Honda Fit 2012: Narguer les hybrides

Publié le 4 avril 2012 dans 2012 par Nadine Filion

Lancez-la dans un essai comparatif avec d’autres sous-compactes et la Honda Fit a de bonnes chances de remporter les honneurs – surtout dotée de la boîte manuelle.

Dans le monde automobile actuel, les hybrides veulent nous vendre l’économie d’essence, mais la double motorisation et la technologie qui s’y rattache demandent des milliers de dollars supplémentaires. Pourquoi vous dit-on cela? Parce que depuis toujours, lorsqu’on teste des hybrides, on vous répète la même conclusion : « Vous devriez songer à la Honda Fit, elle est presque aussi frugale, moins lourde, son cargo est très généreux et elle coûte 10 000$ de moins. »

Si on utilise encore la Fit comme point de comparaison, c’est parce que la sous-compacte fait presque tout bon. D’abord, son espace est hautement habitable. Merci à sa haute silhouette – plus jolie depuis l’arrivée d’une deuxième génération moins quadrilatère –, elle héberge cinq passagers de façon plus accueillante que la font la majorité de ses concurrentes. L’intérieur est facile à apprivoiser, la banquette se replie sans difficulté et le cargo est vaste : 1622 litres, c’est autant, sinon plus, que certains utilitaires.

La Fit a su innover, aussi. Encore aujourd’hui, on encense sa banquette Magic Seat dont l’assise se relève comme au cinéma. C’est si pratique qu’on se demande pourquoi la concurrence ne l’a pas encore copié. Surtout, la consommation de la Fit est un exemple à suivre. Les cotes annoncées par le constructeur sont non seulement très frugales, elles sont possibles. Nos tests maison ont enregistré des moyennes, en situations réelles, sous les 6L/100km, tant pour la boîte automatique que pour la manuelle.

Pas sans la manuelle!

Les bons mots pour la Fit se poursuivent sur la route : dans un match avec les sous-compactes de l’heure (hormis la nouvelle Hyundai Accent), la Honda a tenu le haut du pavé, ce qui est remarquable étant donné qu’elle en est à sa quatrième année sur le marché. C’est d’abord pour son caractère sportif qui fait défaut à d’autres. Et c’est grâce à une direction (pourtant électrique!) et des pédales parmi les plus communicatives de la catégorie. À 10,5 mètres, le braquage est parmi les plus courts et, joint aux petites dimensions de la voiture (tout juste 4m de long), ça permet de se faufiler aisément dans la circulation.

Certes, sur les cahots, la suspension trahit (plus durement que d’autres) son architecture à poutre de torsion, mais reste qu’en piste, le comportement est à la fois prévisible et assuré, voire dynamiquement plaisant. Il n’y a que les forts vents pour faire broncher celle qui se montre presque aussi haute que large.

Attention, cependant : pour bien apprécier la Fit, il faut choisir la boîte manuelle. Car 117 chevaux et à peine 106 lb-pi sous le capot, développés par un quatre cylindres de 1,5 litre, ce n’est pas beaucoup et c’est avec la manuelle (cinq vitesses) que la petite se débrouille le mieux. D’autant que cette boîte se manie de façon souple et que ses passages sont instinctifs. Les accélérations sont alors correctes, la motorisation est parmi les plus douces du segment et la puissance se module bien – en troisième vitesse, on trouve avec surprise encore un peu de jus sous le pied droit.

Il en va autrement pour l’automatique (cinq rapports, elle aussi), qui donne malheureusement une tout autre personnalité à la Fit. De sympathique et pimpante, la voiture devient essoufflée et bruyante. Un handicap, cette boîte. Dommage qu’on ne lui ait pas donné des palettes au volant, comme à la première génération. Ça l’aurait fait mieux paraître.

Presque un utilitaire

Dans l’habitacle, les matériaux sont bien sélectionnés et d’excellent assemblage. Haute de 1525  mm (c’est autant que la Yaris, mais en moyenne 50 mm de plus que les Ford Fiesta, Mazda2 et Kia Rio), la Fit offre un bon dégagement aux têtes. Au risque de se répéter, elle propose du cargo en masse, grâce à une banquette qui se rabat facilement et tout à fait à plat. Même avec ses cinq places occupées, la petite héberge 585 litres de chargement – presque deux fois plus que la moyenne.

Mais, il y a un « mais » : au passage générationnel de 2009, la planche de bord a tellement voulu se moderniser qu’elle demande, depuis, un temps d’apprivoisement. Le tableau est éclaté, on tâtonne pour le système audio et on cherche encore à comprendre pourquoi les commandes de chauffage sont dissimulées par le volant. Il aurait fallu garder l’ergonomie en tête.

Autres critiques : les porte-gobelets sont peu accessibles, coincés sous la console ou placés loin derrière le coude. Aussi, le siège du conducteur ne s’ajuste pas en hauteur. Ça aurait pourtant aidé à mieux voir le bout de la calandre, au demeurant difficile à discerner. Enfin, l’insonorisation est moyenne. Vous direz que c’est de bonne guerre pour une sous-compacte, mais sachez que les nouvelles venues dans la catégorie savent faire à ce chapitre.

En ce qui a trait au prix, la Fit peut sembler plus chère que la concurrence (14 800$ pour la variante de base), mais il faut savoir qu’elle vient de série avec le groupe électrique. Et répétons-le : elle accueille presque autant de chargement qu’un utilitaire, tout en consommant tellement moins. Un vrai pied de nez aux hybrides…

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