Scion xD 2012: Beaucoup de bruit pour rien
Il y a maintenant plus d’une année que la division Scion est présente dans certaines parties du pays et que ses véhicules sont vendus par quelques concessionnaires triés sur le volet. Cela s’explique en partie par le désir de créer une certaine aura autour de la marque, mais également par la volonté de limiter les dégâts en cas de malheur. Cette approche de marketing convient bien à la vocation de la marque qui est d’attirer une clientèle jeune à la recherche de véhicules de série qui s’apparentent en fait aux voitures modifiées. La xD, un dérivé de la Yaris, est le modèle le plus abordable de cette marque.
Sa silhouette, qui détonne de l’ensemble des autres hatchback sur le marché – à l’exception de sa grande sœur la xB –, est de nature à plaire aux non-conformistes. Ce look particulier a des répercussions pratiques avec un bon dégagement pour la tête et un espace généreux pour les bagages une fois la banquette arrière repliée.
Cool!
En général, lorsqu’on vante les qualités d’une auto, on souligne ses performances et ses qualités routières. Dans le cas de la xD, l’emphase est surtout mise sur la présentation originale du tableau de bord et les performances du système audio. Il est ainsi possible de commander un système de marque Alpine à rendement élevé. D’ailleurs, la présentation des commandes audio fait penser à ce que l’on retrouve dans les boutiques spécialisées. Avec un amplificateur de 200 watts, six haut-parleurs et un caisson de grave, vous pourrez faire saigner vos oreilles ou presque. Des connexions USB, RCA et la possibilité de lire les dossiers MP3/WMA/AAC sont de la partie. Mieux encore, il est possible de s’abonner au réseau de radio par satellite XM pour ajouter davantage de variété.
L’originalité dans la présentation se retrouve également au niveau des cadrans indicateurs. La xD nous offre un cadran principal qui combine un indicateur de vitesse et un compte-tours jumelé. C’est original, mais pas tellement pratique : ça porte davantage à confusion qu’autre chose. Contrairement à la Yaris dont cette voiture est dérivée, le cadran indicateur n’est pas au centre de la planche de bord, mais bien face au conducteur. Encastré au fond d’une nacelle de forme trapézoïdale, ce cadran tombe sous les yeux, bien que sa consultation ne soit pas toujours aisée. Quant à la climatisation, elle est réglée par trois gros boutons. Il faut toutefois déplorer la piètre qualité des plastiques dont la texture n’impressionne pas. Toyota nous a pourtant habitués à une meilleure qualité de finition… Les sièges baquets avant offrent un bon support latéral et leur tissu est élégant. Mais leur confort est moyen et le coussin n’offre que peu de support pour les cuisses des personnes de grande taille. Détail à souligner, ces sièges s’inclinent totalement pour être à plat. La banquette arrière se déplace de l’avant vers l’arrière sur une distance de 15 cm sur des rails. Bien entendu, le dossier 60-40 se replie pour augmenter l’espace de chargement.
Sur la route?
Si on se fie aux publicités de la division Scion, cette sous-compacte est une petite bombe propulsée par un « puissant » moteur quatre cylindres de 1,8 litre. Mais il faut remettre les choses en perspective. Par rapport au moteur de 1,5 litre de 106 chevaux de la Yaris, il y a certainement un surplus de puissance, mais si on la compare à la xB, c’est moins impressionnant. Le moteur de ce dernier modèle produit 30 chevaux de plus, c’est digne de mention. Et c’est là que le bât blesse avec le xD. Il est plus petit, moins puissant et moins intéressant à conduire en plus de ne pas être vraiment moins cher à l’achat que le xB.
Si au moins sur la route ses qualités routières le démarquaient. Malheureusement, ses performances sont correctes, sans plus. En premier lieu, le modèle doté de la transmission automatique est affecté par un niveau sonore élevé en raison d’un moteur dont le régime est assez élevé. C’est en raison de la boîte automatique qui ne compte que quatre rapports et qui n’est pas en mesure de baisser le régime du moteur. La boîte manuelle est plus intéressante à ce chapitre, mais elle ne transforme par cette Scion en voiture de sport.
Il est vrai que la tenue de route est honnête. Toutefois, la suspension absorbe mal les bosses et les roues sautillent. La suspension arrière à poutre déformante est souvent incapable de maîtriser les surfaces inégales tandis que la direction à assistance électrique gomme en grande partie le feedback de la route.
En plus, Scion offre moult accessoires de performances afin de personnaliser la voiture. Il n’est malheureusement pas conseillé de s’en prévaloir, car ils ont pour effet d’augmenter le prix de la voiture, sans nécessairement hausser l’agrément de conduite et la tenue de route. L’une des xD essayées était dotée d’un échappement sport dont le grognement devenait agaçant à la longue.
Somme toute, cette voiture pourrait être intéressante dans sa version de base. Mais si on choisit certaines options, le prix augmente et mieux vaut opter pour le xB qui est une auto plus agréable à conduire, plus pratique et plus confortable.