Volkswagen Golf 2012: Tellement nous!

Les Québécois aiment l’automobile et aiment surtout la conduire. La Volkswagen Golf, avec son tempérament enjoué et l’impression de solidité qu’elle dégage, convient donc parfaitement à notre peuple. De plus, puisqu’on ne parle pas d’une voiture vendue à prix de fous, elle est accessible à plusieurs bourses, ce qui tombe bien puisque les Québécois, pour diverses raisons, investissent souvent moins que d’autres nations dans l’automobile. La Golf est une hatchback, une catégorie de voitures plus prisée des Québécois que de tout autre Nord-Américain. Il y a sans doute plusieurs raisons à cela, mais laissons les sociologues « sociologuer » à leur guise!
Malgré le paragraphe précédent, la Golf se fait royalement malmener au chapitre des ventes par un membre de sa famille... En effet, depuis l’année dernière, Volkswagen a décidé de repositionner la Jetta et d’en faire sa voiture d’entrée de gamme. Pour y parvenir, la marque allemande a baissé son prix de plusieurs milliers de dollars. Résultat : la Jetta est dorénavant moins dispendieuse que la Golf. Alors, pourquoi opter pour cette dernière?

Simplement parce que la Golf demeure toujours aussi agréable à conduire – plus que la Jetta (sauf la GLI) si vous voulez mon avis – et que ses configurations hatchback et familiale lui permettent de transporter beaucoup, beaucoup de matériel. Sa légendaire solidité, sa surprenante longévité, sa fiabilité qui ne cesse de s’améliorer (ce n’est pas encore parfait, toutefois) et sa valeur de revente élevée sont aussi des facteurs à ne pas négliger. Malheureusement, quand on parle au portefeuille, la Jetta possède des arguments-chocs!

Famille élargie

La Golf, qui ne connaît aucun changement majeur cette année, se décline en trois modèles : trois portes, cinq portes et familiale. Le moteur de base de ces trois modèles est le cinq cylindres 2,5 litres développant 170 chevaux, une puissance plus qu’adéquate pour les besoins quotidiens. Ce moteur est jumelé à une très agréable transmission manuelle à cinq rapports. Une automatique est aussi offerte. Cette boîte à double embrayage devrait servir d’exemple pour tous les constructeurs automobiles tant elle est bien étagée.

La cinq portes et la familiale ont droit à un moteur particulièrement prisé des Québécois, un quatre cylindres de 2,0 litres turbodiesel. Cet increvable moteur n’est pas très puissant, mais son couple très élevé compense joyeusement! Si ce type de mécanique vous rebute encore, sachez qu’on est très loin des moteurs d’autrefois qui claquaient et qui puaient! Sa consommation est très retenue et les performances ne sont pas hypothéquées. Qui plus est, la valeur de revente d’une Golf diésel demeure très élevée. Cette version a droit aux mêmes boîtes que le 2,5 et personne ne viendra s’en plaindre.

La sportivité, dans la famille Golf, a un nom : GTI. Ce modèle, proposé avec les trois et cinq portes, cache sous son capot, un quatre cylindres de 2,0 litres turbocompressé. La puissance ne fait jamais défaut, peu importe le régime du moteur. Les reprises et les accélérations sont très vives et il faut même faire attention pour ne pas faire trop monter les tours dans la zone rouge. Le réflexe de l’amateur de conduite inspirée serait de choisir la transmission manuelle à six rapports… et il ne sera pas déçu! Cependant, l’automatique DSG promet des changements de rapports plus rapides. Sur une piste, un pilote professionnel réalise de meilleurs temps avec cette boîte qu’avec une manuelle. C’est tout dire.

Peu importe la mécanique, la tenue de route est très relevée, tandis que le confort est préservé. Bien entendu, la GTI offre une tenue de route encore plus incisive mais le confort en souffre un peu. En fait, pour tous les commentaires faits sur la conduite d’une Golf, on doit se dire que la GTI est toujours un peu meilleure. Prenez la direction. De précise et communicative dans les versions régulières, elle devient très précise et très communicative dans la GTI. Les freins sont toujours très puissants, mais, en regardant les données de l’AJAC (Association des journalistes automobile du Canada), on se rend compte qu’ils stoppent la GTI dans des distances correctes, tout simplement.

Vive la famille!

Les modèles à cinq portes sont les plus prisés à cause de leur polyvalence accrue. Curieusement, les dimensions extérieures de cette version et de la trois portes sont identiques! Pour environ 1 000$ supplémentaires, la cinq portes demeurent un excellent choix, plus conviviale et plus facile à revendre. Reste la familiale, dans une catégorie à part. Au Québec, cette voiture compte son lot d’admirateurs. Naviguant pratiquement seule, avec la Hyundai Elantra Touring, dans le créneau des familiales compactes, la Golf familiale possède un coffre extraordinairement grand (il peut engouffrer entre 930 et 1890 litres, selon que les dossiers de la banquette arrière soient relevés ou abaissés).

La Golf, malgré sa bataille déloyale contre la Jetta, demeure toujours une référence dans la catégorie des voitures compactes. Mais il ne faut pas se faire d’histoires. Si ce n’était du Québec, la Golf ne serait peut-être même pas vendue en Amérique du Nord, tellement elle ne correspond pas aux goûts du reste de notre continent. La Jetta, elle, l’a compris!