Subaru Tribeca 2012: Son concurrent? Son petit frère!
Pour ce constructeur, le design ne fait pas partie des priorités. Bien entendu, cet aspect de la conception d'une automobile demeure importante pour la compagnie, mais puisque Fuji Heavy Industries, le propriétaire de Subaru, est dirigé par des ingénieurs, la mécanique a bien entendu préséance sur le style. Mais on nous a toujours proposé d'intéressantes exceptions et la dernière en lice est le Tribeca. Le plus gros multisegment jamais produit par ce constructeur s’est démarqué par une silhouette audacieuse lors de son lancement en 2006.
D'ailleurs, pour mousser le lancement de ce produit, le constructeur mettait en évidence la planche de bord qui s'était méritée des prix de design à quelques reprises. La partie arrière de la caisse était également fort réussie avec ses feux horizontaux, son hayon incliné vers l'avant et ses parois latérales dotées de surplomb en partie supérieure. L’ensemble était d’un bel effet.
Malheureusement, cette nouvelle venue était fortement handicapée par une calandre très controversée. Suite au départ d’Andreas Zapatinas, qui a abandonné son poste de directeur du design, le style de ce véhicule a été révisé et la calandre complètement transformée. Plusieurs critiques soulignaient à l'époque qu'on s'était inspiré de la Chrysler Pacifica pour cette nouvelle version. Heureusement, l'habitacle a été épargné et est toujours offert de nos jours.
Le pour et le contre
Dès son arrivée sur le marché, les avis étaient partagés quant au tableau de bord. C’est que la console centrale se prolonge vers la planche de bord et s'élargit afin de loger les boutons de réglage pour l’audio, les buses de ventilation et les contrôles de la climatisation. Ceci a pour avantage de faciliter l'accès à ces commandes. Par contre, cet élargissement et la conception enveloppante de l'ensemble donnent l'impression de manquer d'espace à l'avant. Cette disposition plaît toutefois à certains, qui apprécient d’être en contact avec les commandes de façon immédiate. Par contre, nombreux également sont ceux qui auraient préféré profiter de plus de dégagement. Par ailleurs, les deux cadrans principaux sont logés dans une nacelle relativement profonde et de consultation facile.
Comme le veut la tendance actuelle, on retrouve diverses commandes sur les rayons horizontaux du volant, celles de l’audio entre autres. Un détail intéressant : les boutons qui commandent individuellement la température de la climatisation ont un écran numérique en leur centre pour afficher le niveau de température choisi.
Les sièges avant sont confortables, mais la seconde rangée pourrait l’être davantage avec une banquette mieux rembourrée et offrant un meilleur dégagement pour les jambes. Il existe une troisième rangée de sièges, mais elle sera peu utilisée, en raison de son inconfort et de la difficulté à y accéder. Et si vous voulez beaucoup d’espace pour les bagages, mieux vaut ne pas déployer cette troisième rangée. Soulignons au passage que la qualité de la finition et des matériaux est de première qualité, comme c'est généralement le cas sur une Subaru.
Bon moteur, transmission moyenne
L'arrivée sur le marché de ce modèle a intéressé un bon nombre d’individus qui y voyaient une alternative intéressante à la Lexus RX350. Cette dernière est plus luxueuse et également plus cher, mais pour plusieurs, la Subaru restait intéressante aussi bien en raison de son excellent rouage intégral que pour son moteur six cylindres à plat produisant 255 chevaux. Toutefois, cette motorisation était handicapée par une transmission automatique à cinq rapports dont les performances se révélaient fort décevantes. On a révisé la chose en 2008, mais pour plusieurs, il était trop tard. Malgré tout, cette transmission n'est pas encore aussi efficace que ce que la concurrence nous propose. Rien de dramatique, mais quand on dépense près de 50 000$ pour une voiture, on s'attend à une certaine douceur lors des passages des rapports.
Le comportement routier de la plus luxueuse des Subaru se mérite de bonnes notes tant pour son habilité à avaler les virages, son roulis contrôlé et sa direction précise. Sur nos routes en mauvaises conditions, la suspension ni trop souple, ni trop ferme sait se faire apprécier. Et il faut souligner l'extrême rigidité de la plate-forme. Il suffit de rouler à des vitesses relativement élevées sur une route défoncée – chose pas trop difficile à trouver au Québec – pour s'en convaincre. Ajoutons également que l'insonorisation est bonne. Bref, ce constructeur a voulu produire un modèle de haut de gamme et il a pris tous les moyens pour le faire.
Malheureusement, ce modèle commence à prendre de l’âge. Et comme si cela n'était pas assez, son principal concurrent est l’Outback, un frère dont la conception est plus moderne et qui propose, entre autres, le même moteur six cylindres dans sa version la plus luxueuse. Cela explique certainement pourquoi depuis deux ans, les ventes de la Tribeca ne sont plus ce qu'elles étaient. Il ne faudrait pas se surprendre si la carrière de ce modèle sept places se terminait d'ici quelques mois.