Mazda MX-5 2012: Le roadster qui refuse de grossir
Lorsque Mazda a dévoilé ce modèle il y a plus de deux décennies, le but de ses concepteurs était de nous proposer un petit cabriolet deux portes offrant un agrément de conduite élevé et une silhouette inspirée des voitures sport britanniques des années 60. Le succès fut immédiat et ce roadster est devenu le plus vendu dans l'histoire de l'automobile. Il faut féliciter Mazda de ne pas être tombé dans le même piège que la majorité de ces concurrents : l’embonpoint.
À quelques millimètres près, cette petite Mazda deux places a conservé ses dimensions d’origine. On a résisté à la tentation de la rendre plus longue, plus large et plus puissante, ce qui aurait entraîné une augmentation de la facture et sans doute une diminution de l'agrément de conduite. Mais avant de poursuivre dans l'évaluation de cette voiture, il est important de souligner les caractéristiques de cette catégorie. En effet, ce type de voitures privilégie l'agrément de conduite, l'agilité et la précision de la direction, au détriment d’un certain confort et sans rechercher les performances absolues.
Élégance et intimité
Dès la première génération, la MX-5 – qui se nommait Miata à l’époque – séduisait les gens par sa silhouette. La proportion de ses formes, son nez arrondi, son arrière relativement large, tous les éléments visuels en faisaient une voiture d'une incroyable élégance. De plus, c'est un des rares cabriolets dont la silhouette est tout aussi élégante que le toit rétractable soit en place ou pas. À ce sujet, il est possible de nos jours de commander cette Mazda en deux configurations de toit. La première est dotée d'un toit souple qui se replie et se remet en place en un tournemain. Mazda commercialise également une version à toit rétractable rigide. Cette option permet d'offrir une meilleure insonorisation de l'habitacle et facilite la conduite hivernale. Il est également très facile à remiser ou à déployer. Les ingénieurs de Mazda ont concocté un mécanisme qui permet de remiser le toit verticalement derrière les sièges des occupants. De cette façon, on n’enlève rien au coffre à bagages, relativement petit, soit dit en passant (150 litres).
Bien entendu, une fois le toit replié, l'accès à bord est grandement facilité. Par contre, lorsqu’il est déployé, une certaine agilité s’avère nécessaire pour prendre place à bord. Cela dit, même des personnes de grande taille peuvent s'asseoir sans difficulté et sans inconfort majeur. Par contre, si vous aimez prendre vos aises dans un habitacle, mieux vaut chercher ailleurs. L’espace est relativement exigu et conducteur comme passager se frottent souvent les épaules. Naturellement, les commandes sont faciles à atteindre et l'ergonomie générale peut être considérée comme bonne. Et pour les nostalgiques des vieilles voitures anglaises, les deux cadrans indicateurs sont toujours à chiffres blancs sur fond noir.
Un pilotage classique
De nos jours, lorsqu'on parle de voitures sport, on s'imagine un tonitruant moteur V8, parfois turbocompressé, dont le nombre d'équidés sous le capot dépasse les 500 chevaux. Mais à une certaine époque, les voitures sport, généralement d'origine britannique, étaient de petites dimensions, avec un moteur de petite cylindrée, dont les performances étaient relativement moyennes. Par contre, c'était la précision de la direction, la qualité générale de la tenue de route et l'implication du conducteur qui dominaient. La MX-5 respecte cet héritage. Ses dimensions sont toujours identiques tandis que son poids est relativement modeste à 1130 kg. Deux versions du même moteur sont au catalogue. Les deux partagent la même cylindrée, 2,0 litres, et la version la moins puissante produit 158 chevaux. C'est le moteur qui est couplé à la boîte automatique à six rapports. Peu importe le niveau d'équipement, les versions équipées de la boîte manuelle à cinq rapports voient la puissance de ce moteur portée à 167 chevaux. En fait, même si ce détail peut sembler superflu aux yeux des puristes, il s'agit d'une propulsion.
Les versions à boîte de vitesses automatique sont beaucoup plus intéressantes qu’elles ne l’étaient il y a de cela plusieurs années. La combinaison de ce petit moteur quatre cylindres avec une transmission automatique rendait la voiture anémique. À tel point qu'on avait littéralement abandonné cette option. De nos jours, les choses sont meilleures. La voiture reste relativement nerveuse et les temps d'accélération sont pratiquement identiques, à quelques millièmes près, à ceux réalisés avec la boîte manuelle.
Il n'en demeure pas moins que la force de cette Mazda, c’est l’agrément de conduite. Il ne faut pas compter sur la puissance brute du moteur pour obtenir des performances, il faut jouer du levier de vitesse et rétrograder pour sortir d'un virage avec plus de vélocité. Sur certaines voitures, de telles opérations sont fastidieuses et peu agréables. Dans le cas qui nous concerne, c'est tout le contraire. Le pédalier permet le pointe-talon tandis que le la course du levier de vitesse est d'une incroyable précision. Ce levier est doté d'un contrepoids pour favoriser les passages des rapports qui sont fort bien étagés. Somme toute, cette voiture ne s'adresse pas au m'as-tu-vu, mais bien aux personnes qui apprécient une conduite de précision.