Jeep Liberty, le liberty se met au diesel

Publié le 22 mars 2005 dans 2005 par Jean-François Guay

En abandonnant le nom légendaire de Cherokee pour celui de Liberty en 2002, DaimlerChrysler a voulu démontrer que le Liberty rompait ses liens avec les nombreuses générations de Cherokee qui se sont succédées depuis 1962. Qui plus est, il semble que le patronyme Liberty a été choisi afin de souligner la contribution de la marque Jeep à la victoire des Alliés lors de la deuxième guerre mondiale. Un fait d'armes que les dirigeants de Daimler Chrysler n'ont pas voulu publiciser sur le continent européen puisque le modèle proposé à nos cousins conserve le nom de Cherokee. En agissant de la sorte, on a sûrement voulu éviter de réveiller quelques souvenirs oubliés par les habitants du vieux continent...

Quelques retouches

Au premier coup d'oeil, il est évident que le Liberty est un membre de la famille Jeep. La partie avant composée d'une calandre à sept fentes avec des phares ronds de chaque côté ne mentent pas. Il s'agit bien d'un descendant des anciens Willys MB et Jeep CJ ! Pour 2005, les stylistes ont redessiné la calandre, les pare-chocs et les bas de caisse en lui insufflant un air plus robuste. Par la même occasion, des feux anti-brouillards ont été intégrés de chaque côté de la grille et les clignotants ont été repositionnés astucieusement sur les ailes avant. De même, les jantes adoptent une nouvelle apparence. Malgré ces retouches, les formes équarries du Liberty font contrastes avec les lignes furtives du nouveau Grand Cherokee et s'apparentent davantage à la silhouette carrée de son petit frère TJ.

Lorsqu'on a introduit le Liberty, les inconditionnels de la marque ont cru que celui-ci serait amputé des capacités hors route de l'ancien Cherokee dont les prouesses en terrain accidenté sont légendaires. Depuis, le Liberty a fait ses preuves et les sceptiques ont été confondus. Lorsqu'on consulte la fiche technique relevée du Liberty, il est indéniable que celui-ci bénéficie de la longue expérience que Jeep a acquise dans le domaine des utilitaires au cours des 60 dernières années. Pour ce faire, l'ensemble de la suspension a été conçue pour être protégée contre les obstacles (roches, souches d'arbre, ornières, etc.). De même, il est possible d'opter pour des plaques de protection pour le réservoir à essence et la boîte de transfert, des crochets de remorquage, et un différentiel arrière barré «Trac-Lok».

Command-Trac ou Select-Trac

Pour transmettre le couple du moteur aux quatre roues motrices, le Liberty propose au choix deux boîtes de transfert : la Command-Trac et la Select-Trac. Les deux boîtes possèdent un mode quatre roues motrices (4RM) à gamme haute (ou 4HI) qui permet de circuler à haute vitesse, ainsi qu'un mode 4RM à gamme basse (4LO) qui double le rapport de démultiplication de la boîte de transfert lorsque les conditions hors route sont difficiles. Pour sa part, la boîte Select-Trac est également pourvue d'un mode 4RM à prise maintenue (ou traction intégrale) qui permet de rouler en mode quatre roues motrices douze mois par année.

Même si les puristes de la marque ne jurent que par l'utilisation de la boîte Command-Trac, la boîte Select-Trac est la mieux adaptée à nos conditions routières. En effet, le mode 4RM à prise maintenue de la boîte Select-Trac permet d'éliminer la tendance au survirage dont souffre le Liberty sur des chaussées mouillées, glissantes ou enneigées. N'oublions pas qu'à la base le Liberty est une propulsion fonctionnant en mode deux roues motrices (2RM) et que ce système a des inconvénients dans un climat comme le nôtre. Dans les faits, seule la boîte Select-Trac a été conçue pour rouler de façon permanente en mode 4RM (été comme hiver) sur l'asphalte secsèche ou détrempée. Alors que le mode 4RM de la boîte Command-Trac ne peut être engagé pour rouler en permanence sur le bitume sec sans risque d'endommager le rouage d'entraînement.

Nouveau moteur diesel

Pendant que la majorité des constructeurs croient que l'avenir du marché nord-américain passe par les motorisations hybrides, la division Jeep s'inspire des tendances européennes en proposant un nouveau moteur turbo diesel à rampe commune de 2,8 litres développant une puissance de 160 chevaux et un couple de 295 lb-pi. Offert en option dans les versions Sport (de base) et Limited Edition, celui-ci est couplé à une nouvelle boîte automatique à 5 rapports. Ce nouveau tandem moteur/transmission est particulièrement robuste comme en fait foi sa capacité de remorquage de 2 268 kg (5 000 lb).

Par ailleurs, si la version Sport peut être animée par un 4 cylindres de 2,4 litres et 150 chevaux ou un V6 de 3,7 litres et 210 chevaux, les versions Renegade et Limited Edition sont équipées de série du V6. Autre nouveauté, les motorisations à essence sont jumelées de série à une nouvelle transmission manuelle à 6 vitesses. En option, une boîte automatique à 4 rapports est offerte, la boîte à 5 rapports étant réservée uniquement au moteur diesel.

Au volant

Si la carrosserie du Liberty est réussie, on peut en dire autant de l'habitacle où il règne une ambiance « bon chic bon genre ». Par contre, il est difficile trouver une position de conduite satisfaisante à cause du manque de profondeur des sièges avant et l'emplacement éloigné du levier de transmission. De même, les commandes des glaces positionnées au bas de l'accoudoir central sont plutôt distrayantes. Par ailleurs, l'accès à la banquette arrière demande une certaine adresse compte tenu de l'étroitesse des portières, alors que le coffre manque un peu de volume.

Depuis son lancement, il ne fait aucun doute que le Liberty a préservé l'honneur du Cherokee et que la légende est sauve.

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