Ford Transit Connect 2012: Pari gagné
Très souvent, les gens qui visitent l’Europe se demandent pourquoi les constructeurs qui sont présents des deux côtés de la mare n’exportent pas certains modèles vers notre continent. Un peu pour leur répondre, Ford a décidé d’agir. C’est moins glamour dans le cas d’une fourgonnette de service que pour une auto sport, mais la compagnie a décidé de commercialiser le Transit Connect en Amérique du Nord, une fourgonnette commerciale à vocation essentiellement urbaine. C’était un pari osé.
Si les ventes ont été assez timides au début, elles ont progressé au fil des mois et on voit maintenant beaucoup de ces véhicules sur nos routes. Et certaines entreprises ont remplacé leur flotte de grosses fourgonnettes par des Transit Connect.
Produit mondial
Pour Ford, le risque restait toutefois calculé, puisque ce modèle n’a pas été développé uniquement pour notre marché. Il faut tout d’abord savoir que la fourgonnette commerciale la plus populaire en Europe est la grosse Transit, vendue sous de multiples moutures. Le Connect, lancé en 2002, est en quelque sorte son petit frère qui ne cesse de connaître des accessits depuis son arrivée. Par exemple, en 2003, il a été nommé meilleure fourgonnette commerciale au monde. Le TC est distribué dans 57 pays et 4 continents et plus de 600 000 exemplaires ont été vendus depuis 2002.
Le Transit Connect a été spécifiquement conçu pour un usage commercial. Il ne s'agit pas d'une Focus transformée en fourgonnette, car la solidité ne serait pas au rendez-vous. Sa construction est monocoque, mais la caisse est renforcée par deux longerons en acier au bore et le renfort central avant est on ne peut plus solide. C'est simple, mais très robuste, une nécessité pour des véhicules qui seront abusés jour après jour. La plate-forme est archisimple avec un essieu arrière rigide, des ressorts elliptiques, des freins à tambours et une suspension avant de type MacPherson. Le toit surélevé n'est pas le fait d'une conversion effectuée par un tiers parti, mais bien réalisé à l'usine comme partie intégrante du véhicule.
Cette simplicité volontaire se poursuit sous le capot. Un moteur quatre cylindres Duratec de 2,0 litres produisant 136 chevaux est couplé à une boîte automatique à quatre rapports, la seule offerte.
Un utilitaire élégant
Son toit surélevé lui donne une silhouette singulière et permet de transporter beaucoup de matériel. Il sera même possible de l'équiper de systèmes de rangements multiples qui pourront être installés directement en usine. Détail important, le plancher de la section arrière est recouvert d'un tapis en caoutchouc de qualité industrielle qui semble « capable d'en prendre » et qui se lave très facilement.
Pour accéder à cet espace de chargement, on bénéficie de deux portes latérales coulissantes, une de chaque côté, tandis qu'on accède à la soute à bagages arrière par deux portes à battants qui s'ouvrent à 180 degrés. La TC est vendue en version Cargo, avec ou sans glaces latérales, et en version Wagon, équipée de fenêtres latérales arrière et d'une banquette arrière à trois ou à deux places, qui se replie vers l'avant lorsqu'elle n'est pas utilisée.
La planche de bord est correcte et réalisée avec des plastiques de qualité industrielle qui semblent en mesure de subir les pires abus pendant des années. Les sièges sont confortables et leur support latéral est plus qu’acceptable, une surprise pour un véhicule commercial. La position de conduite est bonne et les rétroviseurs de grandes dimensions. Une large tablette de rangement, qui permet de remiser des objets de toutes sortes, est située sur la partie avant du pavillon.
Vocation pas nécessairement ludique
Même si la silhouette est élégante et attrayante, il ne faut pas croire à un véhicule ludique. Il a été conçu à la base pour la livraison urbaine ou encore pour faire office de plate-forme de travail mobile. Les accélérations sont adéquates tandis que la direction est assez précise et le diamètre de braquage étonnamment court, un must pour la conduite en ville. Les ressorts elliptiques arrière reliés à un essieu rigide nous font craindre le pire, mais les trous et les bosses sont gérés avec aplomb. Par contre, il faudra vous habituer à conduire en vous fiant aux rétroviseurs extérieurs, car la visibilité arrière est handicapée par la présence du pilier central arrière des portes à battant. Et avec la version sans fenêtres, on ne voit rien du tout et les rétroviseurs extérieurs deviennent votre seul contact avec ce qui se déroule derrière. Un radar de recul offert en option n’est pas un luxe.
Le Transit Connect peut être commandé en version 100 % électrique. C’est une excellente solution pour les véhicules captifs qui sont obligés de retourner à leur base en fin de journée. D’ailleurs, Poste Canada en a acheté plusieurs. Ford souligne que le rayon d’action est de 80 à 130 kilomètres selon les conditions. Au fil des mois, cette version devrait connaître une certaine popularité auprès des artisans de la construction par exemple.
Une version spécialement développée pour être utilisée comme taxi est au catalogue. Une fois de plus, c’est en usine que les modifications sont apportées tandis qu’une version à gaz propane est offerte.