Lexus ES 330, Sortez la calculatrice !

Publié le 23 mars 2005 dans 2005 par Jean-Georges Laliberté

Présumons qu'en matière de voiture, vous aspirez au confort et à la quiétude, bien plus qu'aux performances et à l'agilité routière. Le luxe ne vous laisse donc point indifférent, et la perspective d'arborer un écusson de prestige sur le capot de votre voiture titille votre ego. Mais cela comporte un prix, un prix que vous vous êtes jusqu'à présent refusé à payer.

Eh! bien il est temps de ressortir la calculatrice, car Lexus a une offre à vous faire. Que diriez-vous d'une ES 330 en version de base (astucieusement nommée « Édition Spéciale ») affichée à 39 900 $ ? Cela représente environ 3 000 $ de moins que le prix d'attaque de l'an dernier. Magie ? Illusion, plutôt ; celle du jeu des options. Ainsi, le pédalier réglable, le changeur pour 6 CD et le toit ouvrant ne font plus partie de la dotation de base. On les retrouve plutôt dans le nouveau groupe d'options « Apparence », qui ramène la facture à 43 900 $, soit 100 $ de plus que le ticket d'admission de l'an dernier...

Non, vous ne vous faites pas avoir ! C'est que, si les équipements précités disparaissent de la version de base en 2005, d'autres s'ajoutent. Ainsi, les sièges avant chauffants sont maintenant ventilés, le siège du passager se munit de la mémorisation pour deux occupants, et le volant reçoit des commandes audio redondantes (il était temps), sans oublier l'arrivée d'un dispositif de vérification de la pression des pneus. De plus, tous les groupes d'options (il y en a quatre) incluent désormais des pneumatiques de 17 pouces. Au total, Lexus estime qu'une ES 330 avec groupe « Apparence » donne droit à une valeur de 1 200 $ d'équipement supplémentaire, alors qu'au sommet de l'échelle, une version pourvue du groupe Navigation se détaille à 700 $ de moins que l'an dernier.

Un havre de paix

Hormis cette avantageuse révision du rapport prix/équipement, il n'y a rien de nouveau en 2005, si ce n'est de discrètes retouches apportées au design extérieur. Il faut être fin observateur pour noter la différence, même si Lexus affirme que la ES 330 « attirera les regards » avec le nouveau style de sa calandre, de son pare-chocs avant, et de ses phares avant et feux arrière.

La Toyota Camry soumet cette année les mêmes éléments de carrosserie à un remodelage, ce qui n'est bien sûr pas un hasard, car pour ceux qui l'ignoreraient encore, les deux voitures ont un important bagage génétique commun. C'est donc sans surprise que l'on retrouve sous le capot de la Lexus le V6 3,3 litres qui équipe la Camry SE « sportive ». Souple, soyeux et remarquablement silencieux, il n'a pas la fougue de certaines rivales plus athlétiques telle que la Infiniti I35, mais il procure à la ES 330 des accélérations et des reprises honorables pour sa catégorie. La boîte automatique à cinq vitesses qui lui est asservie favorise sa frugalité à la pompe, à défaut de pimenter ses performances. Elle passe les rapports avec fluidité et compétence, bien qu'elle marque parfois des hésitations à rétrograder, en dépit (ou à cause) du système "Super ETC" qui adapte la sélection et la vitesse des changements de rapports aux habitudes de conduite.

La paix amène l'ennui

Cette berline de luxe ne vous convie pas à une expérience de conduite, mais à une expérience de roulement. On s'y sent comme dans une bulle, isolée de la route et de ses tumultes. Les suspensions lissent délicatement les inégalités de la chaussée, peut-être trop même, car l'inclinaison prononcée de la caisse en virage déçoit pour une voiture de ce prix, et pourrait vous amener à considérer le groupe d'options « Luxe Ultra » offrant une suspension ajustable. Celle-ci propose des réglages plus ou moins fermes des amortisseurs selon le type de conduite que vous recherchez. Bien que la différence des réglages soit perceptible, ne vous attendez pas à ce qu'ils transforment la Lexus en berline sport. La direction, assez précise, ne transmet pas de sensations routières, et les limites des pneumatiques sont rapidement atteintes, auquel cas l'antipatinage et le système de contrôle de stabilité (optionnels et un peu paranoïaques) vous ramènent promptement à l'ordre. Par ailleurs, les freins disposent d'amplement de puissance et d'endurance.

La silhouette de la ES330 rappelle beaucoup la Toyota Camry, on le lui reproche souvent. Pourtant, la qualité de son assemblage et de sa peinture confèrent à la Lexus une allure aboutie par rapport à sa « roturière » cousine. Décoré avec goût, son habitacle donne droit à des boiseries véritables et à des cuirs souples et épais. Même les plastiques ont riche aspect, alors que la finition reste, comme toujours, impeccable. On se coule dans de confortables sièges avant qui procurent un bon support lombaire, et un maintien latéral insuffisant. La banquette arrière alloue un soutien potable pour les cuisses, et peut accueillir un troisième adulte dans un confort relatif, malgré la présence d'une trappe à skis. Le coffre aux formes régulières offre une bonne contenance. Enfin, quatre coussins frontaux/latéraux à l'avant, et deux rideaux latéraux assurent la protection des occupants.

Quoi d'autre ? La climatisation est bizone, chaque fenêtre dispose d'un contrôle automontée/descente, et les rétroviseurs sont à atténuation chromique, ce dont ne peut se vanter une Camry XLE "full" au bouchon vendue à environ 3 000 $ de moins. Mais cette dernière inclut l'antipatinage et l'antidérapage, sans oublier le chargeur pour 6 CD. Pour que la Lexus puisse en dire autant, la différence passe à 9 000 $, presque 11 000 $ avec les taxes. En ce qui me concerne, la calculatrice aura le dernier mot. Et vous ?

Share on FacebookShare on TwitterShare by emailShare on Pinterest
Partager

ℹ️ En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de cookies telle que décrite dans notre Politique de confidentialité. ×