Jeep TJ, savoir profiter de la vie

Publié le 22 mars 2005 dans 2005 par Jean-François Guay

Nous sommes un vendredi d'octobre. Le vent est chaud et le soleil est au rendez-vous. Probablement la plus belle journée de l'automne. Soudain, mon téléphone sonne. Je réponds et j'entends : « Allo, chéri ! Il fait trop beau pour travailler...

Est-ce qu'on va se promener dans l'Estrie ? ». L'occasion était trop belle. J'avais sous la main un Jeep TJ Rubicon et une offre que je ne pouvais refuser. « Oui, ma blonde (non, ce n'est pas Lara Croft), bonne idée! On va escalader une montagne... ».

On prend la route de Knowlton. À côté de ce beau village des Cantons-de-l'Est se trouve le mont Glen. Celui-là même où à chaque mois de juin, le club canadien Jeep Jamboree organise l'un de ses huit évènements annuels (l'autre rendez-vous québécois a lieu au mont Sainte-Anne). Une fois sur les lieux, c'est désert. Normal. La saison de ski ne débute pas avant plusieurs mois. Toutefois, la clôture est ouverte. Personne en vue. Seuls des ouvriers s'affairent à réparer la toiture du centre de ski. Bon, on y va. Discrètement, on passe à côté du chalet des skieurs et on emprunte un sentier vers le sommet. Nous y voilà incognito ! Mais avant de grimper là-haut, le Rubicon nous conduit jusqu'à un petit lac. C'est l'heure du lunch! Au menu : vin, fromages, baguette, et petits fruits. Après ? Une petite sieste (zzzz !!!). Et pourquoi pas ? Il faut profiter de la vie quand ça passe, comme dirait l'autre. Somme toute, qui disait qu'un Jeep TJ était seulement pour les machos ? Eh ! bien non. Il comble également les Roméo !

En route!

Si nous avons osé escalader le mont Glen, c'est que nous avions la certitude de conduire un vrai tout-terrain. Après tout, le Rubicon doit son nom à l'une des plus exigeantes pistes hors route au monde de la Sierra Nevada. Sur une échelle de difficulté de 1 à 10, la célèbre piste californienne de 35 kilomètres de long remporte un gros dix. Alors, ce n'est sûrement pas le mont Glen qui va nous effrayer ! Et pour cause. Puisque l'équipement de série du Rubicon a de quoi gagner notre confiance. Par rapport à un TJ traditionnel, le Rubicon est chaussé de Goodyear MT/R (LT245/75R16), un pneumatique que les amateurs de Jeep Jamboree qualifient de « meilleur pneu de sa catégorie sur le marché ». Qui plus est, le Rubicon est pourvu d'une boîte de transfert renforcée Rock-Trac NV241 à mode quatre roues motrices à prise temporaire, dont le pont en bas rapport est démultiplié à 4:1. Mais surtout, le Rubicon dispose de différentiels avant et arrière autobloquants à air Tru-Lock. Une fois barrés, ces derniers font toute la différence ! De plus, les essieux avant et arrière ultra robustes Dana 44 permettent de rouler sur des grosses roches sans craindre d'endommager la mécanique.

Seul le vénérable 6 cylindres de 4 litres est disponible. Le 4 cylindres de 2,4 litres est offert uniquement dans la version de base SE. La boîte manuelle à 5 vitesses est le choix tout désigné. Toutefois, il est possible d'opter pour une boîte automatique à quatre rapports. Ce qui n'est pas du luxe par rapport à l'ancienne boîte à trois vitesses qui a été retirée du catalogue il y a seulement deux ans. Développant une puissance de 190 chevaux et un couple de 235 lb-pi, le 4 litres est le mieux adapté à la conduite hors route quoique le 4 cylindres gagne des points pour ses visites plus espacées à la pompe à essence. Avec une telle monture, nous avons atteint le sommet du mont Glen sans problème. Ce fut même trop facile ! Un peu de pluie aurait sûrement rendu le parcours plus ardu. Mais ce n'est que partie remise. Le lancement du Rubicon est une bonne nouvelle pour les amateurs de conduite hors route. Vendu à un prix réaliste, il en coûterait beaucoup plus cher de transformer un TJ pour le doter du même équipement. De plus, il ne faudrait pas oublier que le Rubicon bénéficie de la garantie complète du manufacturier, ce qu'un TJ transformé dans un atelier spécialisé n'offre pas.

Sur les grandes artères (et en ville), le rapport de pont de 4,11 du Rubicon est trop bas pour pouvoir rouler paisiblement. En effet, il faut changer de vitesse dès que le moteur atteint les 3 000 tr/min. Ce qui se traduit également par une vitesse de pointe déficiente (145 km/h) et une consommation élevée (16,7 litres aux 100 km). Les versions Sport et Sahara à rapport de pont de 3,07 sont mieux adaptées à la circulation urbaine et les autoroutes. De même, la consommation est plus raisonnable. Par ailleurs, peu importe la version, il faut être prudent en freinage d'urgence. En effet, la hauteur de la caisse, le faible empattement et les longs débattements de la suspension avant font en sorte qu'il faut garder son sang froid pour conserver la trajectoire du TJ.

Un TJ allongé

Certes, le Rubicon mérite toute notre attention mais la grande vedette de la gamme 2005 est le modèle Unlimited. Celui-ci est un TJ qui a été allongé de 38 cm entre les pare-chocs avant et arrière. Ainsi, 12,7 cm ont été ajoutés derrière les roues arrière alors que l'empattement gagne 25,4 cm. Outre l'espace additionnel pour les passagers arrière, le volume du coffre a presque doublé. Qui plus est, le comportement routier du Unlimited surpasse et de loin, celui des autres TJ. En effet, celui-ci filtre mieux les imperfections de la route et les freinages d'urgence sont plus faciles à maîtriser. De même, le nouveau toit souple Sunrider permet de profiter du grand air sans être obligé de replier toute la toile.

En terminant, nous saluons les propriétaires de TJ qui osent s'aventurer en montagne. Eux, ils savent profiter de la vie !

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