Lamborghini Murciélago, à couper le souffle

Publié le 23 mars 2005 dans 2005 par Bertrand Godin

Première voiture conçue sous le règne d'Audi (en fait de Volkswagen, propriétaire des deux marques), la Murciélago est magnifique. Dans le plus pur esprit de la marque au taureau, elle a des lignes fabuleuses, une qualité de fabrication impeccable et un moteur qui peut vous faire avaler votre dentier. Et ceux qui ne sont pas encore impressionnés pourront toujours tenter leur chance avec la version roadster. Mais l'ensemble a un prix qui coupe le souffle plus vite que son moteur !

Le design de la Murciélago, comme toute Lamborghini qui se respecte, est assez unique. En effet, la carrosserie d'imposante largeur peut paraître déroutante, mais l'ensemble s'avère finalement être assez bien proportionné. On aime ou on n'aime pas chez les gens d'un certain âge mais les Lamborghini continuent de faire rêver les adolescents amateurs de voitures, et ceux qui le sont restés.

Une chose cependant, le style dégage une agressivité impressionnante et donne une bonne idée de la personnalité de la bête.

Les portes - qui sont avec le toit les seuls éléments de carrosserie en acier, le reste faisant appel à la fibre de carbone - s'ouvrent en papillon. Pour se glisser dans l'habitacle cependant, il faut presque avoir un diplôme du Cirque du soleil en contorsion.

Une fois à bord, c'est la différence de style qui étonne. Autant les lignes extérieures sont pointues, les arêtes acérées et le ton de l'ensemble agressif, autant la planche de bord évoque la douceur et le confort!

En conduite normale, le conducteur de la Murciélago (on devrait ici dire pilote, c'est plus proche de la réalité) pourra profiter de tout le confort nécessaire. Même si on parle avant tout d'une sportive pure et dure, elle offre néanmoins un certain niveau de confort appréciable. Une vaste gamme d'équipements de série, comme la finition tout cuir ou la climatisation automatique, se joint à des commandes ergonomiquement bien placées, et faciles d'utilisation, pour rendre la randonnée somme toute aisée pour tout le monde.

Pour apprécier le tout, le dégagement pour les jambes est le plus important de toutes les versions de Lamborghini, le niveau sonore est abaissé par l'emploi de panneaux insonorisants, et la finition exceptionnelle empêche tout bruit désagréable. Bref, un cockpit qui se rapproche davantage des habitacles civilisés que celui d'une voiture de course malgré les capacités uniques de la voiture.

Attachez vos ceintures

La vraie raison d'exister d'une supervoiture comme la Murciélago, ce sont les performances. Pour y arriver, le monstre est doté d'un V12 à 48 soupapes, qui développe la bagatelle de 580 ch à 7500 tours/min qui permet une accélération foudroyante, surtout jumelé à la transmission 6 vitesses ultra sophistiquée de la firme italienne. En fait, au volant du bolide, on réalise le 0-100 km / heure en moins de 3,8 secondes. En vitesse de pointe, on parle de 334 kilomètres à l'heure, une donnée que je n'ai pas pu vérifier malheureusement puisqu'il aurait fallu profiter d'une piste de haute performance pour y arriver.

Le moteur gonflé aux stéroïdes a beau être impressionnant, il est tout de même relativement gentil. Après un départ plutôt lent, c'est-à-dire qu'il réagit paresseusement sous les 2000 tr/min, il reprend du rythme par la suite pour faire preuve d'une souplesse exceptionnelle, peu importe le rapport choisi.

Il semblerait que Lamborghini ait apporté un soin particulier aux suspensions de sa Murciélago, puisque malgré la présence de pneus très larges, cette Lamborghini ne brassera pas trop ses occupants. En conduite sportive, les pneus jouent parfaitement leur rôle et offrent une tenue de route quasi irréprochable. Tout au plus notera-t-on une certaine tendance au sous-virage et un peu trop de fragilité au transfert de masse, au moment de l'entrée en courbe notamment.

Stable, certainement que la Murciélago l'est, mais il faut tout de même demeurer vigilant et toujours se rappeler qu'on est au volant d'une bête sauvage qui demande à être domptée. Mentionnons enfin que la voiture est munie de 4 roues motrices, ce qui limite considérablement les risques et qui évitera aux conducteurs quelques sueurs froides.

Le système Lamborghini VACS de série, un système qui permet l'ouverture des ouïes latérales uniquement lorsque la température du moteur l'exige et qui fait circuler l'air pour garantir un meilleur refroidissement, permet de conserver les performances maximales du moteur, même si les ailes ouvertes viennent amoindrir un peu l'appui aérodynamique. On pourra toujours ajuster l'aileron arrière qui se règle électroniquement selon trois angles d'attaque, et en fonction de la vitesse atteinte.

Les quatre freins à disques ventilés effectuent correctement leur travail. Étonnamment cependant, la pédale est un peu spongieuse en début de course, ce qui nécessite une intervention plus affirmée pour garantir un freinage adéquat au début de l'action. Et les disques ont la fâcheuse tendance à s'échauffer rapidement, probablement en raison du poids du véhicule. Il faudrait donc voir à améliorer la qualité des disques, puisque la résistance risque d'être assez courte.

Évidemment, ne conduit pas une Lamborghini Murciélago qui veut. Il faut lui montrer beaucoup de respect, et une bonne dose d'assurance puisque comme toutes les grandes sportives, elle est dotée d'une véritable personnalité propre. Une fois la bête maîtrisée, le pilote se trouve aux commandes d'un des vaisseaux les plus impressionnants du monde.

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