisible. Un simple relâchement de l'accélérateur règle habituellement le problème. De toute façon, les sièges, au demeurant très confortables, n'offrent aucun support latéral. Si vous sentez votre dos glisser, c'est que vous allez trop rapidement pour votre Sonata ! C'est sans doute au chapitre du freinage que cette automobile déçoit le plus. En effet, les freins ABS ne sont disponibles, en équipement de série, que sur la GLX V6. Les autres versions n'y ont pas droit, même en option! Toujours au chapitre de la sécurité, on ne peut passer sous silence l'absence de coussins gonflables latéraux. Il est certain que des rétroviseurs chauffants sont plus « vendeurs » dans une salle de démonstration mais je persiste à croire que la sécurité devrait primer. Enfin, passons...

Soulignons que la GL roule sur des pneus de 15 po tandis que les autres Sonata le font sur des pneus de 16 po qui assurent un meilleur confort et une tenue de route un tantinet (très tantinet) plus affutée.

QUAND LA PASSION N'Y EST PAS...

Ce n'est certes pas à cause de son habitacle révolutionnaire et totalement disjoncté que la Sonata connaît de belles ventes... En fait, c'est le calme le plus plat au niveau de la présentation. Comme on l'a vu précédemment, tout l'équipement désiré est là, sous la main mais pour la passion, on repassera. Les différentes appliques de bois du modèle à l'essai apportaient un peu de joie de vivre, tandis que la visibilité ne s'attire aucun reproche. Au fil des années, la qualité des matériaux s'est grandement améliorée. Les plastiques, par exemple, ne semblent plus provenir des rebuts de Lada. La banquette arrière, plus ou moins confortable, se rabat de façon 60/40 pour accroître les capacités déjà convenables du coffre.

La Hyudai Sonata a su faire son chemin jusqu'à maintenant sans trop se faire remarquer. En fait, elle a représenté pour le Québec, en 2003, 11 % des ventes de Hyundai, soit à peine moins que le Santa Fe. Le prix très bien étudié de la Sonata, son niveau d'équipement complet, sa fiabilité qui s'est joyeusement améliorée et sa carrosserie ma foi fort bien tournée sont ses principaux atouts. Pour l'an prochain, espérons une Sonata un brin plus sportive et un habitacle moins triste.

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