Lexus LFA 2012: La voiture fantôme

Publié le 4 avril 2012 dans 2012 par Gabriel Gélinas

Malgré le titre évocateur de cet article, je vous assure que la Lexus LF-A existe vraiment, puisque je fais partie d’un groupe privilégié de journalistes automobile qui a eu l’occasion de la piloter… Ça s’est passé sur le circuit de Homestead en Floride, où j’ai eu la chance de conduire deux exemplaires de cette Lexus aux performances absolument démentielles.
Si je qualifie la Lexus LF-A de voiture fantôme, c’est en raison du fait que la production est limitée à seulement 500 exemplaires. Ceux-ci seront produits au cours des années modèles 2011 et 2012 à l’usine de Motomachi, au Japon, par une équipe de 1540 techniciens, au rythme d’une voiture par jour. De ce nombre, dix voitures seront allouées au marché canadien à raison de cinq par année. Il y a fort à parier que certains acheteurs, qu’ils soient d’ici ou d’ailleurs, ne conduiront jamais ou alors très peu leur LF-A, préférant la conserver au garage comme un investissement. Tout cela signifie que si jamais vous apercevez une LF-A sur les routes du Québec, vous devez vous dire que c’est votre jour de chance et courir acheter un billet de loterie…

Technologie de pointe

Sur le plan technique, la LF-A est à la fine pointe avec son châssis réalisé à 65 % en fibres de carbone et à 35 % en aluminium. Cette configuration a été adoptée en cours de développement, le premier prototype ayant été réalisé sur un châssis tout d’alu, afin de réduire le poids de la voiture. Par ailleurs, le choix de la fibre de carbone comme matériau de base pour la réalisation du châssis de la LF-A ramenait Toyota à ses origines… En effet, la marque qui allait un jour devenir un géant de l’automobile construisait, à ses débuts, des machines à tisser le textile. Ironiquement, les ingénieurs de Toyota ont développé une nouvelle machine circulaire pour tisser et tresser la fibre de carbone nécessaire à la confection de nombreux éléments du châssis de la LF-A.

L’habitacle de la LF-A est un mélange de high tech et des traditionnelles touches de luxe qui font l’apanage de la marque. Ainsi, la LF-A n’est pas dotée d’un bloc d’instruments conventionnels, mais plutôt d’un écran qui reproduit en images le tachymètre qui se retrouve ainsi présenté de différentes façons selon la sélection par le conducteur de l’un des quatre modes de conduite, soit « automatique », « normal », « sport » et « chaussée mouillée ». Les sièges sport moulants sont recouverts d’un cuir de très grande qualité et la LF-A est également équipée de série d’un système de son performant ainsi que d’un système de navigation.

Un son d’enfer…

Dès la sortie des puits, la LF-A annonce un essai exceptionnel. Les 552 chevaux s’expriment avec autorité et le V10 monte rapidement en régime en route vers sa limite de révolutions de 9000 tours/minute avec ce hurlement propre à la LF-A. Je dois mentionner qu’au cours de ma carrière, j’ai eu l’occasion de conduire plusieurs Ferrari, Lamborghini, et d’autres sportives de haut calibre comme la nouvelle Audi R8 GT, mais aucune de ces voitures n’arrive à émuler la sonorité d’un moteur de F1 aussi fidèlement que la LF-A. C’est que les ingénieurs ont porté une attention particulière à cet aspect en peaufinant le développement du moteur et de l’échappement tout en intégrant des passages avec membranes entre le compartiment moteur et l’habitacle, justement afin de bonifier l’expérience auditive. À 9000 tours/minute, le son du V10 qui hurle, alors que je file sur la ligne droite du circuit de Homestead, est tout simplement hallucinant, les ingénieurs de Lexus ayant réussi à reproduire la sonorité propre à moteur de F1 d’une façon que personne n’a été en mesure de faire jusqu’à présent. De plus, ce V10 passe du ralenti à sa limite de révolutions de 9000 tours/minute au neutre en seulement six dixièmes de seconde, et le régime moteur semble chuter presque aussi rapidement. Le résultat, c’est qu’en jouant avec l’accélérateur au neutre, on en vient à produire le même wap-wap-wap qu’un véritable moteur de course. La puissance maximale de 552 chevaux est atteinte à 8700 tours/minute et le couple maximal de 354 livres-pied est obtenu à 6800 tours/minute. Le poids de la Lexus LF-A étant de 1480 kilos, celle-ci bénéficie donc d’un meilleur rapport poids/puissance que la Ferrari 599 GTB Fiorano.

La boîte est une manuelle Aisin à six vitesses, qui est contrôlée électroniquement au moyen de paliers localisés sur la colonne de direction. Celui de gauche, qui commande le rétrogradage, requiert un peu plus d’effort que celui de droite, qui lui commande le passage au rapport supérieur. La boîte passe les vitesses en 200 millièmes de seconde, lorsque le mode « sport » est sélectionné. C’est un peu lent, compte tenu du fait que Ferrari prévoit un temps de passage en 60 millièmes de seconde pour la nouvelle 458 Italia. C’est un des deux points faibles de la LF-A, l’autre étant la direction à assistance électrique qui pourrait donner davantage de feedback.

Véritable tour de force sur le plan technique, la LF-A est une voiture d’anthologie. Son seul problème est son prix stratosphérique, surtout lorsque la LF-A est comparée à la GT-R de Nissan, dont les performances ne sont pas toutes égales à celles de la Lexus, mais dont le prix est six fois moindre…

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