Nissan cube 2012: Verticalement vôtre

Publié le 4 avril 2012 dans 2012 par Denis Duquet

S’il est une chose dont on ne peut accuser Nissan, c'est de ne pas essayer. Dans toutes les catégories, cet important constructeur nous arrive avec toutes sortes de propositions, de modèles tous plus différents les uns que les autres. Bref, chez Nissan, on tente sa chance.
L'un des gestes les plus audacieux a été le lancement de son modèle Cube en Amérique du Nord. Cette voiture aux proportions verticales est un objet-culte au Japon et on a décidé d’en commercialiser la troisième génération sur notre continent. Mais on s’est rapidement rendu comptes que les goûts des Nord-Américains étaient fort différents de ceux des Japonais.

Alors que le Juke semble s'avérer une solution plus intéressante sur notre marché, le Cube demeure une exception plus excentrique qu'autre chose. La plupart des gens trouvent la silhouette désopilante. Pourtant, ce véhicule s'est mérité le titre du Design de l’année décerné par la publication américaine Automobile en 2010. Loin de moi de vouloir créer une controverse, mais je crois que la vision de mon ami Robert Cumberford, responsable d’avoir décerné ce prix, n’est plus ce qu’elle était. Il est le premier à admettre que la silhouette n'est pas élégante, mais il explique que dans son esprit, « design » n'équivaut pas nécessairement à « belle silhouette ». En fait, c'est surtout le caractère polyvalent et pratique du Cube qui lui a permis d'obtenir cet honneur.

De la place en masse

Une chose est certaine : les gens qui se sont procuré ce modèle n'ont aucune inquiétude quant au dégagement pour la tête. Dans l'habitacle, ce n'est pas l’espace qui fait défaut, bien au contraire. Malgré ses dimensions relativement modestes, cette Nissan tout usage propose des places avant très spacieuses et des places arrière correctes, elles aussi. De plus, l'accès à bord est relativement facile en raison de la hauteur des sièges. On ne monte pas dans cette voiture et on n’y descend pas non plus : on s’y glisse. Le Kia Soul, qui appartient à cette même catégorie, propose également les mêmes caractéristiques.

Une fois en place dans des sièges moyennement confortables, on découvre une planche de bord relativement avant-gardiste, avec des buses de ventilation verticales, de grandes surfaces de plastiques, un système de commandes par boutons très simplifiés et un volant doté de pastilles de contrôle. Mais si vous voulez mon avis, il semble que les designers aient voulu jouer aux « smattes » en incorporant de petits détails qui n'apportent pas grand-chose de plus. Par exemple, on retrouve des fentes sur le rebord de la poignée des portières pour ancrer des objets avec un élastique. Avouez qu'il faut le faire. Quant à la qualité des matériaux de l'habitacle, elle est dans la moyenne de la catégorie.

Bien entendu, les espaces de rangement pullulent. Toutefois, malgré sa silhouette s'apparentant à une boîte et suggérant une grande capacité de chargement, cela n'est pas nécessairement le cas une fois tous les sièges occupés. Lorsqu'on ouvre la portière arrière dont les charnières sont placées du côté droit du véhicule, on accède à un compartiment à bagages modeste. Mais si on abaisse les sièges arrière, on bénéficie d’une capacité de chargement de 1645 litres, ce qui est impressionnant. Deux bémols cependant. Tout d’abord, la portière du coffre est très lourde et le plancher de la soute à bagages est trop profond. C’est difficile pour le dos. De plus, lorsqu'on tente d'y placer un objet lourd ou de l'enlever, on a tendance à appuyer nos genoux sur le pare-chocs. Si jamais celui-ci est souillé, vous en serez quitte pour changer de pantalon.

Plutôt instable

Sa silhouette sympathique aux yeux de certains, sa vocation essentiellement urbaine et une motorisation assez économique en fait de consommation de carburant sont autant d'arguments qui font pencher la balance en sa faveur. Par contre, le moteur de 1,8 litre  n'est pas un foudre de guerre tandis que la boîte manuelle de série n'est pas trop excitante non plus. Souvent, l’obligation de rouler quotidiennement dans la circulation urbaine incite les gens à opter pour une boîte de vitesse automatique. Dans le cas qui nous occupe, il s'agit d'une transmission CVT à rapports continuellement variables. Même si ce type de boîte de vitesse n'est pas apprécié de tous, celle du Cube fait du bon travail.

En ville, cette voiture se fait apprécier en raison de sa maniabilité, de son excellente visibilité périphérique et de ses dimensions relativement faibles. Malheureusement, lorsqu'on décide de rouler sur les routes, la suspension trop souple et le centre de gravité élevé ne font pas bon ménage. La voiture roule et tangue pour autant que vous adoptiez une conduite un peu plus agressive. Et mieux vaut le savoir maintenant, les freins ne sont pas d'une puissance excessive. Bref, si vous roulez sur une route sinueuse au volant d'un Cube lourdement chargé, mieux vaut y aller avec prudence. Et la direction est nettement trop assistée.

Bref, cette voiture originale semble ne pas répondre aux attentes du public. Heureusement pour Nissan, son modèle Juke est tout aussi pratique et plus agréable à piloter. Il est doté d'une silhouette originale lui aussi, mais il semble répondre davantage aux goûts nord-américains.

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