Mercedes-Benz Classe CLS 2012: Les divas font peau neuve
Le doyen des constructeurs s’amuse sans doute de voir se multiplier les modèles inspirés de sa série CLS qui fit une entrée spectaculaire au milieu de la dernière décennie. Mariant les lignes profilées d’un coupé aux qualités pratiques d’une berline, cette voiture a lancé la catégorie des « coupés à quatre portières » maintenant peuplée de nombreux imitateurs. Mercedes-Benz nous présente cette année une nouvelle CLS qui vient leur servir une réplique aussi musclée sur le fond qu’audacieuse par la forme.
La deuxième génération de cette pionnière devait rester fidèle à son code génétique et à l’esprit de la première CLS, tout en étant surprenante et novatrice. C’est l’esquisse d’Hubert Lee, le jeune chef styliste d’origine coréenne du studio californien, qui a été retenue. Sa CLS se reconnaît à l’arc qui file de la pointe des phares aux ailes arrière galbées et à ses flancs sculptés. La calandre est droite comme celle de la SLS et porte la grande étoile des sportives de la marque. Cette nouvelle silhouette est presque baroque au premier coup d’œil, mais on s’y fait rapidement avec une CLS devant soi.
Les deux modèles actuels sont reconduits, mais leur appellation n’a plus de lien avec la cylindrée des moteurs. Les CLS 550 et CLS 63 AMG sont effectivement propulsés par de nouveaux V8 turbocompressés de 4,6 et 5,5 litres. Ces propulsions seront rejointes à l’automne par une CLS 550 4Matic, qui deviendra la première quatre roues motrices de cette série. Une CLS 63 AMG à rouage intégral devrait suivre dans deux ans.
Luxe sobre et classique
L’habitacle a été dessiné par les stylistes allemands. Le tableau de bord est d’ailleurs dans le style classique de la marque, mais la présentation est plus riche et sportive que dans les Classe E dont les CLS partagent à nouveau l’architecture fondamentale. Elles dégagent toutefois une impression de plus grande solidité qui s’explique entre autres par un pourcentage d’acier à haute résistance qui est passé de 45 à 70 % dans la fabrication de la coque.
La carrosserie a gagné quelques millimètres qui suffisent néanmoins à la rendre plus spacieuse. Les places avant sont accueillantes et les sièges bien taillés, mais l’espace est juste pour un duo de taille moyenne à l’arrière. Ces deux-là devront aussi pencher la tête en entrant avec cette ligne de toit fuyante. Le dossier arrière scindé se replie pour allonger un coffre de forme et de volume déjà très corrects.
L’aluminium satiné des buses d’aération et autres moulures ajoute une touche de classe au tableau de bord. Le luxe est traditionnel avec les boiseries en noyer classiques de la CLS 550. En net contraste, la CLS 63 AMG se présente comme la pure bête de conduite qu’elle est, avec le fini optionnel en laque noire façon piano, le volant AMG à jante d’alcantara, les cadrans à fond noir et le repose-pied en aluminium. Dans les deux modèles, l’ergonomie est typique des Mercedes actuelles avec une abondance de boutons et la logique tortueuse des nombreux menus de contrôle.
Moteurs d’anthologie
Les CLS 550 et CLS 63 AMG sont animées par des versions distinctes d’un nouveau V8 à double arbre à cames, double turbo et injection directe. Celui de la première fait 4,6 litres de cylindrée et livre 402 chevaux à 5,000 tr/min et 443 lb-pi de couple à 1 800 tr/min. Jumelé à une boîte automatique à 7 rapports, il propulse la CLS 550 vers 100 km/h en 5,2 secondes. Un dixième de plus pour la 4Matic, plus lourde de 110 kilos. La vitesse de pointe est de 210 km/h pour les deux.
Le V8 de la CLS 63 est assemblé à la main – comme toujours chez AMG – et tire 518 chevaux à 5 250 tr/min et 516 lb-pi de couple à 1 700 tr/min de ses 5,5 litres. Ces cotes passent à 550 chevaux et 590 lb-pi avec « l’ensemble performance AMG » qui hausse la pression des turbos et s’accompagne d’étriers rouges pour les freins, du volant sport AMG, d’une suspension sport réglable, de jantes d’aluminium forgé et d’un couvre-moteur en fibre de carbone. Il ajoute aussi un mode « départ-canon » qui réduit le chrono 0-100 km/h de 4,4 à 4,3 secondes et pour couronner le tout, la vitesse de pointe grimpe de 250 à 300 km/h.
De belles bêtes
La sonorité de ces deux moteurs est fabuleuse en accélération et malgré toute cette cavalerie, leur consommation est nettement meilleure avec une réduction de 25 % pour la CLS 550 et de 27,8 % pour la CLS 63.
Mieux encore, la tenue de route des deux modèles est parfaitement à la hauteur de leurs performances. Leur freinage aussi, c’est tout dire. Aplomb et contrôle total sont les caractéristiques qui viennent en tête, même sur le ruban entortillé et truffé d’ondulations de la célèbre « Highway 1 » au nord de San Francisco. Seuls reproches : d’abord des modes « Sport + » qui rendent la CLS 63 trop nerveuse pour la route et sont à réserver au pilotage sur circuit. Ensuite ses freins plus gros, qui sont plus brusques et difficiles à moduler en conduite normale que ceux de la CLS 550.
On peut certes s’offrir les mêmes nouveaux moteurs turbocompressés dans certains coupés et berlines de Classe E, mais les CLS occupent un créneau unique en termes de style, de comportement et de performance. Elles attendent leurs rivales les plus ambitieuses de pneu ferme.