Lamborghini Gallardo 2012: Métamorphose en vue
La Gallardo est une véritable bête qui peut se montrer sublime et caractérielle à la fois. Si l’on se trouve en état d’apothéose devant l’Italo-Allemande en raison de ses performances éclatantes et du son presque guttural de son V10 atmosphérique, on est déçu un peu lorsque l’on est confronté à un bilan de fiabilité plutôt aléatoire.
À ce chapitre, je peux vous préciser que mon expérience personnelle avec deux exemplaires de la Gallardo, qui ont roulé dans le cadre du Challenge Trioomph, n’a ne s’est pas révélée être des meilleures. Notre première voiture a dû recevoir non pas un, mais bien deux nouveaux moteurs en raison de problèmes électroniques, alors que la seconde a également fait l’objet d’un changement de moteur pour des raisons mécaniques. Conséquemment, nous nous devons de qualifier la fiabilité de ce modèle comme étant aléatoire.
Une conduite typée
Malgré ces impairs, la Gallardo impressionne grandement par son comportement routier très typé sur circuit. Sur la grande majorité des modèles, le V10 atmosphérique livre sa puissance par l’entremise d’une boîte robotisée appelée e-gear, qui est couplée à un rouage intégral. Avec 560 chevaux livrés aux quatre roues, l’accélération initiale de la Gallardo est saisissante, tout comme la sonorité à la fois gutturale et très évocatrice du moteur. Sur le circuit du mont Tremblant, la direction de la Gallardo s’avère plus lourde que celle de la Audi R8 5.2, malgré le fait que ces deux voitures soient semblables sur le plan technique. Après tout, elles sont toutes deux des intégrales animées par des moteurs V10 montés en position centrale. La présence du rouage intégral signifie également que la Gallardo présente une tendance légèrement plus marquée vers le sous-virage. Avec la boîte robotisée e-gear, les changements de rapports se font sans même que le conducteur n’ait à lever le pied de l’accélérateur et chaque rétrogradation commande automatiquement une montée du régime moteur au neutre avant l’enclenchement du rapport inférieur. Le principal défaut de cette boîte robotisée est que les paliers de commande de passage des vitesses demeurent fixes et ne suivent pas le mouvement du volant. Cela gêne un peu le passage au rapport supérieur en sortie de courbe, puisqu’il faut obligatoirement déplacer sa main droite pour aller actionner le palier.
En matière de style, la Gallardo est une voiture qui a de la gueule et qui ne sera jamais confondue avec une voiture d’une autre marque tellement sa silhouette est taillée au couteau. En fait, son look s’apparente davantage à celui d’un avion furtif que d’une automobile. Même si la Gallardo n’adopte pas les portières en élytre qui sont le propre de la Murcielago, elle demeure une authentique Lamborghini.
Afin de maintenir l’intérêt pour la Gallardo, Lamborghini a produit plusieurs nouvelles variantes au cours des dernières années. Ainsi, les versions Superleggera (Super Légère, en italien) ont été ajoutées au catalogue, de même que les plus récentes Gallardo Tricolore, sur laquelle on retrouve une bande décoratrice, représentant les trois couleurs du drapeau italien, disposée sur toute la longueur de la voiture afin d’évoquer le 150e anniversaire de l’unification de l’Italie. Il y a également la Gallardo Bicolore qui, comme son nom l’indique, est dotée d’une peinture deux tons : le toit et la partie arrière de la voiture sont de couleur noire, contrastant ainsi avec l’une des cinq couleurs disponibles pour la carrosserie. Sur le plan technique, la Bicolore n’est pas dotée du rouage intégral, mais est plutôt une propulsion, tout comme le modèle spécial Balboni, qui rend hommage à l’un des célèbres pilotes d’essai de la marque.
De la Gallardo à la Cabrera
Règle générale, lorsqu’un constructeur se met à lancer des éditions spéciales ou des versions plus typées de modèles existants, cela signifie que les jours du modèle en question sont comptés. C’est probablement ce scénario qui a cours actuellement avec la Gallardo, lancée en 2003 et restylée en 2008. C’est qu’elle a du mal à affronter la plus récente Ferrari 458 Italia, sans compter qu’elle doit maintenant de subir les assauts de la nouvelle McLaren MP4-12C. C’est pourquoi la nouvelle génération du modèle s’appellera Cabrera, un nom choisi par Stefan Winkelmann, l’actuel président de la marque, ce qui respecte la tradition établie chez le constructeur de Sant’Agata, soit celle de nommer les voitures en l’honneur de célèbres taureaux. Dans ce cas-ci, le nom Cabrera ne désigne pas un taureau en particulier, mais bien une célèbre lignée de taureaux de combat. Voilà un nom particulièrement à propos, quand on tient compte de la récente tendance qui veut que plusieurs modèles différents soient développés à partir d’une même voiture. Comme elle devra livrer bataille à son éternelle rivale en provenance de chez Ferrari, la Cabrera devrait être animée par un V10 atmosphérique développant 600 chevaux, qui sera jumelé au rouage intégral. De plus, le style de sa carrosserie devrait établir un lien direct avec la nouvelle Aventador, tout en faisant un usage étendu de pièces réalisées en plastique renforcé de fibre de carbone, afin de réduire le poids de la voiture. En espérant qu’elle soit fiable…