Lexus GX 2012: Une grosse boîte de luxe
Il est gros et il boit comme un trou sans fond. Il s’impose partout où il passe et son allure est démodée. Qui ça? Oncle Roger? Mais non! Tonton Roger ne mérite pas tant de compliments. Je parlais du Lexus GX460, autrefois connu sous l’appellation GX470.
Chez Lexus, la partie numérique du nom d’un véhicule reflète sa cylindrée. Par exemple, la ES350 reçoit un V6 de 3,5 litres. Je serais porté à ajouter que Lexus mêle ses propres cartes en donnant une appellation plutôt farfelue à ses modèles hybrides, mais ça, c’est une autre histoire. Toujours est-il que l’an dernier, le GX a vu sa cylindrée passer de 470 à 460. Est-ce donc à dire que le GX a perdu de sa superbe avec le temps?
Ça dépend de ce qu’on entend par superbe. Si on parle de physique, il existe des véhicules plus modernes et davantage au goût du jour. Après tout, le GX460 est une version plus cossue du Toyota 4Runner qui ne donne pas non plus dans le très délicat. La garde au sol du Lexus, comme nous le verrons plus loin, peut être une bénédiction dans certains cas, mais elle amène son lot de problèmes aux gens dont les jambes sont plus courtes que la moyenne! Accéder à bord demande alors une gymnastique souvent peu esthétique.
De la grande qualité
Dans l’habitacle, nom Lexus oblige, on n’y a pas été avec le dos de la cuillère morte, comme on dit chez les entraîneurs du Canadien. Les cuirs fins côtoient les boiseries triées sur le volet (et sur le volant!) et les rares plastiques affichent une grande qualité. On a rarement vu une Lexus mal assemblée et le GX ne fait pas exception. Le conducteur fait face à une instrumentation complète et bien agencée.
Les sièges sont invitants et même après plusieurs heures de route, ils demeurent tout aussi confortables. La deuxième rangée est agréable à vivre, sauf peut-être, la place centrale, plus dure. Le GX460 est un gros véhicule et les ingénieurs de Lexus ont eu l’idée d’y incorporer une troisième rangée de sièges. Si le Toyota 4Runner n’en propose pas, il doit y avoir une raison et on la découvre quand on voit ce que les gens de Lexus ont fait avec cette rangée. Dans le genre ridicule, c’est dur à battre, surtout quand on parle d’un véhicule d’au moins 70 000$. Disons simplement que ça peut dépanner, point.
Le coffre est très grand, mais certaines personnes pourraient ne pas apprécier le sens de l’ouverture du hayon puisque les pentures sont placées à droite. C’est une question de goût ou d’habitude. Mais tous s’entendent pour louanger le fait que la vitre ouvre séparément du hayon. C’est très pratique, surtout quand on veut transporter des objets longs comme des madriers. Le seuil de chargement est très élevé, on s’en doute, et il n’existe aucune possibilité de rangement sous le plancher.
Moins, c’est parfois mieux
Nous nous demandions, plus tôt, si le GX avait perdu de sa superbe en devenant un 460 après avoir été un 470. Pas du tout, au contraire! Le V8 de 4,6 litres développe plus de chevaux et de livres-pied que le moteur qu’il remplace. Et, selon Toyota, il est plus économique. Remarquez que ce n’était pas très difficile de faire un moulin moins gourmand! Vous vous doutez bien, cependant, que « plus économique » pour un véhicule de plus de 2300 kilos ne veut pas vraiment dire économique… Au moins, les performances sont relevées.
Le couple élevé est relayé aux quatre roues grâce à une transmission automatique à six rapports qui a l’excellente idée de se faire oublier. Le rouage intégral provient de chez Torsen et s’avère extraordinairement compétent, même dans la version de base. Ceux qui, pour à peine 8 000$ supplémentaires, optent pour le groupe Ultra Premium ont même droit à un rouage encore plus sophistiqué puisqu’il propose le « Sélecteur Tout Terrain », qui permet de choisir le type de sol sur lequel on roule. Mais, sélecteur ou pas, il y a fort à parier que personne, ou à peu près, n’exploitera jamais la moitié du potentiel du GX. Pour ceux que ça intéresse, mentionnons que l’angle d’attaque est de 28 degrés et que celui de départ est de 25. C’est surtout le boîtier de transfert qui permet de passablement démultiplier les rapports de la transmission et qui fait du véhicule un véritable bulldozer.
Sur la route, le GX est loin d’être un parangon de sportivité. Certes, il avance avec célérité, mais la moindre courbe fait ressortir un vilain roulis. Les transferts de poids sont exacerbés par des suspensions favorisant le confort plutôt que la tenue de route. La direction n’offre aucun retour d’information et on a toujours l’impression d’avoir le temps de réciter un rosaire entre le moment où on tourne le volant et celui où les roues commencent à virer. Malgré tout, conduit dans les règles de l’art, le GX emmène ses passagers à bon port, en toute sécurité. En effet, le nombre de coussins gonflables et de technologies visant à préserver l’intégrité des occupants avant et pendant un accident est très élevé! Et puis, le fait de savoir qu’on a, sous nous, un véritable châssis de camion a un petit quelque chose de rassurant. Tout comme le fait de savoir qu’on ne se retrouvera pas au garage à tout moment, la fiabilité de Lexus étant considérée comme au-dessus de la moyenne.