Kia Forte 2012: Une famille complète

Publié le 4 avril 2012 dans 2012 par Alain Morin

Il y a quelques années, lorsque Kia a annoncé une remplaçante à sa fantomatique Spectra, on savait dès lors que la future compacte dépasserait en tout point la voiture existante. Tout d’abord, la marque coréenne venait d’engager un des designers les plus hot de l’heure, Peter Schreyer – la Audi TT, c’est lui! – et la qualité de ses produits avait progressé de manière fulgurante. Mais même avec les meilleurs ingrédients, la sauce peut ne pas prendre…
Ne soyez pas inquiets, elle a pris cette sauce! Il y a deux ans, Kia a dévoilé la berline Forte aux lignes pour le moins modernes, mélangeant sobriété et angles vifs. La phase suivante consistait à tirer un coupé de cette berline, la Forte Koup, encore plus impressionnante. Puis, dans l’élan, est arrivée la Forte5, une familiale fort bien tournée qui a ajouté une polyvalence bienvenue à la gamme. Même si les trois voitures partagent des gènes évidents ainsi qu’un châssis et des mécaniques très similaires, Kia a réussi à donner suffisamment de personnalité à chacune d’elles pour que le commun des mortels soit en mesure de les différencier sans problème.

À concurrence féroce, adversaire coriace

Pour réussir dans le créneau des compactes, envahi par les Toyota Corolla, Mazda3, Honda Civic et Chevrolet Cruze, il faut cependant plus qu’une belle gueule. La Kia Forte, peu importe le nombre de portières ou la forme du coffre, reçoit un quatre cylindres de 2,0 litres de 156 chevaux (versions LX et EX) tandis que la SX a droit à un 2,4 litres développant 173 chevaux. Le 2,0 litres n’est pas une bombe, mais il saura satisfaire les besoins de la plupart des gens, d’autant plus que depuis l’année dernière, il est associé d’office à une transmission à six rapports, en version manuelle comme en automatique.

De toute évidence, le 2,4 litres, sans donner des ailes à la Forte, lui injecte une dose de vitalité appréciable. Encore une fois, les transmissions sont à six rapports, pour le plus grand bonheur des portefeuilles lors des pleins. Les oreilles ne sont pas en reste puisque tous ces rapports permettent de maintenir le niveau sonore à un stade très correct. Il faut souligner l’excellent travail de la transmission automatique. Quant à la manuelle, l’embrayage est invariablement trop mou, au point d’oublier qu’il y a, quelque part dans sa course, un point de friction. Et le levier de vitesses semble planté dans du beurre chaud tandis que sa précision tient de l’art abstrait. Bref, c’est complètement raté.

Peu importe le moteur, la consommation d’essence, selon Kia, est passablement retenue. Cependant, quelques tests hebdomadaires réalisés en plein hiver ont démontré des chiffres un peu moins optimistes. Mais cela n’a pas vraiment d’importance étant donné que la même remarque s’applique à TOUTES les voitures de TOUTES les marques.

Belle gueule, mécanique intéressante, mais qu’en est-il du châssis? Encore une fois, Kia a bien fait ses devoirs. Dès les premiers tours de roue, on sent qu’on a affaire à du solide. Pourtant, cela n’a pas empêché au moins un de nos exemplaires d’émettre quelques craquements au niveau du tableau de bord. Mais comme il faisait moins 20 degrés, nous serons plus conciliants. Profitons de cette frisquette allusion pour mentionner que sur une berline testée dans des conditions aussi hivernales qu’inhumaines, le lave-glace a refusé de fonctionner, tout gelé qu’il était.

Dur, dur d’être une Forte!

On ne peut pas dire que les suspensions de la Forte soient inconfortables, mais elles sont définitivement plus rigides que celles de l’Elantra, la cousine de chez Hyundai devenue ennemie. À ce chapitre, la version Koup nous a paru être celle qui brassait le plus nos squelettes. La direction est vive et précise, mais il est dommage que les versions dotées du 2,4 litres soient handicapées par un effet de couple assez marqué en accélération vive (les roues avant tirent chacune de leur côté). La tenue de route est enjouée et on se prend rapidement à pousser la Forte, qu’elle soit berline, coupé ou familiale, dans les courbes les plus serrées.

L’espace habitable est correct pour la catégorie, tout comme les matériaux qu’on y trouve. Ce n’est pas le Klondike, mais ce n’est pas, non plus, le pont Champlain. Les sièges sont plutôt confortables et la visibilité vers l’arrière passe de « médiocre » pour la Koup, à « pas trop mal » pour la berline et à « bonne » pour la Forte5. Si les places arrière de la berline et de la familiale peuvent accommoder deux adultes de 5’ 6" sans trop de problèmes, ces derniers devront faire preuve d’un peu plus de concessions dans le cas du coupé… En ce qui a trait au coffre, il est évident que la familiale rafle le premier prix. Dans la berline et le coupé, il demeure de bonnes dimensions, mais la petitesse de son ouverture n’invite pas au déménagement.

La Kia Forte est réussie à plus d’un point de vue. Sa carrosserie d’enfer, ses moteurs modernes, les transmissions désormais toutes à six rapports  – mais de grâce, éloignez-vous de la manuelle! – et la qualité de la finition en font un choix judicieux. De plus, les diverses configurations proposées vont chercher un public très vaste. Il ne manque plus qu’une version plus musclée. Quoi, on peut rêver!

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