Dodge Charger 2012: La bête est lâchée
La Dodge Charger, écrivions-nous dans une précédente édition du Guide de l’auto, n’a pas seulement l’air méchante, elle l’est! Et si c’était vrai il y a de cela quelques années, ce l’est encore plus aujourd’hui, avec l’arrivée, l’automne dernier, d’une nouvelle génération. Les puristes n’ont toujours pas pardonné à la belle Américaine l’ajout de deux portières – on se souviendra que la Charger des années 60 et 70 était un coupé – mais tous les autres, sauf les écologistes, lui vouent un profond respect.
La nouvelle Charger a connu plusieurs changements. La partie avant n’a pas été radicalement métamorphosée, mais juste assez modifiée pour lui permettre d’intimider davantage les automobilistes qui la précèdent à une vitesse trop peu élevée. Le message envoyé par cette calandre est clair : « Pousse-toi, j’arrive! » L’arrière, lui, a été entièrement transformé et les lumières s’étirent en une longue bande transversale du plus bel effet. La plupart aiment le nouveau style de la Charger, mais j’entends encore les mots murmurés par un journaliste plus âgé, complètement découragé, dans un Salon de l’auto : « Les *%#?(@*, ils l’ont ruinée… »
Superbe habitacle
Par contre, je n’ai pas rencontré beaucoup de personnes qui n’ont pas apprécié le nouveau tableau de bord. Si l’ancien était d’un générique consommé, le nouveau s’avère beaucoup plus réussi et la filiation avec la Chrysler 300, renouvelée elle aussi, est moins évidente qu’avant. Le volant est toujours un zeste trop grand mais, au moins, son boudin est juste assez gros pour une bonne prise en main. Les matériaux sont de bien meilleure qualité qu’auparavant, ce qui n’était pas difficile à faire. Au centre du tableau de bord, on retrouve le nouvel écran des produits Chrysler avec le U-Connect, le système maison de série dans la plupart des versions visant à concurrencer le Sync de Ford. Ce système est simple et convivial… du moins pour les menus dont je me suis servi.
Côté mécanique, l’offre est moins relevée que par le passé… et c’est une excellente chose! En effet, le V6 de 2,7 litres n’avait tout simplement pas sa place dans une voiture dotée d’un physique aussi agressif. Désormais, on commence avec le nouveau V6 Pentastar 3,6 litres. Ce moteur est vif, souple et suffisamment puissant pour permettre à cette grosse berline de près de 1800 kilos d’accélérer rapidement. La transmission est une automatique à cinq rapports seulement ce qui, de nos jours, peut quasiment être considéré comme de l’indigence. Une boîte à huit rapports sera bientôt proposée sur les modèles SXT et SXT Plus. Dommage que l’offre ne s’étende pas au reste de la gamme. Cette année, les SXT et SXT Plus V6 peuvent aussi recevoir le rouage intégral.
La R/T, pour les petits plaisirs de la vie
Ceux qui ne détestent pas avoir une réserve de puissance toujours prête opteront sans hésiter pour le V8 Hemi de 5,7 litres. Les accélérations sont linéaires et une fois la bête allumée, il n’y a plus grand-chose pour l’arrêter! Sur la grande route, à vitesse constante, on peut se rendre à destination en consommant moins de 12,0 litres à tous les 100 km. Mais quand on a autant de puissance sous le pied droit, pourquoi ne pas en profiter? Une amie de l’auteur, habituée à sa Yaris, s’est fait un malin plaisir à écraser le champignon plusieurs fois, juste pour le plaisir. Cependant, on souhaiterait que la sonorité du moteur soit un peu moins étouffée. C’est le prix à payer pour avoir droit à un habitacle très silencieux. Encore ici, on a droit, pour l’instant, à l’automatique à cinq rapports. La R/T est une propulsion (roues arrière motrices) et une version AWD est aussi offerte.
Une version SRT8 débarquera bientôt chez les concessionnaires. On estime que le V8 6,4 litres Hemi développera 465 chevaux et autant de couple. Pour ralentir les ardeurs de l’enragée, Dodge parle de freins Brembo très puissants. Nous n’en doutons pas un instant! Entre la R/T et la SRT8, Dodge a eu la bonne idée de commercialiser le groupe Mopar qui rehausse les qualités dynamiques d’une R/T.
Le châssis original de la Charger provient de la Mercedes-Benz Classe E de précédente génération, ce qui s’avère être une bonne base, c’est le moins qu’on puisse dire. Pour la nouvelle mouture de la Charger, on l’a revu et les modifications sont des plus bénéfiques. Pourtant, comme par le passé, plus on monte dans la hiérarchie « chargerienne », plus les réactions de la voiture sont aiguisées. La tenue de route est toujours très relevée, peu importe le modèle, mais il est indéniable qu’une R/T présente moins de roulis en courbes qu’une SE, par exemple. Aussi, la direction, si elle n’offre pas suffisamment de retour d’information, se révèle plus précise qu’avant. À des vitesses pouvant faire perdre un permis de conduire pour les 200 prochaines années, la Charger R/T AWD se montre très stable. Alors, imaginez une SRT8! En conduite sportive cependant, les sièges n’offrent pas suffisamment de soutien latéral. Encore une fois, la SRT8 devrait régler ce problème.
La nouvelle Charger offre amplement d’espace pour ses occupants, son habitacle est confortable, son coffre est grand et ses moteurs sont très bien adaptés à son caractère brutal. Que demander de plus?