12 Heures de Sebring: Domination sans partage pour Audi

Publié le 27 mars 2012 dans Course automobile par Gabriel Gélinas

L’histoire retiendra que l’équipe Audi a remporté l’édition 2012 des 12 heures de Sebring, au 60e anniversaire de cette épreuve qui compte maintenant au Championnat du monde des courses d’endurance de la FIA (WEC). Les pilotes Tom Kristensen, Dindo Capello et Allan McNish ont littéralement survolé le circuit en raflant une dixième victoire pour Audi à Sebring avec une avance de quatre tours sur leurs coéquipiers Timo Bernhard, Romain Dumas et Loïc Duval pilotant eux aussi une R18 TDI.

Pour les vétérans de l’équipe Audi, cette victoire historique se doublait d’une signification plus personnelle puisque le pilote danois Tom Kristensen a obtenu sa sixième victoire en carrière à Sebring, alors que c’était une cinquième en carrière pour l’italien Dindo Capello et une quatrième en carrière pour l’écossais Allan McNish. Comme Peugeot s’est retiré des courses d’endurance et que Toyota n’était pas encore prêt à s’y inscrire, Audi a simplement dominé les 12 Heures de Sebring.

Presque silencieuse

Voir les Audi R18 TDI rouler sur le circuit de Sebring, c’est faire une expérience personnelle de la dissonance cognitive puisque les voitures défilent à haute vitesse dans un silence presque complet. En fait, elles sont à ce point silencieuses qu’on s’aperçoit que l’on entend davantage le son produit par la pénétration de la voiture dans l’air et celui du roulement des pneus sur la piste que la sonorité du V6 turbodiésel de 510 chevaux.

Avant le départ de la course, Emanuele Pirro, cinq fois vainqueur aux 24 Heures du Mans, décrivait le pilotage d’un prototype Audi à Sebring : « Comme pilote, on peut vraiment apprécier les cinq premières minutes des 12 Heures de Sebring parce qu’on peut rouler au maximum, seul à l’avant. Ce n’est qu’après les cinq premières minutes que l’on se rend compte que l’on en a maintenant pour 11 heures et 55 minutes à dépasser des voitures plus lentes… » Avec 63 voitures en compétition dans le WEC (World Endurance Championship) et en ALMS (American Le Mans Series) à Sebring cette année, le trafic s’est avéré problématique pour les pilotes des prototypes qui avaient à composer avec des voitures plus lentes comme les Chevrolet Corvette, Ferrari 458 Italia et Porsche 911 GT3 qui s’affrontaient dans les catégories GT. Éviter les accrochages et rester en tête est rapidement devenu le mot d’ordre de l’équipe Audi.

Commentaires d’Allan McNish : « La voiture roulait très bien, mais le trafic nous a posé tout un défi. Aussi, la température vers midi, alors que j’étais au volant pour un long relais, était vraiment très élevée. Ce fut difficile de gagner ici. C’est fantastique que nous ayons pu le faire à l’occasion du 60e anniversaire de l’épreuve et dès la première course du WEC. On se tourne maintenant vers la prochaine course où nous aurons en mains une nouvelle voiture de course dont la technologie se transposera éventuellement aux voitures de série, soit une voiture hybride. »

La course à l’hybridation

Cette voiture de course hybride, c’est la R18 e-tron quattro qui n’était pas inscrite en compétition à Sebring, mais qui a été testée sur ce même circuit lors de la semaine qui a suivi la course, en préparation pour son premier départ à Spa-Francorchamps en Belgique le 5 mai prochain. Deux R18 e-tron quattro seront également inscrites aux 24 Heures du Mans avec deux R18 TDI qui recevront la désignation « Ultra » puisque l’équipe Audi les allégera pour l’épreuve sur le circuit de La Sarthe.

La R18 e-tron quattro représente ce qu’Audi appelle sa nouvelle technologie de la traction intégrale alors que les roues arrière de la voiture sont animées par le moteur thermique conventionnel et qu’un moteur électrique entraine les roues avant. Voici comment ça fonctionne : au freinage, l’énergie cinétique est récupérée par le train avant pour être emmagasinée dans un volant d’inertie avant d’être ensuite libérée lors de la prochaine accélération. Avec une motorisation entièrement électrique sur le train avant et entièrement thermique à l’arrière, cela signifie que les deux technologies se complètent en créant une nouvelle sorte de traction intégrale qu’Audi prévoit développer en vue d’une éventuelle intégration sur des voitures de série.

Toyota aussi

Audi ne sera pas le seul constructeur qui fera évoluer une voiture de course hybride aux 24 Heures du Mans puisque Toyota alignera des nouvelles TS030 hybrides à essence. De plus, Nissan inscrira « hors compétition » sa nouvelle DeltaWing − dont le design défie toute catégorisation −, laquelle sera propulsée par un moteur 4 cylindres de 1,6 litre capable de développer 300 chevaux. Tout ça veut dire que les 24 Heures du Mans seront à surveiller de près cette année alors que plusieurs constructeurs tenteront de se démarquer avec de nouvelles technologies.

Share on FacebookShare on TwitterShare by emailShare on Pinterest
Partager

ℹ️ En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de cookies telle que décrite dans notre Politique de confidentialité. ×