Suzuki Grand Vitara 2012: Ce serait pourtant si simple

Publié le 4 avril 2012 dans 2012 par Denis Duquet

Bien des gens se demandent ce qui se passe avec Suzuki. Alors qu’on a fermé quelques concessionnaires au Québec, le nombre de modèles offerts au public se compte sur les doigts de la main. Et pendant que la catégorie des VUS compacts est en pleine explosion, ce constructeur semble mettre tous ses œufs dans le même panier : celui de la Kizashi. Cette berline n'est pas dénuée de qualités, mais certaines décisions de mise en marché semblent ralentir sa popularité. Quoi qu'il en soit, on a l’impression que le Grand Vitara est laissé de côté.
Le Grand Vitara est pourtant un véhicule qui mérite notre intérêt. Lorsqu’on le compare, par exemple, au très populaire Toyota Rav 4, force est d'admettre que les deux modèles se partagent plusieurs éléments et que le Suzuki n'est pas largué dans la comparaison, bien au contraire. Étrangement, la direction de ce constructeur ne semble pas en connaître tout le potentiel. Il ne faut pas en conclure qu’il est le meilleur de sa catégorie, mais il possède tout de même des qualités intéressantes pour se tailler une place nettement supérieure à celle qu'il occupe actuellement sur notre marché.

Allez donc savoir pourquoi

À ses débuts, il était l'un des rares de la catégorie à proposer un moteur V6. Voilà de quoi intéresser plusieurs acheteurs. Mais la nouvelle s'est vite répandue : ce moteur n'était pas plus puissant que les quatre cylindres de la concurrence et sa consommation n'était pas exemplaire. Pour remédier à la chose, les ingénieurs se sont mis au travail et ont développé un moteur quatre cylindres de 2,4 litres produisant 166 chevaux. Chez Suzuki, on s’enorgueillissait de ce moteur puissant et dont la capacité de remorquage était de 3000 livres. Par la même occasion, on avait amélioré le V6 de 3,2 litres et sa puissance était  portée à 230 chevaux. En théorie, on avait réussi à améliorer la gamme et à consolider l'offre de ce modèle.

Mais comme ce constructeur ne fait rien comme les autres, on a rapidement découvert que le moteur quatre cylindres consommait pratiquement autant que le V6 tandis que ce dernier, dans sa nouvelle mouture, était plus rugueux que la moyenne et manquait nettement de linéarité. Tant et si bien qu'il a été éliminé dans le courant de l'année passée. Il ne reste donc qu’un seul moteur, un quatre cylindres qui offre un bon rendement, mais dont la consommation est élevée compte tenu de la cylindrée. En plus, au Canada, seule la transmission automatique à quatre rapports est offerte tandis que nos voisins du Sud peuvent quant à eux choisir une boîte manuelle à cinq rapports. Autre détail digne de mention : tous les modèles sont dotés du rouage intégral.

Capable de rouler hors route

Dans cette catégorie des VUS compacts, plusieurs exhibent la silhouette d'un utilitaire sport, alors qu’en réalité, il s'agit davantage de véhicules multisegments dotés d'une traction intégrale qui n'a pas été dessinée pour affronter des sentiers moins praticables. Dans cette catégorie, seules les Mitsubishi Outlander, Toyota Rav4 et Suzuki Grand Vitara proposent un rouage intégral digne de ce nom. Sur ce dernier modèle, il est possible de régler le rouage d'entraînement en quatre positions. Le mode 4H est pour la conduite de tous les jours, le 4H Lock pour rouler hors route, le 4L est une démultipliée pour les conditions extrêmement difficiles et enfin le N désactive le rouage d'entraînement pour faciliter le remorquage. Pour répondre aux besoins de la conduite hors route, les ingénieurs ont intégré à la plate-forme des longerons longitudinaux et transversaux afin d'offrir le meilleur des deux mondes, à savoir la robustesse d’un châssis autonome et le confort d’un monocoque. Soulignons également que les suspensions avant et arrière sont indépendantes, un élément qui devrait ajouter au confort.

Dans l'habitacle, on ne s'est pas lancé dans les excentricités. C’est simple, mais élégant et cette sobriété favorise l'ergonomie. De plus, l'instrumentation est facile à consulter avec ces chiffres noirs sur fond blanc. Et même si le volant fait un peu bon marché, il se prend bien en main et les commandes sur les rayons horizontaux tombent bien sous les pouces. L'habitacle est relativement confortable tandis que les matériaux qui le composent sont d'assez bonne qualité et que la finition est correcte. Détail à souligner, les sièges arrière s’inclinent, ce qui permet aux occupants de régler leur niveau de confort. Par contre, la porte arrière à battant est lourde en raison de la présence de la roue de secours qui y est accrochée.

Sur la route, le moteur est quelque peu rugueux, mais il livre la marchandise avec des accélérations correctes. Sa capacité de remorquage est impressionnante pour cette cylindrée, mais le prix à payer est une consommation assez corsée. Quant au rouage intégral, il est l'un des meilleurs de sa catégorie et permet de s'enfoncer dans la forêt avec d'assurance. Cependant, l’agrément de conduite est moyen, tout au plus. La suspension est ferme et le véhicule sautille sur les mauvaises routes tandis que la direction n'est pas tellement précise. Par contre, en virage, le Grand Vitara s’accroche. Bref, ce véhicule mérite un meilleur sort et Suzuki devrait lui offrir une mise en marché digne de ses qualités.

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