Lexus LS430, U.S. qu'on s'en va ?

Publié le 23 mars 2005 dans 2005 par Alain Morin

Il n'y a pas si longtemps, les grosses berlines de luxe étaient uniquement l'affaire des Américains. On se rappelle encore avec nostalgie la belle époque des Imperial Crown Victoria, des imposantes Lincoln Continental ou des Cadillac Eldorado qui n'en finissaient plus. Aujourd'hui, lorsqu'on parle de berlines de luxe, on fait plutôt référence aux Mercedes-Benz et aux BMW. On oublie trop souvent que Infiniti et Lexus font partie de ce lucratif créneau.

La LS430 demeure, jusqu'à maintenant, le porte-étendard de la gamme Lexus. Seulement à regarder les lignes de la carrosserie, on peut affirmer sans se tromper que la concurrence s'appelle, en premier lieu, Mercedes-Benz classe S ! Et la LS430 ajoute à son équipement standard une fiabilité et un service à la clientèle qui manquent aux produits allemands, qu'ils s'appellent Mercedes-Benz ou BMW...

Quoiqu'il en soit, la LS430 la plus démunie reçoit tout de même une transmission automatique à six rapports avec mode manuel, toutes les aides électroniques à la conduite, le changeur à six disques, des sièges en cuir de belle qualité et chauffants, même à l'arrière, un écran pare-soleil de lunette arrière assisté, un beau volant gainé de cuir et de bois, des essuie-glaces activés par la pluie et j'en passe. Les différents groupes Premium et le groupe Sport permettront à quelques bien nantis de se hisser encore un peu plus haut dans l'échelle du prestige. Et, chose absolument aberrante pour un véhicule de plus de 100 000 $, le chauffe-bloc et l'ensemble de tapis, entre autres, ne sont disponibles qu'en option... Le pauvre en moi s'imagine qu'il doit être plutôt facile d'obtenir gratuitement ces indispensables attributs (au Québec surtout !) avant d'apposer sa signature au bas d'un contrat !

Douceur professionnelle

Peu importe la version, la LS430 peut compter sur un V8 de 4,3 litres (d'où le 430) qui fait dans les 290 chevaux et 320 lb-pi de couple, disponibles à 3 400 tr/min. Si ces données sonnent comme du chinois à vos oreilles, ce n'est pas vraiment grave. Ils veulent tout simplement dire que peu importe la vitesse à laquelle vous roulez, vous avez suffisamment de puissance pour doubler un retardataire. De plus, ce moulin tourne comme une horloge et avec une douceur, une douceur... Toyota (pardon, Lexus), a eu la bonne idée de le marier à une transmission automatique à six rapports qui se révèle tellement soyeuse qu'on se demande s'il y en a une ! Le seul reproche qu'on pourrait lui adresser concerne son fonctionnement en mode manuel alors qu'elle semble plus endormie. À l'instar de pratiquement tous ces systèmes qui ne sont ni parfaitement automatiques ni parfaitement manuels, on s'en lasse vite.

Les suspensions, ajustées pour assurer un maximum de confort, ne se montrent, heureusement, pas trop flasques. Les courbes prises avec un peu trop d'effervescence se négocient avec un aplomb surprenant, et si jamais, dans son enthousiasme le conducteur allait trop loin, le système de contrôle de stabilité latérale le ramènera dans le droit chemin (ou plus généralement, dans la courbe !) Vous aurez compris qu'on ne parle pas ici d'une voiture sport. Il s'agit plutôt d'une berline de prestige performante, étonnamment économique vu son poids respectable mais pas nécessairement très agile. Pour un peu plus de vitalité dans le comportement routier, il faut cocher l'option Groupe Sport qui, avec sa suspension calibrée différemment et ses pneus de 18'', rehausse l'agrément de conduite, un élément vraiment discret...

Pour la passion, on repassera...

Voilà bien le plus grand défaut de la LS430. Elle n'offre pas ce qui fait craquer pour une BMW ou une simple Mazda3. Il ne s'agit pas seulement de la ligne, assez ordinaire. Il lui manque ce petit quelque chose qu'on retrouve en tenant un volant juste un peu ferme (celui de la LS430 est tristement léger) ou en ressentant la voiture par ses bruits et vibrations. La LS430, elle, fait preuve d'une insonorisation à toute épreuve. En effet, pratiquement tout le dessous de cette voiture est recouvert d'un isolant pour assurer un minimum de décibels dans l'habitacle. Le confort des sièges est, vous vous en doutiez bien, rien de moins que princier. L'espace ne fait jamais défaut que ce soit à l'avant ou à l'arrière mais si la console centrale était un tantinet moins large, personne ne s'en plaindrait. Quant au système audio Mark Levinson, il a réussi à impressionner mon fils de 17 ans, incurable amateur de musique trop forte. Je persiste à croire que Nora Jones aurait été mieux adaptée que Marylin Manson à l'univers d'une LS430, mais enfin...

Le tableau de bord, garni de belles boiseries, recèle une foule de gadgets, certains plus intéressants que d'autres. Le système de repérage par satellite mérite des fleurs malgré la complexité de sa programmation. Cet écran renferme aussi toutes les données sur la climatisation, le système audio et peut même être activé par la voix. Sans doute que mon anglais à fort accent français ne plaisait pas à la madame dans l'ordinateur puisqu'elle ne donnait jamais la bonne réponse à mes commandes.

La Lexus LS430 est, indéniablement, une voiture de prestige qui répond parfaitement aux souhaits de son public cible. Sûre, performante, fiable et confortable. On a pas vraiment besoin de plus sous le soleil floridien... Sinon, on chuchote de plus en plus fort que Lexus présentera bientôt une voiture plus longue et plus puissante que la LS430. Un V10 ou un V12 propulserait ce véhicule vers les comptes de banques pouvant se permettre une alternative aux Maybach et futures Cadillac V12 !

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