Mercedes-Benz Classe CL 2012: Au nom de l’opulence

Publié le 4 avril 2012 dans 2012 par Marc Lachapelle

Les grands coupés CL sont comme le tigre de Sibérie : ils vivent dans les hauteurs, on les voit rarement et ils n’ont à peu près aucun ennemi naturel. Racés et longs sur pattes, leurs mouvements habituels sont plutôt lents et fluides, mais lorsqu’ils se mettent en mouvement, c’est pour bondir et atteindre des vitesses étonnantes en trois battements de cils. Longues, lourdes, puissantes et dotées de tous les raffinements et technologies imaginables, les CL n’existent que pour le luxe pur, consommé sans remords et sans retenue. Plaisirs des yeux, plaisirs des sens et satisfaction béate du fauve repu.
On croirait à tort que les coupés CL ne sont que des versions à deux portières des berlines de Classe S. Les deux séries partagent évidemment leurs éléments structurels de base, quelques moteurs, de nombreuses composantes et la plupart des technologies dont ils sont pourvus. Les berlines peuvent cependant être véritablement utiles alors que les coupés CL n’existent que pour le bon plaisir de leur maître (ou maîtresse) et son invité(e) privilégié(e).

Priorités claires

C’est à peine si leurs créateurs ont accordé un moment d’attention au confort et à l’agrément des éventuels passagers arrière alors qu’il s’agit d’un souci primordial dans le cas des Classe S. À preuve, le dégagement pour les jambes est supérieur de 0,8 cm à l’avant dans le coupé CL 550 4Matic mais inférieur de 25,6 cm à l’arrière, si on compare avec la berline S 550 4Matic. Les places arrière sont quand même plus spacieuses que dans la génération précédente du CL, même pour un adulte de taille supérieure à la moyenne, mais l’accès y est toujours ardu pour les moins agiles.

C’est différent à l’avant, où l’accueil est digne d’une suite princière. On devrait parler du confort sybaritique d’un yacht plutôt que d’un jet privé, parce que l’espace n’est pas compté dans le premier. Les coupés CL, qui s’étendent sur plus de 5 mètres d’un pare-chocs à l’autre, sont plutôt l’équivalent automobile moderne des Riva Super Aquarama, ces embarcations en acajou au chic incomparable, lourdes et puissantes, dont les vedettes de cinéma raffolaient pour accoster avec style au Festival de Cannes. Riches boiseries, cuir mur à mur et gros moteurs qui rugissent.

Le capot est à l’avant pour les coupés CL et on n’y trouve qu’un seul moteur à la fois, mais quel moteur! Et ça vaut pour chacun des quatre modèles. Le CL 550 4Matic, par exemple, est le seul à profiter d’un rouage intégral, ce qui en fait évidemment le meilleur choix pour une utilisation continue en terre québécoise. Les amateurs de ski devront toutefois composer avec l’absence d’un passe-ski dans un coffre tout de même accessible et d’une bonne longueur. Le CL 550, donc, amorce sa deuxième année avec son V8 à double turbo et injection directe de 4,6 litres qui produit 429 chevaux soit 17 de plus que la version qui anime la CLS 550. Gros couple à tout régime, sonorité magnifique en accélération et grande douceur pour un V8. Il est jumelé à la boîte automatique à 7 rapports.

Performance et sportivité montent de quelques crans avec la CL 63 AMG qui est dotée d’un autre V8 biturbo à injection directe qui fait 5,5 litres et 536 chevaux, avec mode d’arrêt-redémarrage et boîte de vitesses AMG à 7 rapports et embrayage automatisé. Là encore, c’est 18 chevaux de plus que pour la CLS 63 AMG, mais le CL 63 AMG a quand même 265 kilos de plus à propulser. Et la puissance grimpe à 571 chevaux si on choisit le groupe performance AMG optionnel, qui ajoute aussi un volant, des moulures en fibre de carbone et des jantes de 20 pouces en alliage forgé et supprime la bride électronique qui limite normalement la vitesse de pointe à 250 km/h.

Les CL 600 et CL 65 AMG sont propulsées par des V12 biturbo de 5,5 et 6,0 litres qui produisent respectivement 510 et 621 chevaux et un couple maxi phénoménal de 612 lb-pi à 1 800 tr/min et 738 lb-pi à 2 300 tr/min. Ils sont jumelés à la même boîte automatique à 5 rapports soignée par la division AMG. Les quatre coupés CL peuvent boucler le 0-100 km/h en moins de 5 secondes malgré leur poids. Le plus lourd est le CL 65 AMG qui fait 2 275 kg donc un peu plus de deux tonnes et demie.

Néanmoins agiles

Les coupés CL ne font pas leur poids en conduite et sont maniables en ville, grâce à un diamètre de braquage assez court pour leur taille. Leur suspension demi-active ABC (automatic body control) fonctionne aussi impeccablement. Nettement mieux qu’auparavant, à vrai dire. La sensation de roulement est encore un peu artificielle, mais le contrôle du roulis en virage est mieux dosé, plus naturel. L’ABC ne se contente plus de se raffermir autant que nécessaire pour empêcher le moindre roulis en surchargeant du même coup le pneu avant extérieur au virage.

Redessinés avec bonheur l’an dernier, les CL alignent une panoplie inégalée de systèmes électroniques d’aide à la conduite de toute nature, conformément à leur statut au sommet de la pyramide chez Mercedes-Benz. Le seul rival sérieux du CL 65 AMG est sans doute le coupé Bentley Continental Supersports dont la puissance est identique et le prix comparable. Pour le reste, ces grands fauves se contentent de leur étroit créneau, un territoire qui leur est acquis.

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