Mercedes-Benz Classe G 2012: Un véritable livre d’Histoire…

Publié le 4 avril 2012 dans 2012 par Alain Morin

Il a connu le disco, l’arrivée au pouvoir de Margaret Thatcher et la fin des cassettes huit pistes. On l’a vu à la guerre, avec le pape et souvent au cinéma. Aujourd’hui, au lieu de profiter d’une retraite bien méritée, il continue quand même de se présenter au travail, même si c’est avec moins d’assiduité qu’auparavant. Voici le Mercedes-Benz Classe G, arrivé sur le marché en… 1979!
Défiant les lois les plus élémentaires du marketing et même de la logique, le Geländewagen (si ça ne vous dérange pas, nous l’appellerons simplement « G ») est reconduit année après année, sans changements. Sa silhouette n’est pas plus carrée qu’à la belle époque, mais elle semble l’être davantage dans ce monde où les angles sont de plus en plus adoucis. En fait, même s’il paraît immense, ce congélateur vitré est moins long qu’un Hyundai Santa Fe. Il est aussi moins large et plus haut, ce qui vient complètement modifier les perspectives. Il faut aussi mentionner que son coefficient de friction de l’air se rapproche davantage de celui d’un barrage hydro-électrique que de celui d’un véhicule moderne. Il n’y a qu’à regarder le pare-brise et la calandre, presque verticaux. Les côtés ultra plats n’aident en rien à lui donner un air actuel. Mais puisque bon an, mal an, il se trouve des gens pour se procurer un G, on peut comprendre Mercedes-Benz de ne pas vouloir s’en départir. Après tout, les matrices sont payées depuis des décennies!

Gros dehors, petit en dedans

L’habitacle est de la même philosophie : le présent rentré de force dans le passé. Après tout, en 1979, il n’y avait pas de coussins gonflables, pas de systèmes GPS, ni de porte-verres, tous des éléments devenus aujourd’hui indispensables à notre survie. Il a bien fallu les incorporer et ça ne s’est pas toujours fait sans heurts… Un des éléments qui rappelle le plus les véhicules d’il y a plus de trente ans, c’est l’habitabilité : alors qu’on penserait entrer dans une immense cathédrale vide, on se retrouve plutôt dans un garde-manger. Malgré tout, le G respecte la tradition Mercedes-Benz en offrant un habitacle luxueux, raffiné et doté de tous les gadgets modernes.

Cette année, le G perd la moitié de ses déclinaisons. En effet, l’an dernier on retrouvait le G550 et le puissant G55 AMG, mais ce dernier n’est plus offert. Il s’agissait d’ailleurs d’une version extrême, qui n’avait pas vraiment sa place aux côtés des créations infiniment plus modernes que sont les SL AMG, C AMG et, surtout, SLS AMG. Mais il y avait – et il y aura toujours – des gens pour se balader dans un véhicule hors norme, tant au niveau de l’esthétique et des données techniques que du prix.

Reste donc le G550 avec son V8 de 5,5 litres. Ce moteur est déjà amplement suffisant et il permet au G d’abattre le 0-100 km/h en moins de 10 secondes, ce qui est très rapide compte tenu de son poids de pachyderme. Il faut dire que le G est construit sur un châssis de camion et que tous ses éléments mécaniques sont optimisés pour une solidité à toute épreuve. Après tout, il ne faut pas oublier qu’il a d’abord été conçu, au milieu des années 70, pour une utilisation militaire intensive.

Depuis quelques années, la transmission est passée à l’ère moderne en proposant sept rapports. De quoi aider à faire diminuer la consommation qui se situe quand même à près de 20 litres/100 km… en conduite de tous les jours. Imaginez en ville! Oh, et bien sûr, il ne boit que du super…

Alors qu’on s’attendrait à un 4x4 pur et dur, on constate que le G fait appel à un rouage intégral 4Matic. Ce système est éprouvé, et s’il ne peut suivre un ancien G dans la boue ou le sable, il demeure suffisamment performant pour la grande majorité des gens qui ne l’utiliseront sans doute jamais ailleurs qu’en milieu urbain. La capacité de remorquage étonne avec ses petits 750 kilos (1 650 livres)… comme un Hyundai Santa Fe! Et son coffre contient à peine plus que son adversaire coréen. Oh, j’allais oublier : un G peut faire un demi-tour, mais ça lui prend un stationnement de centre d’achats pour y arriver.

Passé simple

S’élancer dans de belles glissades du train arrière et contrôler le véhicule à l’accélérateur demeure, pour l’amateur de performances, une image empreinte d’émotion. Mais ce n’est pas avec le G qu’on peut être ému… Un centre de gravité gravement élevé, des suspensions à essieu rigide autant à l’avant qu’à l’arrière, un châssis de camion et une direction à billes des moins précises et qui n’offre aucun retour d’information nous ramènent aux années 70. Peut-être que certains y voient un charme suranné. La plupart n’y voient qu’un véhicule dépassé. Seul le prix est très contemporain. Mais à bien au-delà de 100 000$, un Lexus LX570 ou un Land Rover Range Rover deviennent des alternatives alléchantes.

Depuis quelques années, on s’attend à voir le G nous quitter. Mais, comme nous le mentionnions plus tôt, il ne coûte pratiquement plus rien à Mercedes de l’offrir. Et tant qu’il y aura des gens pour en acheter, même s’ils sont de moins en moins nombreux, l’auguste fabricant allemand serait bien fou de s’en départir. Et puis, dans un monde où tout change trop vite, il reste le seul véhicule dont les pneus sont bien ancrés dans un passé sécurisant.

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