Kia Sportage 2012: C’est du sérieux
Le Kia Sportage de première génération s’était fait connaître par des publicités télévisées humoristiques et très réussies, mais le premier contact avec cet utilitaire-sport compact coréen avait pour effet de nous ramener à l’époque des Lada Niva, tellement ce véhicule était en retard sur le plan technique. Mais les Coréens ont appris vite, très vite même. Le Sportage actuel est à des années-lumières du tout premier modèle, et c’est pourquoi il a reçu le titre de « Meilleur nouvel utilitaire de l’année » du Guide de l’Auto en 2011.
Pour l’année-modèle 2012, la gamme Sportage s’élargit avec l’arrivée du nouveau modèle Turbo, dont le prix a été fixé à 36 995$ avant l’ajout d’options, soit 15 000$ de plus que le prix du modèle de base. Il s’agit là d’un montant que l’on s’explique mal, puisqu’il est comparable à celui du Sorento, l’utilitaire de plus grande taille du même constructeur, et pas très loin de celui du BMW X1. Il n’y a pas à dire, les gens de Kia ne manquent pas de culot. Mais si Hyundai peut tenter l’aventure en essayant de vendre sa Equus à un prix supérieur à 63 000$, pourquoi ne pas faire de même et bousculer aussi les conventions chez Kia?
En ce qui concerne les performances de cet utilitaire, il est clair que le modèle Turbo ne manque pas d’arguments : puissance chiffrée à 260 chevaux, boîte automatique à six rapports avec mode manuel, suspension sport, tout cela jumelé à une garantie avantageuse. Les clients se bousculeront-ils aux portes des concessionnaires pour autant? Rien n’est moins sûr, car à ce prix, on entre dans une autre sphère de considérations, celle où l’image de marque joue souvent un plus grand rôle dans la décision d’achat. C’est ce qui pose problème dans le cas de Kia.
Une belle gueule
Depuis l’arrivée de l’Allemand Peter Schreyer à la tête du département de design, les modèles Kia ont beaucoup progressé au niveau du style, au point où l’on peut affirmer que les véhicules de la marque ont maintenant une signature visuelle commune, ce qui n’était pas le cas auparavant. Aussi, dans le cas du Sportage, il est évident que les designers ont voulu lui donner une allure plus masculine que celle du modèle de génération précédente. Vu de profil, l’élément le plus frappant est sans aucun doute la ceinture de caisse très élevée, de même que le vitrage réduit, ce qui nous rappelle que Peter Schreyer s’est sans doute inspiré de « sa » Audi TT, puisqu’il oeuvrait auparavant chez ce constructeur allemand. Le look est donc assez réussit, mais la carrosserie du Sportage présente aussi les défauts de ses qualités dans la mesure où la visibilité vers l’arrière et sur les côtés demeure perfectible. Par ailleurs, soulignons que le Kia Sportage s’est mérité une distinction importante en remportant la palme de sa catégorie dans le célèbre concours international de design Red Dot, concours qui vise à reconnaître les produits de consommation faisant preuve du meilleur design.
La petite surface du vitrage signifie également que l’habitacle nous donne l’impression d’être à l’étroit. Heureusement, ce n’est là qu’une impression, car l’habitabilité du Sportage est en fait très bonne, tout comme son volume de chargement qui se situe d’ailleurs parmi les meilleurs de la catégorie. Les cadrans sont très lisibles et l’assemblage est soigné, mais certains plastiques utilisés pour la réalisation de la planche de bord sont plutôt bas de gamme. Dommage.
Sportif, mais pas trop…
Mis à part le modèle Turbo qui est animé par un 4 cylindres suralimenté de 2,0 litres, les autres versions du Sportage font appel au 4 cylindres de 2,4 litres, qui équipe également d’autres modèles en provenance de Kia et de Hyundai, et qui développe 176 chevaux. Il est possible d’opter pour le rouage intégral, ce qui signifie obligatoirement la sélection de la boîte automatique à six rapports. Avec cette configuration, le Sportage s’avère très agréable à conduire et fait preuve d’une bonne stabilité en toutes circonstances. Ce n’est pas le plus puissant ou le plus rapides des véhicules de la catégorie, mais c’est tout à fait correct compte tenu de sa vocation.
Le comportement routier offre un bon compromis entre confort et tenue de route grâce à des suspensions qui sont plus fermes sur le Sportage que sur le Tucson de Hyundai, qui est en quelque sorte son véhicule jumeau. Il nous faut toutefois faire part de deux bémols, soit la piètre qualité de la monte pneumatique d’origine et le fait que la direction soit un peu lente et lourde à la fois. Mais dans l’ensemble, le Sportage est un produit de qualité qui fait preuve d’un bon agrément de conduite.
Mis à part une valeur de revente qui souffre encore de la mauvaise réputation des modèles antérieurs de la marque coréenne, on peut souligner également le fait que la fiabilité à long terme demeure un autre point à améliorer chez Kia. En effet, l’édition 2011 du sondage J.D. Power portant sur la fiabilité des véhicules après 3 ans d’usage, donc des modèles 2008, nous révèle que Kia se place au 20e rang sur 35 marques, alors que Hyundai se classe au 10e rang. C’est signe qu’il reste des progrès à faire.